Lors du passage en formule doublée pour Amon Amarth, moi et mon fils Renaud avons eu l’opportunité de passer une bonne partie de la fin de l’après-midi avec les quatre groupes présents sur l’affiche. Nous avons fait des entrevues et voici la première du lot, celle avec le bassiste Ted Lundström, d’Amon Amarth. Voulant passer le flambeau à un moment donné, je suis en train d’apprendre à mon fils les rudiments de base afin d’obtenir des entrevues de qualité! Entretien de Renaud avec Ted et j’interviens à quelques reprises!
Quel âge avais-tu lorsque tu as reçu ta première basse?
Je devais avoir environ 16 ans. Peut-être même, 17 ans. J’ai commencé en jouant de la guitare pour ensuite changer à la basse car je voulais joindre les rangs d’un groupe qui avait besoin d’un bassiste.
Quelle est la première chanson que tu as apprise à la basse?
Je crois que c’était Jump, de Van Halen. Le groupe dont je parlais faisait des interprétations et j’ai appris Jump. C’est vraiment la première chanson que j’ai jouée, par moi-même, à la basse.
YKT : Es-tu un grand fan de Michael Anthony?
Oui, mais je dirais plus que je suis un fan de Van Halen. Pas uniquement du jeu de Michael Anthony mais de l’ensemble du groupe.
YKT : As-tu déjà pensé te procurer une basse en forme de bouteille de Jack Daniel’s?
Hahhha! Non! Cette basse a tellement l’air lourde en plus. J’aimais bien jouer du Van Halen à la basse. J’étais jeune et ça m’a permis d’apprendre la basse. Van Halen, c’était un groupe très populaire en Suède.
Quel est ton bassiste préféré?
C’est Steve Harris. Iron Maiden, c’était mon groupe fétiche. Mes héros. C’est le premier groupe sur lequel j’ai totalement accroché. Oui, Steve Harris mais il y a aussi Gene Simmons de KISS que je trouvais trop cool. C’était plus pour le look que pour son jeu à la basse. Mais pour Steve Harris, c’est vraiment pour la qualité de son jeu.
Vous avez enregistré votre nouvel album, Berserker, en Californie. Est-ce que c’était difficile car tu étais loin de chez toi?
Non, pas vraiment. Ce n’est pas difficile. Je te dirais même que c’est mieux car lorsque tu es loin de chez toi, tu peux te concentrer beaucoup plus. Ton focus est mis sur le travail. Quand tu retournes chez toi, après une journée de studio, tu retrouves ta vie normale et les soucis qui viennent avec. Maintenant, nous préférons partir. Quitter la maison pour 5 semaines et nous concentrer uniquement sur ce que nous avons à faire. Musique, musique et musique!
YKT : En étant en Californie, il y a de nombreuses occasions pour pouvoir perdre le focus, non?
Nah, tu sais, nous vieillissons! Oui, nous avons fait la fête au Rainbow Bar (NDLR : bar mythique de Los Angeles. C’était la place de Lemmy de Motörhead) Nous étions tranquilles. Ce n’était que pour 5 semaines et le temps en studio se voulait notre préoccupation. Nous avons eu le temps d’aller voir des spectacles. Nous avons vu Amorphis lorsqu’ils sont passés. Quelques concerts ici et là, dans les différentes salles. Nous passions la journée à bûcher sur l’album et le soir, ça nous faisait du bien d’aller évacuer la pression lors de spectacles de groupes que nous connaissions ou non. Voir des spectacles, relaxer et prendre quelques bières. Même si Los Angeles est une ville intense, notre expérience là-bas se voulait relaxante.
YKT : Je crois que vous avez même pris le temps de tourner des vidéoclips lors de l’enregistrement de l’album?
Non, nous sommes retournés. Pendant l’enregistrement, nous ne savions pas encore quelles chansons seraient utilisées pour être des singles. Nous avons pris le temps de revenir à la maison, de reprendre notre routine et nous avons parlé des détails face à l’album. Nous sommes retournés à Los Angeles et avons tourné trois clips. C’était intense car nous avons tourné les trois clips dans le même bloc de temps.
YKT : Est-ce qu’il a été difficile de trouver un gars assez musclé pour jouer le rôle du Berserker avec la peau de l’ours et tout le reste?
Non, c’est un de nos bons amis, Josh Barnett. Une vieille connaissance. C’est un gars qui fait des arts martiaux mixtes. Il nous a toujours aidés, même avec les albums précédents. Dans le passé, nous l’avions déjà utilisé dans d’autres clips. Lorsque nous lui avons demandé de participer à ceux de Berserker, il n’a pas hésité. De plus, le gars qui joue le rôle de Thor est Erik Rowan, un lutteur de la WWE.
YKT : C’est donc lui qui porte des t-shirts d’Amon Amarth lors de ses matchs?
Oui, c’est lui.
YKT : Est-ce quelque chose de flatteur de sentir ce genre de support de la part d’un lutteur qui se produit devant des milliers de personnes?
Effectivement, car il atteint un public que n’a pas l’habitude de voir le nom Amon Amarth circuler. Ça se passe à la télé et lorsqu’il porte un de nos t-shirts, les gens nous envoient des photos de Rowan prises directement de la télé. C’est intéressant et amusant. Lorsqu’il en a l’occasion, il vient nous voir en concert.
Peux-tu me dire comment ça va avec votre nouveau batteur?
Tout va très bien. C’est un bon gars. Il est avec nous depuis 4 ans, environ. C’est un gars de la gang maintenant. Depuis le premier jour, il a su trouver sa place. C’est un gars qui est sympathique, qui ne cause aucun problème et qui aime ce qu’il fait.
YKT : Si on retourne à l’époque de Jomsviking, vous aviez utilisé les services de Tobias Gustafsson de Vomitory et Cut Up pour l’album. Aviez-vous l’intention de le garder par la suite?
Au départ, ce n’était que pour l’album. Ensuite, nous lui avons demandé de faire des concerts avec nous. C’est un vieil ami. Il a été honnête et nous a dit que ce n’était pas possible. Il avait ses autres projets, ce qui rendait le tout impossible pour lui. Nous avions un mois avant que la tournée commence. Nous étions en état d’urgence en sachant que Tobias ne pouvait pas le faire. Quand il a vu que nous étions pris avec ce problème, c’est lui qui nous a dit : « Hey, je connais un gars qui ferait l’affaire. Il se nomme Jocke Wallgren. Vous voulez que je communique avec lui? » Nous avons dit : « Oui, sûrement! » De plus, nous habitions dans la même ville, ce qui a accéléré le processus. Nous avons fait quelques pratiques et tout était parfait. Ensuite, avec la tournée, nous avons senti que les pièces collaient ensemble. Après, nous avons pu lui confirmer qu’il avait le job et qu’il était celui tant recherché!
Il y a de vos fans qui aiment bien s’habiller en vikings lors de vos concerts. Depuis la sortie du nouvel album, as-tu vu des gens qui portent la peau d’ours du Berserker?
Oui, j’en ai vu qui ont poussé l’audace. Je les voyais de ma position sur scène et le costume avait l’air plutôt chaud. Depuis le début de cette tournée, j’en ai vus à 3 ou 4 reprises. Nous avons des fans plutôt intenses. Les casques de viking, les cottes de mailles et les épées en plastique sont des items communs lors de nos concerts, maintenant. Hahhhahaha!
Je sais que c’est difficile pour un groupe d’ouvrir pour Slayer. Je sais que vous étiez l’un des groupes qui a participé à leur tournée d’adieu. Que peux-tu me dire face à cette expérience?
Slayer est l’un de nos groupes préférés. Pour tous les membres du groupe, Slayer est incontournable. Slayer est reconnu comme étant une formation pour qui c’est difficile d’ouvrir. Le public de Slayer veut voir Slayer et, selon la légende, les groupes en ouverture se font parfois brasser par les amateurs du groupe. Même chose pour Iron Maiden; leurs fans sont plutôt intenses et passionnés. Sur cette tournée avec Slayer, je crois que nous nous en sommes bien sortis. Vraiment. Les foules semblaient nous aimer. Il n’y a pas eu d’évènements déplorables, aucun. De le faire pour leur tournée finale, c’était un honneur. Nous avons passé du bon temps, les membres du groupe sont fantastiques. Même chose pour leur équipe.
Et lors du dernier concert de la tournée, tout le monde s’est retrouvé sur votre drakkar?
Oui, c’était un genre de tour de la part des autres groupes. Il y avait un bel esprit de camaraderie. Tout le monde y était. Ils faisaient semblant de ramer. C’était toute une surprise, mais c’était le fun! J’ai vraiment aimé cette tournée.
Ma dernière question est la suivante : Maintenant, Amon Amarth connait un succès phénoménal. Vous jouez deux soirs à Montréal à guichet fermé. Est-ce possible que ton groupe se retrouve en tête d’affiche du prochain Heavy Montréal?
C’est une excellente question. Pour être honnête, je ne le sais pas. Mais une chose est certaine, j’aimerais ça. Et pour parler au nom du groupe, nous aimerions ça! En ce moment, nous sommes en train de prévoir ce qui va se passer l’été prochain. Rien n’est décidé.
YKT : Mais s’il y a une offre sérieuse de la part du Heavy Montréal?
Si ça marche pour nous au niveau de l’horaire, c’est un oui assuré!