Vous savez, je ne suis plus une jeunesse. Je suis assez vieux pour avoir déjà vu et entendu James Hetfield dire sur scène : « Hey, we got a brand new album out and this is the title track! » Et le groupe poursuit avec Master of Puppets…
Oui, vieux de même. Mais j’étais en 6e année quand j’ai vu Metallica pour la première fois. Donc, avec mes 45 années derrière la cravate, il y a de nombreux groupes que j’ai vu passer, que j’ai vu grandir et que j’ai vu disparaitre. J’en ai vu aussi me décevoir grandement et d’autres, garder une certaine constance musicale.
Un de ceux-là est Incantation. Lorsque j’ai écouté Onward to Golgotha en 1992, les années grunge battaient tout sur son passage sauf que les groupes qui demeuraient purs face au genre me plaisaient encore. C’est pourquoi des formations comme Hypocrisy, Amorphis, Immolation et Incantation ont réussi à me captiver à l’époque et ils le font encore.
Sauf qu’avec Immolation et Incantation, nous ne parlons pas d’évolution musicale mais plutôt d’un avancement marqué face au genre death métallique. Avec Sect of Vile Divinities, Incantation est loin de faire du surplace face à ce que le groupe a pu sortir par le passé. C’est seulement de progresser dans le genre.
Est-ce plus technique? J’en doute. Est-ce meilleur? Ceci ne s’applique pas. Est-ce un éloignement vis-à-vis le style originel? Aucunement.
C’est tout simplement Incantation qui replonge cette immense cuillère de bois dans un ragoût laissé au réfrigérateur depuis quelques années!
Sur Sect of Vile Divinities, nous retrouvons un death metal de type Cro-Magnon. Aucune subtilité, que de la viande juteuse et des patates bouillies sous une couverture gutturale. Ritual Impurity (Seven of the Sky is One) donne le ton à l’album et ne cherchez pas cette dentelle qui pourrait dépasser. Il n’y en aucune.
Coup de massue derrière la caboche avec Black Fathom’s Fire. Descente dans la noirceur du caveau avec Scribes of The Stygian et levée du gobelet de bière avec Siege Hive.
Donc, tout ce dont je m’attendais avec cet album est arrivé : du groove grassouillet et un vocal caverneux. Aucune surprise mais un album de death metal tissé selon les standards de la vieille école. Et ça, c’est magistral en 2020!
NB : Oui, Kyle Severn porte toujours la moustache.