Une immense joie de satisfaction a emporté l’amateur de hard rock québécois alors que l’organisation du Festival d’Été de Québec a confirmé un coup plutôt fumant, celui d’avoir Rage Against the Machine sur les Plaines d’Abraham.
Le groupe sera en tournée mondiale et l’arrêt de Québec risque d’attirer une foule monumentale. Ton passeport te donnera accès à cet évènement majeur et ce même passeport amortira le véritable coût car si ce concert avait été vendu à la pièce, il faut comprendre que le prix aurait été plus élevé que le montant demandé pour ton passeport.
Oui, il semblerait que Rage Against the Machine ne se déplace pas pour des pinottes…
Consternation la semaine dernière alors que le fanatique commun se voyait outré par les prix demandés pour un simple billet.
Selon les recherches effectuées un peu partout par les internautes, le prix moyen pour un billet de concert pour Rage Against the Machine serait de 303$.
Tom Morello a expliqué, sur de nombreux tweets, que le prix moyen d’un billet serait plutôt de 185$. Malgré tout, les gens ne cessent de lui confirmer qu’il n’en est pas de la sorte. Morello se débat avec vigueur, expliquant que les prix élevés de certains billets est en relation avec le fait que ce sont des billets de type « Charity » et que les profits de cette catégorie de prix vont à des œuvres caritatives.
Selon Morello, 10% des billets tombent dans cette catégorie. Selon les internautes, tous les billets tombent dans la catégorie « Charity »… sauf ceux derrière la scène!
Oui, cette troupe de contestataires des années ’90 demanderait énormément au niveau du cachet. Ce groupe qui rageait contre le capitalisme te déçoit lorsque tu vois le prix d’un seul et unique billet.
Si une formation comme Metallica demande un montant qui avoisine le double du million pour s’exécuter lors d’un festival métallique, il semblerait que la rage contre la machine en exigerait un de plus…
En voyant que le prix pour voir et entendre Rammstein dans la Zone Feuer se situe aux alentours de 170$, tu es capable d’accepter ce fait. La production monumentale des Allemands est colossale et de traverser tout le décor, par paquebot, sur l’Atlantique est excessivement coûteux.
Mais avec la pyrotechnie offerte par le groupe et l’immensité de la scène, tu comprends que chaque dollar sera bien investi.
Est-ce que Rage Against the Machine proposera le même genre d’évènement, ce qui fera monter leurs frais de production à ce point? Si tel est le cas, le montant demandé demeure plutôt convenable.
À moins que cette tournée soit comme ce que le groupe proposait à l’époque : un back drop de couleur unie, un mur d’amplis de chaque côté, le drum monté pour que Brad Wilk soit dos au public et que Tim Commerford ait un drapeau américain inversé sur son amplificateur.
Peu importe. Car ce qui enrage l’amateur commun du groupe est uniquement relié au fait qu’il se sente floué par ce que le groupe a proposé comme image, depuis le début des années ’90. L’anticapitalisme prôné par Rage Against the Machine semble en avoir pris pour son rhume et tu te dis qu’en fin de compte, ce n’était juste une gimmick et que l’intégrité n’est plus ce qui découle de cette formation américaine.
Et c’est là que ça te fait suer… mais tu seras devant la scène, à sauter bien haut, au nom d’une nostalgie qui te ramènera à tes années du secondaire!
Si le groupe a changé son fusil d’épaule, tu peux l’endurer. Le poing en l’air de Morello risque de ne plus avoir l’impact d’autrefois mais tu te sens légèrement trahi.
Il demeure difficile de jouer la carte intégrité dans le domaine du rock. Ce ne sont pas toutes les formations qui peuvent demeurer intègres face aux demandes incessantes du capitalisme.
L’exemple d’intégrité reste celui prôné par la formation canadienne, Propagandhi.
Effectivement, le groupe a toujours refusé de se plier aux exigences du capitalisme et a toujours su s’imposer. Selon la légende, Propagandhi refuserait de s’exécuter sur une scène qui laisserait paraitre des logos aux couleurs de grandes corporations.
Lors de leur passage sur un festival québécois, Propagandhi avait des exigences très précises face au fait d’enlever toutes les banderoles à l’effigie d’une compagnie de bière qui se retrouvaient en haut de la scène et sur les côtés. L’organisation du festival devait offrir cette garantie au groupe, sinon Propagandhi ne montait pas sur la scène.
Encore une fois, selon la légende, un promoteur montréalais de l’époque possédait aussi un magasin d’articles pour les adeptes de planches à roulettes. De plus, ce même magasin offrait des albums d’artistes punk rock ainsi que les t-shirts aux couleurs des groupes de cette vague. Propagandhi était de passage à Montréal et, en après-midi, les membres du groupe ont visité le commerce.
Lorsque les membres du groupe ont constaté que le propriétaire de la boutique (et promoteur du concert) vendait les t-shirts de Propagandhi à un prix qu’ils jugeaient supérieur à ce que le véritable prix devait être, ils ont demandé au propriétaire de descendre le prix des t-shirts vendus dans le magasin. Sinon, le concert pouvait ne pas avoir lieu…
Tsé, quand les bottines suivent les babines!
En ’93, lorsque Rage Against the Machine s’est retrouvé sur la tournée Lollapalooza, tu y croyais lorsque Zack de la Rocha hurlait sur scène, ceci : « Vous n’avez pas la berlue. Aux comptoirs de merch, il n’y a pas de t-shirts de Rage Against the Machine. Nous avons décidé de ne rien vendre sur cette tournée. Nous exiger de vendre un t-shirt 30$ alors qu’il en coûte 5$ à produire, c’est de l’arnaque! À la place, prenez un de vos t-shirts et fabriquez-le vous-même!»
En 2020, le fusil a-t-il été changé d’épaule? À vous de juger!