Bonded : Pas de repos pour les malsains

Vers la fin de 2018, Tom Angelripper de Sodom a décidé de faire un grand ménage dans son groupe. Le batteur Markus Freiwald et le guitariste Bernemann sont passés sous le couperet du leader de Sodom. Angelripper est allé secouer sa nappe avec vigueur, question de faire table rase et recommencer avec un nouvel alignement.

Par la suite, Sodom est revenu avec du nouveau sang et a proposé quelques mini-albums. Personnellement, je ne croyais pas que nous allions revoir Bernemann et Freiwald reprendre du service avec une nouvelle formation.

Je me disais que les deux musiciens allaient probablement rejoindre les rangs d’un groupe déjà bien établi, question de pouvoir continuer de rouler leur bosse. À ma grande surprise, les deux musiciens ont formé Bonded et le groupe est sous contrat avec Century Media.

Ils se sont entourés de gros joueurs qui œuvrent sur l’échiquier métallique européen. On remarque rapidement la présence de Christos Tsitsis, ancien guitariste de Suicidal Angels et d’Ingo Bajonczak, qui hurle avec la formation classique qu’est Assassin.

Les pions étaient donc en place pour obtenir l’appellation super-groupe, étant donné la réputation des musiciens. Sur papier, le tout se voulait parfait. Sur disque, je peux confirmer que c’est à point!

En y allant avec une production plus proprette que ce que Sodom peut proposer, Bonded se permet de se dissocier amplement de ce que Bernemann et Freiwald avaient l’habitude d’offrir avec leur ancienne formation. Le groupe propose un thrash metal antique mais avec un souffle de modernité. En ouverture, la pièce Godgiven donne le ton à l’album. La rythmique se veut galopante et entrainante.

La parcelle bien thrashante est très palpable sur des titres comme Suit Murderer, The Rattle & The Snake, The Beginning of the End et Arrival tandis que la dimension plus harmonieuse est significative sur des titres comme No Cure for Life, Where Silence Reverberates et To Each His Own.

La chanson Rest in Violence propose un duo avec Bobby Blitz d’OverKill. Sa voix est reconnaissable et on apprécie sa vigueur sur cette ritournelle plutôt virulente. Bonded offre aussi une chanson avec un titre en français. Effectivement, avec Je Suis Charlie, les Allemands égratignent amplement ceux qui s’opposent à la liberté d’expression en nous remémorant ce qui s’est déroulé aux bureaux de Charlie Hebdo.

Tout au long de l’album, nous restons dans un style qui ne s’éloigne pas trop de Sodom tout en accrochant l’oreille des fanatiques des formations comme Destruction, Lamb of God, Warbringer ou Havok.   

Premier album convaincant pour Bonded qui nous permet de croire que le thrash metal commence très bien son année 2020!

L’album Rest in Violence est disponible, sur Century Media.

www.bondedofficial.com

Photo : Sebastian Konopka