
La popularité d’In Flames au Québec est incommensurable. Cette formation suédoise a toujours su toucher le cœur des gens d’ici. De leur premier passage aux Foufs (où la scène était vraiment sur le bord de céder sous la pression de la foule) à leur dernière présence au Corona (dans le temps où les concerts étaient possibles) l’empreinte laissée par In Flames se veut indélébile.
Le débat subsiste toujours entre le « vieux » In Flames et le « nouveau » In Flames. Il ne faut pas se mentir, il y a une différence majeure entre les deux et on pourrait même ajouter le « très vieux » In Flames, tant qu’à jeter un pavé dans la bouette.
Mais les amateurs s’entendent généralement sur un point : le meilleur album du groupe demeure Clayman.
Accrocheur et mélodieux, Clayman possède une balance enviable entre la parcelle death métallique du groupe et leur portion plus crémeuse. C’est le terrain d’entente parmi les fanatiques. Clayman est le chef d’œuvre des Suédois. C’est leur Master of Puppets ou leur Reign in Blood, dans un sens.
Mais est-ce possible de changer la donne, de revirer le tout de bord et d’en faire un Cold Lake ou un Reload? Pire, en faire un Lulu ?
Peut-être pas à ce point mais je vais tenter de vous expliquer clairement ce que le groupe a fait pour célébrer le 20e anniversaire de l’album.
Clayman a 20 chandelles sur son gâteau et In Flames a décidé de sortir une version remasterisée de cet album. C’est généralement la norme et parfois, on ajoute à l’édition anniversaire une chanson ou deux, une couverture retravaillée, un livret explicatif et parfois, un DVD additionnel qui nous dresse un portrait global de l’enregistrement de l’album à l’époque.
Mais parfois, un groupe peut décider de réenregistrer l’album au complet ou quelques pièces. Hypocrisy l’a fait avec Catch 22. Insatisfait de la sonorité et du choix des voix, Peter Tägtgren est retourné en studio pour refaire l’album selon ses standards habituels, non pour plaire à un nouveau public.
In Flames a fait un peu la même chose. Le groupe a décidé de réenregistrer les 4 gros canons de l’album, c’est-à-dire Bullet Ride, Clayman, Only For the Weak et Pinball Map. Ah oui, une chanson instrumentale aussi!
Et là, je vous entends dire : Pourquoi essayer de réparer ce qui n’est pas brisé?
Je peux vous dire que vous avez raison sur ce point car en réenregistrant les 4 pièces, on perd tout le croustillant des versions originales. C’est poli, trop même et gériboire que c’est compressé. On dirait des démos.
Les guitares en avant-plan qui torchent? Y’en a plus du tout!
La voix éraillée d’Anders Fridén? Partie. Il roucoule comme s’il passait une audition pour être le troisième frère du groupe 2Frères.
Vous savez, des fois je me dis : Est-ce que je le prends trop personnel? Il y a une dizaine d’années, je chantais dans un groupe hommage à In Flames et nous interprétions 5 chansons tirées de Clayman, ce qui représente presque la moitié de cet album. Donc, Clayman, je l’ai dégusté et respiré pas à peu près.
Mais non, ceci n’entre pas en jeu.
In Flames « évolue » avec une nouvelle sonorité que se veut plus caramel, et c’est bien pour ceux qui apprécient cette direction. De toucher à ce classique se veut un outrage pour les amateurs de la version antique du groupe. Il nous reste juste à prendre notre gaz égal et de se dire que la version originale de Clayman existe encore et ce, pour toujours.
Donc, en résumé, cette version 20e anniversaire risque de plaire à ceux qui ne possèdent pas l’album, ceux qui raffolent de la nouvelle sonorité du groupe ou aux avides collectionneurs qui doivent posséder tout ce qui touche In Flames.
De mon côté, je vais passer mon tour. Ma version originale de l’album est encore bien pimpante et fonctionnelle.
Les vieux de la vieille, soyez patients car Omnium Gatherum lancera son nouvel album sous peu et en attendant, je vous conseille Orbit Culture avec leur album, Nija, qui sera lancé, le 7 août!
La version 20e anniversaire de Clayman sera disponible dès le 28 août, sur Nuclear Blast.
