Par crainte de paraitre pour un radoteux, je ne répèterai pas que 2019 a été une année excessivement riche pour les sorties métalliques. Oups, je viens de le faire… En tout cas, j’ai bien l’impression que 2020 sera aussi cinglante et la preuve est ce nouvel album de Temple of Void qui propose un album d’un death metal doomé plutôt solide!
Gériboire, nous ne sommes qu’en mars et je lance pratiquement l’alerte face à ce qui pourrait être l’album de l’année 2020. C’est hâtif mais je l’assume pleinement, étant donné que je suis en pleine contemplation auditive face à ce troisième disque du groupe, le fulgurant The World That Was.
Tout au long de l’écoute, nous pouvons ressentir que Temple of Void déploie ses larges ailes de cuir et explore encore plus, métalliquement parlant. Les musiciens tentent des expériences soniques, offre des riffs lourds et très catchy mais ne dénaturent aucunement leur sonorité de base.
C’est sur une roulade aux tambours que l’album prend son envol. Avec pugnacité, A Beast Among Us place une base death métallique qui sera respectée. Les cadences proposées sur cette chanson demeurent dans les standards du genre et la satisfaction entre dans tes oreilles.
Ensuite, sur Self-Schism, tu te poses une question majeure face à la rythmique proposée sur les premières mesures. Cette sonorité te dit vraiment quelque chose… Est-ce une chanson d’Alice in Chains? Tu agrippes le livret pour voir si Jerry Cantrell a écrit cette pièce avec le groupe. Non, ce n’est qu’un gros canon de metal ultra captivant qui se verse dans ton oreille et tu vas le fredonner pendant de longues heures, par la suite. En ce qui concerne le reste de la pièce, c’est une descente sulfureuse vers les abimes du doom/death metal.
A Single Obulus est comme la clôture qui sépare ton terrain de celui de ton voisin, question que son chien ne vienne pas déféquer sur ta flamboyante tourbe, fraîchement posée. Cette pièce instrumentale met à l’avant une guitare acoustique et cette dernière vient partager l’album en deux gros morceaux de casse-tête qui s’imbriquent à merveille.
L’apothéose survient sur la chanson avec Leave the Light Behind. Un clavier cosmique, très prog des années ’70, se mélange avec succès aux guitares scintillantes qui nous reconduisent vers la sonorité antique du début de la carrière de Katatonia. C’est adipeux mais en même temps, aéré grâce au travail des guitares. La basse ondule et les percussions accompagnent cette chamade. C’est le souffle rauque du chanteur Mike Erdody (qui se veut aussi guitariste chez Acid Witch) qui vient englober le tout, pour ainsi créer la pièce majeure de cet album!
Par la suite, Casket of Shame et la pièce titre viennent tirer le rideau avec brio sur cet album de death/doom metal excessivement surfin.
The World That Was est une collection de longues chansons qui ne t’amène jamais vers un ennui. J’ai bien écouté l’album une dizaine de fois et à chaque écoute, c’est toujours aussi rafraichissant, ce qui n’est pas habituel avec ce genre de metal.
Pratiquement parfait, le seul défaut de cet album réside dans le fait que je trouve que le son des toms demeure trop élevé dans le mix. Quoique rendu là…
Disponible dès le 27 mars 2020, chez Shadow Kingdom Records.