> Format numérique, CD ou vinyle?
Ce texte fait partie d’une série entamée le mois dernier. Vous avez quelques minutes à tuer? Je vous recommande fortement la 1ère partie de Réflexion musicale, résolution brutale.
Et pour les gens pressés (une façon politiquement correcte et polie de vous traiter de paresseux), j’expliquais grosso modo que « mon récent engagement à m’acheter tout album obtenu en copie promo qui me plaît », m’avait amener à réfléchir sur divers aspects de l’industrie musicale, « points sur lesquels j’avais envie d’apporter quelques précisions, ou tout simplement d’ajouter mon grain de sel ».
J’en arrive donc à vous entretenir au sujet des divers formats audio offerts. En vous expliquant de quelle manière je me procure ma musique, j’espère vous sensibiliser à faire les meilleurs choix possibles pour encourager vos artistes métal favoris, et qui sait, peut-être apprendrez-vous une ou deux petites choses par la même occasion.
Copie physique vs. copie numérique
Vous ne savez plus trop si vous devez vous procurer vos albums en version CD, mp3, ou encore, vous êtes loin d’être convaincu par l’hipstérie* du vinyle.
Personnellement, je privilégie, dans la mesure du possible, une copie physique d’un album. À vrai dire, au moment d’écrire ces lignes, je ne jure que par le vinyle. Non seulement, les 33 tours favorisent l’écoute d’un album dans son intégralité, comme une œuvre à part entière, mais le processus devient un espèce de rituel quasi sacré des plus agréables.
Mais au-delà de l’aspect «cérémonial», après avoir fait quelques tests comparatifs avec le CD, j’en suis venu à la conclusion que l’écoute d’un vinyle est beaucoup plus agréable. Évidemment tout cela demeure très subjectif, d’autant plus qu’il y a diverses écoles de pensées opposant ingénieurs du son, audiophiles et autres geeks de musique qui se retrouvent soit dans le camp du vinyle ou celui du disque compact. Dans mon cas, l’écoute me semble moins agressive et permet ainsi de longues heures d’écoute sans trop fatiguer ma précieuse ouïe.
Sachez que, mis à part l’aura de nostalgie qu’il peut susciter, j’ai également adopté le vinyle, car dans bons nombres de cas, l’achat d’un disque vinyle comprend une carte permettant le téléchargement de ce même album en format numérique. Un sacré bon deal/compromis, voire même un excellent incitatif à faire le saut vers le microsillon, si vous voulez mon avis.
Depuis quelques temps, il y a un également un regain de popularité pour les cassettes. Si vous êtes le moindrement en quête de qualité sonore, évitez ce format. La cassette possède, elle aussi, un petit côté nostalgique sympa et doit sûrement titiller le consommateur de type «collectionneur compulsif» au plus haut point, mais autrement, ça ne vaut pas le coup. Mon humble avis.
Voici, en quelques points, les avantages et inconvénients des principaux formats audio.
Vinyle
Avantages
- Échelle des dynamiques beaucoup plus riche
- Meilleure fidélité de la reproduction sonore
- Basses fréquences plus enveloppantes
- Profondeur du spectre sonore, tout comme l’effet de stéréophonie, apporte un étonnant réalisme
- Bel objet qui met en valeur la pochette
- L’écoute devient un espèce de rituel où l’on (re)découvre les albums dans leur intégralité, les appréciant à leur juste valeur
Inconvénients
- Des « bruits » causés par la statique et les poussières accumulées dans le sillon sont inévitables
- Le vinyle exige plus d’entretien
- Demande plus d’investissement, équipement souvent plus dispendieux
- Il faut remplacer l’aiguille dont le prix varie généralement entre 30$ et 600$ (parfois plus), après un certain nombres d’heures d’écoute (entre 400 à 1000 heures environ).
CD
Avantages
- Pas de bruits parasitaires causés par la statique ou la poussière
- Repousse les limites des hautes fréquences et de la spatialité
- Peut contenir des albums de plus longue durée
- Ne requiert pas de passer de la face A à la face B
Inconvénients
- Un CD endommagé peut rencontrer des problèmes de skips ou devenir inutilisable
- Apparition de plus en plus d’albums au mastering ultra compressé, créant une distorsion non désirée dans le mix global
- Sonorité plus « métallique », causée par l’échantillonnage numérique
- Perte d’intérêt des consommateurs qui lui préfèrent les fichiers numériques
Fichiers numériques
Avantages
- Prix modique
- Portabilité de la musique
- Bibliothèque musicale complète à portée de main
- Permet des écoutes diversifiées grâce à des playlists ou le mode aléatoire
- Qualité beaucoup plus acceptable qu’il y a quelques années
Inconvénients
- Musique compressée détériorant la qualité (surtout dans les formats de basse qualité)
- Niveau sonore maximisé causant une distorsion non désirée
- Perte de la richesse dans les dynamiques
- Manque de nuances (causé par le phénomène du loudness war)
- Apporte parfois la dépréciation d’un album comme un tout, une œuvre en soi
- La qualité de compression n’est pas toujours la même d’un album à l’autre
Quelques lectures intéressantes au sujet du vinyle :
http://www.recordtech.com/prodsounds.htm
http://pitchfork.com/thepitch/29-vinyl-records-and-digital-audio/
http://www.metal-fi.com/vinyl-low-can-go/
De bons endroits pour acheter des vinyles :
Hells Headbangers
Distributeur américain fiable avec une vaste sélection à prix raisonnable, en plus d’un service de livraison peu dispendieux et efficace.
http://www.hellsheadbangers.com
Aux 33 tours
Disquaire indépendant situé à Montréal. Sélection impressionnante dans tous les genres, et très bien dans le métal. Les prix sont parmi les meilleurs en ville.
https://fr-ca.facebook.com/Aux33Tours
Discogs
http://www.discogs.com
Encore mieux, encouragez les groupes directement (en concert ou en ligne) si c’est possible.
*Fusion des mots hipster et hystérie servant à qualifier la récent engouement du retour du vinyle. J’ose croire que ce mashup grammatical est de mon cru…
iTunes ou Bandcamp?
Je ne vous apprend rien en affirmant qu’une grande partie des amateurs de musique consomment désormais celle-ci en téléchargeant les pièces ou les albums de leurs artistes préférés. Malgré ma propension à acheter en vinyle, il m’arrive aussi très souvent de télécharger des albums, la plupart du temps lorsqu’ils ne sont offerts que dans ce format. En fait, je dois même avouer que je le préfère au CD (un format que je ne me procure plus vraiment).
Il existe diverses plateformes de téléchargement et de diffusion en continu (streaming), mais je m’attarderai ici à deux joueurs importants, soit iTunes et Bandcamp. Alors, lequel privilégier?
Bandcamp. Sans hésiter. Pour diverses et de bien bonnes raisons, la principale étant le pourcentage de la vente qui revient à l’artiste ou au distributeur.
En effet, contrairement à iTunes – qui détient probablement la plus grande part du marché de l’industrie du numérique et qui demeure plutôt plus gourmand sur sa part de profit (au minimum 30% de la vente)* – Bandcamp se contente d’un raisonnable 15%. Tout le reste du profit de la vente est remis à l’artiste indépendant, et/ou au label ou la compagnie de distribution qui doit normalement partager avec l’artiste. Le groupe ou l’artiste a également la possibilité de définir lui-même son prix de vente.
La seconde excellente raison est le vaste choix de formats audio offert au consommateur (FLAC, mp3, AAC et j’en passe). Et c’est ici que je vous demande d’être bien attentif quant à la variété de formats numériques. Le mp3 est un fichier audio certes léger en terme d’espace disque, mais pour en arriver là, vous devez comprendre que l’enregistrement original s’est trouvé compromis par une compression qui nuit à la fidélité audio. En revanche, cette compression est pratiquement inaudible à partir d’un format de compression supérieur à 256 kbit. Cependant, n’oubliez pas que la majorité des formats numériques (CD ou mp3) souffrent souvent d’une compression qui augmente le niveau du décibels, mais écrase la richesse des dynamiques. Voici un exemple flagrant de ce phénomène pour The Satanist de Behemoth où l’on compare les dynamiques du mastering numérique et de celui du vinyle.
Retenez donc que Bandcamp permet le téléchargement de fichiers non compressés tels que le FLAC. Vous pouvez ensuite convertir ce format en mp3 de 320 kbps à l’aide d’un logiciel gratuit tel que All2MP3, pour pouvoir écouter votre musique dans votre bibliothèque iTunes. Pour la lecture vos fichiers FLAC, je vous suggère le logiciel VOX. VLC Media Player fera amplement le travail si vous êtes sous le système Windows. Si vous êtes très exigeants en terme de qualité sonore, vous pouvez également vous servir d’un DAC. Il s’agit d’un appareil qui convertit votre source numérique en analogique.
Toujours dans leur liste de bons coups, Bandcamp permet également à l’artiste la vente de copie physique (CD et/ou vinyle) en offrant dès l’achat, la possibilité à ses fans de télécharger une version numérique.
Enfin, contrairement à iTunes qui s’est planté en tentant de faire dans le réseautage social avec le défunt Ping, Bandcamp permet désormais aux fans la possibilité de s’inscrire gratuitement, ce qui leur permet d’afficher leurs achats sur la plateforme. Ils peuvent ainsi manifester leur soutien envers les artistes, tout en favorisant les échanges et les découvertes par le biais d’une communauté grandissante. Vous pouvez d’ailleurs me suivre ici : https://bandcamp.com/alexandreduguay, et fouiner sur la page de Boulevard Brutal ici : http://bandcamp.com/boulevardbrutal
Oh! J’allais presque oublier un point très important. La majorité des albums peuvent y être entendus en streaming dans leur intégralité! Pas d’affaires de niaiserie d’extraits gnan gnan de 30 secondes. On a droit aux chansons en entier. Un excellent moyen d’essayer, avant d’acheter!
*L’article en hyperlien date un peu (2010), mais il donne une idée de qui récolte quoi. Les pourcentages ne sont peut-être plus exactement les mêmes aujourd’hui, mais au bout de la ligne, l’artiste n’est pas le plus gagnant. Pensez-y donc à deux fois, avant de télécharger vos albums sur iTunes.
Quelques labels/distributeurs métal sur Bandcamp
- Candlelight
- Relapse
- Season of Mist
- Earache
D’ailleurs, ce label ressort des versions numériques restaurant toute l’étendue des dynamiques (Full dynamic range edition) d’albums classiques. Pas mal! - Profound Lore
- Southern Lord
- Prosthetic
- Dark Descent
- Hells Headbangers
- Metal Hit
- Iron Bonehead
Des labels PAS sur Bandcamp (booh!)
- Metal Blade
- Nuclear Blast
- Roadrunner Records
Et pour finir, ce site est aussi fort potable pour les fans de métal assoiffés de découvertes: http://metalbandcamp.com
Prochainement
Partie 3 – Demeurer indépendant ou signer avec un label?





[…] Range), c’est quoi ça? Y’a tout plein de littérature sur le web. Commence par ici et ici, si t’es le moindrement intéressé par le […]
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