
Photo : Mihaela Petrescu
Soirée sous le signe des annulations. Pas au niveau de la carte offerte aux Foufounes Électriques avec Vader mais plutôt en relation avec ce qui devait être le retour d’Opeth à Montréal en plus de celui du Prince des Ténèbres, Ozzy Osbourne. Les deux artistes ont décidé d’annuler leur présence, sauf que dans le cas d’Opeth, on peut espérer un retour d’ici peu!
Effectivement, nos métalloïdes préférés vieillissent. Les amateurs aussi prennent de l’âge. Hier soir, lorsque j’ai mis pied aux Foufs, je me suis rendu compte que la grande majorité des amateurs de Vader avait probablement tous dépassé la quarantaine. Le contingent plus jeune semblait excessivement attiré par la présence des trois groupes en ouverture, Vitriol, Hideous Divinity et Abysmal Dawn.
Avec une approche sonore qui me rappelait Hate Eternal, les Américains de Vitriol ont mis la pédale au tapis, dès leur montée sur scène. Avec un premier album en poche, Vitriol a su maximiser son temps sur scène en visitant les pièces de To Bathe From the Throat of Cowardice, sorti l’année dernière.
Le quatuor offre un death metal torrentueux qui ramasse, amplement. Avec un guitariste à l’allure de Kvarforth de Shining, il a même poussé l’audace jusqu’à porter un gaminet à l’effigie de ce groupe suédois.
Visiblement enchantés par l’accueil montréalais, les musiciens en ont profité pour faire l’incontournable comparaison avec Toronto, une valeur sûre à tout coup! Ce parallèle entre les deux villes est toujours aussi… vitriolique!
Parés de chemises noires, les Italiens de Hideous Divinity ont servi de la technicité, à grandes lampées. Avec un death metal brutal et bien ciselé, le groupe a su réveiller les troupes et c’est avec eux que la foule s’est mise en mode destructif. La fosse comptait quelques belligérants et on sentait que les coups d’épaules demeuraient, précis.
Bien ancrés sur scène, les musiciens attaquent avec un affinement musical certain tout en récoltant avec vigueur les aficionados de death brutal avec des chansons tirées des albums Simulacrum, Adveniens et Cobra Verde.
La technicité avait un élan certain et cette dernière s’est continuée avec Abysmal Dawn. Le groupe n’avait pas joué à Montréal depuis 2014 et leur dernière présence aux Foufs remontait à 2011! Abysmal Dawn, sans être un joueur majeur sur l’échiquier métallique mondial, jouit tout de même d’une popularité indéniable au Québec.
Maintenant signé avec Season of Mist, ce groupe américain lancera son nouvel album en avril prochain. À voir et à entendre l’aplomb sonore offert lundi soir, on sent que le groupe est encore plus serré au niveau musical. Foule participative, on ne peut passer sous silence l’intensité développée lors des chansons Inanimate, In Service of Time et My Own Savior en plus de l’altercation brute qui provenait de la pièce Hedonistic, qui se retrouve sur le prochain album, Phylogenesis.
Aux alentours de 22h50, Vader est monté sur scène. Lundi soir, il y avait déjà quelques personnes qui avaient décidé de lever le fly. Le lundi, ce n’est jamais facile d’assister à un spectacle, surtout si tu dois puncher à shop dans quelques heures!
Vader a réussi à brasser ce qui restait des troupes encore sur place mais de chanson en chanson, la foule s’amenuisait. Pourtant, avec des chansons comme Despair, Back to the Blind et Reborn in Flames, tout était parfait pour que le fanatique de death metal puisse en profiter pleinement.
À 54 ans, on s’entend que Piotr Paweł Wiwczarek pourrait passer ses soirées à faire autre chose que de fouler les planches des clubs malsains de la planète. Au contraire, à le voir debout sur scène avec ses trois musiciens nous confirme que le death metal est beaucoup plus qu’une passion passagère; c’est plutôt un mode de vie. Il rappelle, entre les chansons, que le public d’ici à toujours offert un support indéniable à Vader.
C’est finalement l’heure tardive qui a eu raison de l’ambiance générale. Certains quittaient vers le froid de leur voiture ou foulaient la neige croustillante, vers le métro.
Derrière eux, ils laissaient les mordus face à Vader qui, comme toujours, a proposé une boucherie sonore d’un death metal… intemporel!