Les albums de l’année – Best Ov 2012 (Alex)

Le moment de faire un survol de la cuvée 2012 arrive déjà comme une claque en pleine face. Le problème est que, pour tout entendre, il faudrait posséder des pouvoirs dignes d’une divinité viking ou d’un démon au service de Satan lui-même (à votre convenance). Sans déconner, le nombre total d’albums métal qui peut paraître dans une année ne fait juste aucun sens. On peut donc parler de « shitload » sans trop se gêner. D’une part, c’est bien tant mieux si la scène métal est aussi effervescente, mais en revanche, le FOMO est justifié en maudit dans ce cas-ci. Oui m’sieurs, dames, y’a de quoi angoisser raide. En tout les cas, parmi ce que j’ai entendu cette année, voici ce qui ressort du lot.

Album d’un band local

Catuvolcus – Gergovia
Deathbound Records

On pourrait pratiquement reconstituer une version métal d’une aventure d’Astérix avec deux de nos bands locaux! Dans le coin gauche, Ex Deo, des soldats Romains assoiffés de pouvoir, et de l’autre, Catuvolcus, un groupe d’irréductibles gaulois. Bien qu’avec leur side project, les musiciens de Kataklysm apportent des passages musicaux épiques sur le très bon Caligula, on doit toutefois se rallier dans le camp de la Gaule. En effet, en plus de relater la Bataille de Gergovie qui opposa Jules César à Vercingétorix, les musiciens ont choisis de hurler le tout en français. Une démarche qui s’inscrit parfaitement dans la mouvance de plusieurs groupes black/folk scandinaves qui chantent dans une autre langue que l’anglais. On lève notre cervoise à ce solide second album du groupe, et je vous invite à consulter la critique de mon collègue Steve Dallaire qui n’est pas friand du genre, mais qui louange la démarche de Catuvolcus. Pour vous dire à quel point le groupe mérite son titre.

Album Black Metal progressif

Enslaved – RIITIIR
Nuclear Blast

Envie d’être « challengé » musicalement parlant? Le tout récent (et 12e) effort studio d’Enslaved devrait répondre à ce besoin. Mais pour appécier ce disque à sa juste valeur, il est essentiel d’en faire l’écoute dans les meilleures conditions possibles. Sinon, vous risquez de trouver l’ensemble plutôt lourd. Autrement, en ce qui me concerne, ce band norvégien fait sans aucun doute figure de proue au sein de la grande famille du métal. À mon sens, depuis leur solide Below The Light (2003), Enslaved a trouvé sa voie et la formation ne cesse d’évoluer, tout en conservant une esthétique musicale qui leur est propre. Sans être aussi accessible, ni aussi puissant que son prédécesseur, RIITIIR démontre que ces musiciens ont encore quelque chose à dire. Ça impose le respect. Lien vers la critique pièce par pièce

Album Metal symphonique

Carach Angren – Where the Corpses Sink Forever
Season of Mist | bandcamp

Merci à Frédéric Raymond de La Maison des Viscères qui m’a mis au parfum de l’existence de ce groupe. Sans lui, leur superbe et troisième disque m’aurait sans doute passé sous le nez. Projet ambitieux s’il en est un, Where the Corpses… fonctionne comme un film d’horreur. En effet, chacune des lugubres pièces relate une sanglante histoire de guerre, racontée par le revenant du récit en question. Les riffs, tous comme les arrangements s’avèrent à la fois puissants et inquiétants. De plus, les séquenceurs reproduisant les instruments orchestraux sonnent comme une tonne de brique. Les membres du groupe ont aussi eu la brillante idée de faire appel à un véritable violoniste pour quelques morceaux où l’instrument prédomine. Carach Angren atteint ainsi des sommets inégalés sur The Funerary Dirge of a Violonist. Époustouflante, cette pièce aux multiples sections camoufle des passages d’une puissance rarement égalée dans le genre. Leurs deux premiers efforts possédaient de nombreuses qualités, mais c’est avec son plus récent Where the Corpses Sink Forever que la formation parvient à sublimer son art.

Album Avantgarde Metal

Sigh – In Somniphonia
Candlelight | bandcamp

Souvent catégorisé comme un groupe de black expérimental, il serait à mon avis plus juste de parler d’un groupe exploratoire. Cette nuance se justifie par le fait que les pièces me semblent assez accessibles et que l’aspect black est pour le moins dissipé. Le multi-instrumentiste, chanteur et compositeur Mirai Kawashima y va surtout d’un survol d’une pléiade de styles. Et que dire du sens aiguisé du «riff accrocheur » que possède le musicien. Passant par des mélodies cheesy semblant tous droits sorties de mangas des années 70, Sigh ne se gêne pas pour livrer un métal over the top, tantôt épique, parfois dramatique et souvent théâtral, nous faisant voyager au Moyen-Orient en passant par l’Inde. Incorporant des influences allant du classique à l’électronique, du baroque au tango, on a droit, comme si ce n’était pas assez, à une fugue dont l’échange des thèmes se fait entre le clavecin, la guitare électrique et les séquenceurs. J’allais presqu’oublier la présence du saxophone, un peu de folklore (Far Beneath the In-Between), des ambiances sonores cauchemardesques et une mélodie sifflée à la Leone/Morricone-style sur The Transfiguration Fear Lucid Nightmares. Même si les arrangements semblent prendre de multiples directions, on reconnaît une certaine cohérence au sein de cet opulent délire musical.

Album Deathcore

Whitechapel – Whitechapel
Metal Blade

Incisifs, pesants et exécutés avec aplomb, les riffs qui composent le quatrième opus de Whitechapel ne font pas dans la dentelle. Ça groove plus souvent qu’autrement, et l’exécution du groupe américain torche un max. Ça sent parfois la formule, mais l’album camoufle ici et là des passages atmosphériques bien foutus. De plus, quelques lignes mélodiques intéressantes surgissent de temps à autres. Parmi les faits saillants, retenons Make It Bleed, (Cult)uralist, I, Dementia, la solide The Night Remains et Possibilities of an Impossible Existence. Du deathcore recommandable!

Album Death Metal

Trepalium – H.N.P.
Season of Mist

Aaaaarrgh! Man, le choix n’a pas été facile dans cette catégorie, mais il semblerait que la France ne donne pas sa place côté death cette année (voir sélection suivante). Si j’attribue la palme à Trepalium, c’est que le band a un sens du groove qui torche un max. On peut assurément attribuer ce don au guitariste Harun Demirasian, qui en fait tout autant sinon plus, avec son autre projet Step In Fluid (de la bombe qui vous donnera envie de bouger à coup sûr). Je suppose que si Pantera avait décidé de faire du death métal, ça aurait probablement sonner comme ça. D’ailleurs, l’influence du groupe se confirme avec le cover I’m Broken. Sinon, on décèle des relents qui nous ramènent directement à Opeth (Order The Labyrinth) et difficile de ne pas penser à Gojira par endroit, bien que Trepalium possède une personnalité musicale qui lui est propre. Brutal, varié, efficace.

Mentions : Asphyx – Deathhammer et Allegaeon – Formshifter

Album Death Metal progressif

Gojira – L’enfant sauvage
Roadrunner Records

L’Enfant sauvage atteint un niveau de maturité notable en terme de qualité d’écriture, donnant un album comportant de solides compositions du début à la fin. Conservant une esthétique qui leur est propre, Gojira s’en donne à coeur joie dans les grooves de la mort. Figures rythmiques qui arrachent, harmoniques « à la Machine Head», changements extrêmement bien imbriqués qui ne peuvent faire autrement que de nous entraîner. Il y a de quoi se réjouir. Une autre force de cet excellent album est la constance reliant chacune des pièces. La formation s’est fixé un cadre bien précis, permettant ainsi à L’enfant sauvage d’être une oeuvre complète et homogène. Une rareté par les temps qui courent. Agressivité et musicalité (la pièce titre), noirceur (Explosia) et luminosité (The Wild Healer) coexistent de manière étonnante, tandis que l’on retrouve une intensité dramatique non négligeable (la finale de The Gift of Guilt, par exemple). Et puis il y a la voix éraillée et torturée de Joe Duplantier, qui nous prend aux tripes. Ça fesse, en masse!

Mention : De Profundis – The Emptiness Within

Album Industriel

Fear Factory – The Industrialist
Candlelight Records | bandcamp

*Ce disque apparaît ici, car c’est à peu près l’unique album industriel que j’ai eu l’occasion d’entendre cette année*

Je me souviens clairement de l’impact qu’avait eu Demanufacture sur ma personne en 1995. Je crois également me rappeler que bien des metalheads étaient sur le cul, étonnés par ce qu’ils venaient d’entendre. Cet album allait définir en tous les cas la signature musicale de Fear Factory : des riffs saccadés, des couplets déclamés avec hargne, des refrains plus mélodieux et une couche de sonorités électroniques. Après plusieurs solides parutions et une période tumultueuse pour Burton C. Bell et Dino Cazares, les deux types se sont réunis de nouveau en 2010 pour livrer le solide Mechanize. Or, les revoici avec The Industrialist qui comporte quelques bombes (The Recharger, New Messiah, Depraved Mind Murder ainsi que la pièce titre), nous donnant l’impression de revivre l’espace de quelques instants, un moment de l’an 1995. Mais ce disque possède également quelques titres moins puissants, (Difference, Human Augmentation). Au final, on constate que Fear Factory se confine encore dans la même formule éprouvée depuis toutes ces années. Un peu d’évolution – ou d’innovation du moins – serait franchement bienvenue la prochaine fois.

Album Doom Metal

The Foreshadowing – Second World
Metal Blade

Tout comme Carach Angren (voir ci-haut), c’est avec leur troisième effort que les italiens de The Foreshadowing arrivent à perfectionner leur style. Riche en émotions, ce superbe disque mixé par Dan Swanö livre des pièces dotées de vibrantes mélodies. Vraiment, tous les morceaux révèlent des lignes absolument sublimes. L’atmosphère quasi cinématographique ayant pour toile de fond la fin d’un monde n’est pas non plus négligeable. Les qualités vocales du chanteur Marco Benevento ajoutent une profondeur envoûtante qui pénètre l’âme. Pas étonnant qu’Anders Nystrom de Katatonia qualifie le band comme étant « l’un des groupes de grande qualité ces temps-ci ». S’il ne devait y avoir qu’un seul album doom à vous procurer cette année, Second World est bel et bien l’ultime opus à retenir.

Album Grindcore

Liberteer – Better To Die On Your Feet Than Live On Your Knees
Relapse Records | bandcamp

Projet d’un seul homme (Matthew Widener, Cretin, Citizen), Liberteer est un pamphlet musical anarchique qui décape. Avec son grindcore à l’état brut, on reste ébranlé par les 17 pièces qui s’enchaînent sans aucun répit (l’album fait près de 27 minutes). On pourrait même décrire la chose comme étant le résultat d’un étrange trip à trois entre Napalm Death, Minor Threat et The Pogues. Ce qui rend l’album particulier, ce sont les tambours militaires, banjo, mandoline et cuivres qui résonnent entre les grondements de la guitare. Et puis il y a l’instrumentale Sweat for Blood, hymne victorieux qu’on jurerait sorti tout droit d’un film sportif des années 80. Weird, mais vrai… et surtout très bon.

Mention : Murder Construct – Results

Album Djent Metal

Meshuggah – Koloss
Nuclear Blast

Ce qui ressort d’abord sur Koloss ce sont les tempi, majoritairement plus lents qu’à l’habitude. On dénote aussi une conception musicale qui semble plus épurée, pour ne pas dire minimaliste (prêtez l’oreille au solo sur I Am Colossus, par exemple). Pourtant, ce que le groupe livre à leurs fans est toujours aussi sombre, agressif et sophistiqué. Chacune des pièces apporte des éléments différents, tout en respectant une cohérence d’ensemble transcendante. Au fil des ans, les gars de Meshuggah sont non seulement parvenus à se démarquer de bien des groupes avec une sonorité qui leur est propre, mais démontrent une fois de plus qu’ils demeurent les maîtres incontestés du métal technique. Respect!

Album Melodic Metal

Be’lakor – Of Breath and Bone
Kolony Records | bandcamp

Be’lakor est un groupe death mélodique grandement apprécié par une partie de la communauté du métal hurlant. Avec raison, puisque depuis leur premier opus paru en 2007 (The Frail Tide), les musiciens australiens ne cessent de recevoir de nombreuses éloges franchement méritées. Dans la veine d’Insomnium (groupe que l’on pourrait qualifier d’alter ego finlandais), Be’lakor poursuit donc sa carrière avec Of Breath and Bone, troisième album privilégiant toujours les grandes envolées mélodiques exécutées aux guitares. Interprétées et produites avec un souci de qualité indéniable, les compositions ne s’élèvent cependant pas au-delà des standards auxquels le death mélodique nous a habitué. Cela n’empêche pas de déceler des passages de pure grâce sur des titres tels que Abeyance, Remnants, Absit Omen… Sur la plupart d’entre eux en fait. Et que dire de la phrase mélancolique en guise de conclusion sur la dernière pièce, By Moon and Star. Solide.

Album Thrash Metal

Testament – Dark Roots of The Earth
Nuclear Blast

Ici, Testament renoue avec des compositions aux échos résolument plus old school (Rise Up, Native Blood, Throne of Thorns et la « power ballad » Cold Embrace pour en nommer que quelques unes). L’album regorge ainsi de riffs qui déchirent et qui sont souvent fort accrocheurs. Difficile de passer sous silence les solos d’Alex Skolnick, guitariste émérite qui possède encore quelques tours dans son sac. Soulignons également la présence de Gene Hoglan à la batterie. Si vous vous procurez l’édition limitée, vous aurez droit à quelques reprises, dont la pièce Powerslave des vétérans Iron Maiden. Au final, le disque laisse, en quelque sorte, un effet de surprise similaire à celui ressenti lorsque les musiciens nous avaient proposé Low il y a 20 ans. Inutile de préciser que Dark Roots of the Earth sera un ajout considérable à votre section thrash metal.

Album Gothic Metal

Paradise Lost – Tragic Idol
Century Media

Groupe phare de la scène doom/gothique métal apparu au début des années ’90, Paradise Lost arrive au sommet de sa gloire avec son mémorable Icon (1993) et le tout aussi excellent Draconian Times(1995). Pour plusieurs (vous pouvez m’exclure), les choses commencent à se gâter avec One Second. Alors que le groupe flirte avec l’électronique et un son d’ensemble résolument plus commercial, on leur reproche de vouloir émuler Depeche Mode. Avec une série de tentatives moins convaincantes par la suite, Paradise Lost retrouve enfin sa fougue. Il semblerait que la pause que s’est permis le guitariste Gregor Mackintosh avec Vallenfyre a fait le plus grand bien. On retrouve même quelques parcelles mélodiques de cet autre projet ici et là. Si le piano sur Solitary One ramène directement au morceau Rotting Misery de leur tout premier disque (Lost Paradise), on a la ferme impression d’entendre une inédite d’Icon avec l’accrocheuse Honesty in Death. Les mélodies vocales sur Fear of Impeding Hell touchent droit au coeur, alors que la rage de Nick Holmes, qui semble plus en forme que jamais, se fait entendre sur Theories from Another Wolrd. D’ailleurs, la conclusion de cette pièce a quelque chose d’apocalyptique se rapprochant de la musique de 28 Days Later. Et que dire du mur de son prodigué par des guitares qui déchirent un max. Essentiellement, ce 13e album réunit les meilleurs ingrédients de ce que le groupe a fait de mieux au cours de sa carrière.

Album Folk/Viking Metal

King of Asgard – … To North
Metal Blade

Sortez votre casque à cornes et tressez votre barbe, le moment est venu de chatouiller vos oreilles avec un peu de folk/viking métal. Et avec un titre comme … To North, impossible de faire erreur : on navigue en plein sur les eaux nordiques. D’ailleurs, si vous ne jurez que par Amon Amarth, King of Asgard risque de vous prendre par les sentiments, puisque la formation, aussi suédoise, s’y apparente pas qu’un peu. Mélodique et brutal, King of Asgard dévoile également un léger penchant pour le black, donnant lieu à quelques moments qui font penser à du Enslaved. À défaut d’innover, le groupe s’efforce tout de même de livrer une solide marchandise qu’on écoute avec grand intérêt. D’autant plus que ce second album possède son lot de passages enlevants, exécutés avec une fougue plus qu’honorable.

Album Hardcore

Converge – All We Love We Leave Behind
Epitaph

Dans le merveilleux monde du hardcore moderne, les nom de Converge est sans l’ombre d’un doute gage de qualité. Leur plus récent All We Love We Leave Behind ne fait pas exception à la règle. En fait, ce nouvel opus, même s’il semble « plus accessible » par endroit (ce qui pourrait embêter certains puristes) figure parmi les meilleures propositions du band. C’est intense, menaçant, agressif, sans compromis, ça bûche comme il se doit et tes oreilles pourraient même saigner un peu. Quessé tu veux de plus?

Album Hard Rock / Heavy Metal

Royal Thunder – CVI
Relapse Records | bandcamp

Oscillant entre hard rock et heavy metal, CVI (106 en chiffres romains pour les Obélix de ce monde) est le premier album de Royal Thunder. Et sans la chanteuse/bassiste Mlny Parsonz, ce band qui nous balance des morceaux qu’on croirait tout droit sortis des années 70 ne serait probablement pas aussi invitant. La voix de cette dernière, en plus d’être un atout majeur au sein de la formation, envoûte instantanément. Mlny Parsonz se vide les tripes, livrant avec fougue des lignes teintées de blues plutôt accrocheuses. On ne peut être que sous le charme de la puissance et l’assurance vocale (même si ironiquement, cette dernière préférait durant longtemps se cacher lorsqu’elle chantait) de ce talent à surveiller de près. De plus, lorsque Royal Thunder décide de rocker, ça rocke en sale! Les compositions ne sont pas toutes aussi solides que Parsonz Curse, Whispering World ou No Good, mais CVI comprend suffisamment de bon matériel tout au long de ses 62 minutes pour en faire bien plus qu’un honnête premier effort.

Album Metal progressif

Between the Buried and Me – The Parallax II: Future Sequence
Metal Blade

Oubliez un instant l’étiquette « metalcore » qu’on a collé à BTBAM. Le groupe s’en éloigne d’ailleurs de plus en plus, et The Parallax II en est bien la preuve. Oui, il y a encore des passages d’une brutalité significative, accompagnés de vocaux caverneux, mais en gros, le groupe flirte davantage avec le côté progressif de Dream Theater ou de groupes des années 70 qu’autre chose. Fusionnant une variété d’influences, cette suite de l’excellent EP intitulé The Parallax: Hypersleep Dialogues vient boucler la boucle de ce qui semblait être un cycle incomplet. On a parfois tendance à facilement emprunter le terme « progressif » pour des groupes qui sortent légèrement des sentiers battus, mais ici, l’emploi du mot est on ne peut plus justifié.

Album Sludge Metal

Lurk – Lurk
Totalrust Music | myspace

Sombre, sale, pesant… vraiment pesant. Les gars de Lurk ne sont pas là pour vous câliner. Avec ce disque éponyme, ces finlandais faisant dans le sludge bien gras risquent plutôt de vous donner la frousse. Composé de six titres qui décapent, l’enrobage (pochette et production) reflète bien l’esprit du contenu. Impossible d’ignorer la lourdeur du métal que propose Lurk, qui se trouve accompagnée d’une voix grave, profonde et éraillée collant parfaitement dans le contexte. Alors que la majorité des compositions sont lentes, on nous sert à mi-chemin l’accrocheuse Fire the Blood Sky qui rocke comme ce n’est pas permis, et ce, malgré ses airs lugubres. Exécutés avec aplomb, chacun des titres égratigne l’auditeur qui se retrouvera médusé par le tout dernier riff de Deliverance, aussi simple que dévastateur.

Mentions : High on Fire – De Vernis Mysteriis et Dopethrone – III

Déception de l’année

Ex aequo : Wintersun – Time I et Ihsahn – Eremita

Pour saisir ma déception au sujet d’Ihsahn, je tiens à préciser que je suis la carrière solo de l’ex-Emperor avec grand intérêt. Pour moi, il ne fait nul doute que le gars est un créateur hors pair. Mais cette fois, il me semble que l’inspiration ne soit pas tellement au rendez-vous. L’album n’est pas tant mauvais, mais avec ce à quoi Ihsahn m’avait précédemment habitué, ce Eremita ne lève tout simplement pas.

Concernant Wintersun, mes explications se trouvent ici.

Surprise de l’année

Sophicide – Perdition of the Sublime
Willowtip | bandcamp

Le sublime est en perdition? Possible. Mais il ne l’est vraiment pas sur cette foutue bonne proposition de Sophicide. Sérieux, ce superbe accomplissement décoiffe en ta’! Et le cerveau derrière ce petit chef d’oeuvre de death metal technique est un type de 22 ans dénommé Adam Laszlo. Un premier album qui torche comme celui-là, c’est assez rare. Mais Laszlo, talentueux comme ce n’est pas permis, ne fait pas que produire de l’excellente musique, il élève les standards de qualité du DIY à un niveau que plusieurs vont envier. On va suivre sa carrière de près, à ce p’tit vlimeux.

Album de l’année

Hail Spirit Noir – Pneuma
code666/Aural Music | myspace

Toutes catégories confondues, Pneuma, premier alum d’Hail Spirit Noir, duo composé de Haris et Theoharis Lirantzakis (membres de Trasncending Bizarre?) est LE disque qui m’a jeté sur le cul cette année. Mélange de black métal et de rock psychédélique, intégrant même ça et là quelques éléments post-punk (l’âme musicale des Sonic Youth plane certainement au-dessus de la pièce Against the Curse, We Dream). Lugubre et parfois à la limite de l’expérimental, la production résulte d’un mixage et d’un mastering (effectués par Jens Bogren, Opeth, Katatonia, Amon Amarth) analogiques. Lors des sessions studio, les cordes ont été captées avec un enregistreur cassette et les musiciens ont préféré se servir d’amplificateurs à tubes et de vieux compresseurs. Sans artifices numériques et vraiment près d’une sonorité live, l’aspect lo-fi donne assurément un cachet particulier au projet. Envoûtant, Pneuma s’avère l’un des disques les plus stimulants et remarquables entendus ces dernières années. Un must pour les amateurs de métal et mélomanes ouverts d’esprit, en quête de matériel plus obscur sortant des sentiers battus.

Meilleure pochette

Sigh – In Somniphobia. L’artiste responsable est Eliran Kantor. Il a également illustré les récentes couvertures de Testament et Sebbrutal glissait justement un mot sur Kantor, qui vient de compléter la pochette du Hatebreed à paraître en 2013. Le gars a de toute évidence beaucoup de talent. Dans le cas qui nous intéresse, on a carrément l’impression de se retrouver en face d’une toile issue de la période baroque. Du matériel digne d’un musée, j’te dis!

Pire pochette

En ce qui me concerne, il m’arrive souvent de trouver que les pochettes d’albums métal font état d’un goût douteux. J’en ai donc vu passer une ou deux assez moche, merci! Mais comme mon cerveau bloque ces atroces images de ma mémoire, j’y vais d’une pochette que j’ai pu observer plus récemment. Et ce choix démontre qu’il ne faut pas se fier aux apparences, parce que Metamorphignition du groupe Arkaik n’est pas aussi vilain que cet hideux visuel. Eurk!

Mention spéciale : Koloss

Moment brutal de l’année

L’affaire Randy Blythe. Le malheureux incident dans lequel le chanteur de Lamb of God a été impliqué n’a rien de jojo. Sans chercher de coupable dans cette affaire, quoi de plus brutal qu’une mort prématurée.

Moment WTF de l’année

L’affaire Randy Blythe. C’est le genre de tragédie que personne ne souhaite. Un geste irréfléchi dans le feu de l’action, aux conséquences surréelles, qui j’espère aura amené autant les artistes que les fans à faire en sorte que ce genre d’accident ne se reproduise jamais. Sérieux, WTF?

Mention : Dave Mustaine qui persiste et signe avec des commentaires politiques controversés alors qu’il soupçonne le président Obama d’être impliqué dans la tragédie d’Aurora au Wisconsin.

Vidéoclip de l’année

Moonspell – Lickanthrope

Alors que – probablement pour une question de budget (rares sont les band métal qui roulent sur l’or) – plusieurs groupes se content de prestations live en guise de clip, Moonspell, après avoir botté des culs avec son clip de zombies, se paie la traite avec une histoire de loups-garous qui divertit grandement l’amateur de cinéma d’horreur en moi. Ça fait aussi changement du clip où un band X joue dans une forêt, alors qu’on suit l’histoire (souvent pas très claire) d’une fille vêtue d’une robe noire ou blanche…

Mentions : Fertile Green de High on Fire et ce clip live de Guns N’ Roses 😉

There are 6 comments

  1. Gyverz

    Grace à boulevard brutal je connais pas mal mieux mon métal et je suis vraiment heureux de connaitre environ 50% du best of 2012. Je l’approuve à 100% et je vais me faire plaisir à aller découvrir ce que j’ai manqué pendant l’année.

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