2018, pour mononc’ Kristof, ça a rocké pas mal au niveau du brutal. J’étais tellement content de pouvoir passer le week-end avec les boys à faire aller mes pas-de-cheveux au Parc des Iles lors de Heavy Montreal, que j’ai couvert, Kodak en main, pour la solde de BB. Oh oui mes amis.
Sans oublier tous ces shows (Zeal and Ardor au Petit Campus = surpuissant) et rencontres inoubliables, avec des trippeux comme moi (dont une belle paire de bassiste : Shane Embury de Napalm Death et Bill Gould de Faith No More). Yeah.
Et beaucoup trop de disque aussi. Voici donc un top 15 des parutions métalliques de 2018 qui m’ont crissé un sourire dans’ face.
15. TUNGUSKA MAMMOTH – Breathless
Cette bande de poilus d’ici sont sortis de leur grotte pour un 3e album, où le riff et le fuzz sont rois. Vous vous doutez qu’on est dans le lourd, plus précisément dans même type de pâturage où ont brouté jadis les Bison B.C., Kyuss, Red Fang et autres Mastodon. Y’a même un fun featuring d’un certain Jared Collins du groupe Mississipi Bones d’Ohio.
14. PIG DESTROYER – Head Cage
Tu sais quand t’as le goût d’être malmené par un band dont la mission est de te violer les tympans et te faire mal en dedans? Le destructeur porcin est de retour avec son sludge-grind ultra-gras, sans recette aucune, qui prend aux tripes à CHAQUE CÂLICE DE FOIS.
13. JUDAS PRIEST – Firepower
Vous doutiez que le beau Rob allait encore être capable? C’est comme le troisième souffle de son band, après leur comeback de feu en 1990 avec Painkiller. Classique power metal mais heavy en maudit pareil. Quand même impressionnant pour un band qui fêtera ses 50 ans de carrière l’an prochain.
12. SKELETONWITCH – Devouring Radiant Light
Premier record avec Adam Clemans (Wolvhammer), les gars ont décidé d’exorciser leurs démons (et vraisemblablement ceux de leur ex-chanteur) en poussant à fond leur côté black, tout en gardant leurs givrages épique (un poil power) et thrash plus subtils qu’à l’accoutumé. Et ça leur fait bien en sale. Aussi puissant qu’avant mais encore plus malfaisant.
11. SOULFLY – Ritual
Tight en simonac. Max is back. On dirait que ça lui a fait du bien en maudit de jouer du vieux stock de ce temps là (Nailbomb, Roots, Beneath/Arise). La pièce Feedback sonne en tabarnac’, avec ses riffs thrash qui attaquent des couplets à la Motörhead. Ça groove grave. Arrête de niaiser et gâte-toi avec le nouveau du gros Cavalera.
10. AUTHOR & PUNISHER – Beastland
Shit, ça, ça fesse fort. Je n’avais pas pris une aussi grosse claque à saveur industrielle depuis Genghis Tron ou l’album Blackjazz de Shining (non, leur dernier ne vaut pas la peine, buddy). A&P est un gars tout seul avec ses machines, qui peut te crisser une volée à toi, ta mère, ta gang et leurs amis, en moins de temps que de dire ‘pardon mononc’. En plus, comme il est ingénieur, il a construit lui-même ses machines de destruction massive et il semble avoir encore mal à l’âme contrairement à ce bon vieux Trent, qui doit trop souvent sourire ces temps-ci.
9. ALICE IN CHAINS – Rainier Fog
Survivre à un changement de chanteur (ou pire encore : à sa mort), c’est assez tough merci pour un band en temps normal. Genre que AC/DC était pas mal le seul dans sa gang. Jusqu’à ce que AiC embauche le bon William DuVall, pour harmoniser voix et guitare avec ce grand ménestrel de Jerry Cantrell. Même si l’album d’avant n’était hélas pas réellement mémorable, ce profond Rainer Fog le fait. On est dans la même poisse bien lourde de chez Dirt. Ça s’écoute en boucle quand y mouille, par temps gris, ou durant une tempête pendant les fêtes, tapi en petite boule sur le tapis devant le foyer en buvant du whisky (pas obligé).
8. DOPETHRONE – Transcanadian Anger
Et hop, un 5e long jeu pour ce trio de sludge’chelaga (ou slutch, selon le band) qui donne eux aussi dans un métal bien gras des bas fonds. Nouveauté, on retrouve Shawn (Squalor, Blood Sausage) – également proprio du très respectable magasin de disque Soundcentral – derrière le kit pour la première fois depuis son arrivée dans le band il y a une couple d’années. Les gars ont aussi ramené Julie en studio pour qu’elle s’égosille sur l’ultra-lourde Miserabilism. Oh oui, on s’était ennuyé de cette lifer au visage tatoué style maori depuis Zombi Powder (issue de leur classique Dark Foil, 2011). Que le fuzz soit avec vous, Satan, Iommi, pis toutes les autres aussi. \m/
7. MANTAR – The Modern Art of Setting Ablaze
Le duo allemand de l’heure. ‘Sont en feu, comme toujours depuis leur arrivée. Un peu comme Kvelertak, ce troisième record est légèrement plus propre, tout en gardant le mordant des premiers moments. Je n’ai réalisé que la semaine passée – en écoutant leur 3e croustillant disque – qu’en plus de leurs influences black, doom et sludge, il y a comme une parenté avec ce que fait High on Fire depuis près de vingt ans. Le même fond de vieux punk. Et c’est évidemment un compliment. Ben hâte de les revoir de ce côté-ci de la grande flaque pour un petit concert (avec genre Dopethrone en première partie). Cliquez ici pour lire mon entrevue avec le duo.
6. HIGH ON FIRE – Electric Messiah
Le temps passe si vite parfois qu’on avait quasiment oublié que le power trio de ce suintant de Matt Pike avait lancé sa 8e galette en octobre. Réanimer Sleep ne l’a pas ramolli pour autant. Oh que non. Parfaitement balancé entre être dans le prélart qui donne soif et être dans le vaseux qui donne mal au cou. Juste du bon. Et du épique (6 des 9 pièces durent plus de 5 minutes, dont 2 qui dépassent les 9 minutes). En ce moment, le Dieu Lemmy est très certainement en bedaine, en train de boire un pichet de Jack & Coke en écoutant Electric Messiah, je vous le garanti. P.S. Grouillez-vous pour acheter vos billets pour leur show du 19 janvier (au Théâtre Fairmount), ça va partir comme des p’tits chiens chauds relish-moutarde.
5. THE DEATH WHEELERS – I Tread on your Grave
De Québec cité, cet ensemble instrumental de rock de motards ouvrait récemment pour Monolord et c’était parfait. Genre d’esprit surf slash desert rock en mode doom. À une autre époque, on aurait dit stoner. T’sais lourd mais souriant. Genre Kyuss qui fourre avec The Ghastly Ones dans une boite de pick up. Avec tout plein d’échantillons de dialogue de films trash. En plus, le record comprend une reprise de Moby Dick qui groove en sale. Je vous mens pas, c’est le genre de disque qui donne le goût d’aller au concessionnaire Harley Davidson le plus proche ou au dépanneur se pogner une 12 de PBR en canette ben frette.
4. THE GREAT SABATINI – Goodbye Audio
Un de nos secrets les mieux gardés. Touffu, indéfinissable et empreint d’un nihiliste délicieux, le métal riche et complexe de TGS commande plusieurs écoutes avant d’être pleinement apprécié. Comme si le plus métal de Faith No More (genre Jizzlobber) rencontrait les premiers Helmet et Mastodon, sous la supervision de Steve Austin (Today is the Day) et des Melvins. Genre. Respectez-vous, pesez sur play drette là et hochez de la tête comme s’il n’y avait pas de lendemain. Pour les fans de KEN Mode et autres Cult Leader (qui ont aussi fait paraître de solides albums cette année par ailleurs).
3. IRON REAGAN / GATECREEPER – Split
Nos p’tits chéris crossover de Richmond, VA ont parfaitement croisé le fer avec une troupe de malpropres bien dégorgés pour nous offrir ce petit concentré de fâché poisseux. Mois de vingt minutes de pur bonheur, où les 5 titres des premiers, rapide comme un moshpit de D.R.I., sont suivis (après une sombre intro) d’un duo de brûlots death/thrash joliment caverneux des deuxièmes. MARCI les boys.
2. VOÏVOD – The Wake
OMG. Les boys de Jonquière (Away et Snake) nous ont toujours habitués à de la qualité mais là, on est ailleurs. Sérieux. Avec l’aide de leurs collègues originaires de Trois-Rivières (Chewy et Rocky), ils nous ont offert un disque qui sonne tellement, affichant sans gêne leurs racines prog’ sur leur coat pas de manches, tout en restant ultra pertinent, et ce même près de 4 décennies plus tard. Sans contredit leur plus prog’ depuis The Outer Limits (1993). Wow. Dans cette suite logique au EP Post Society, Chewy s’est vraiment lâché ici, sans pour autant renier l’héritage et surtout le style de l’influent groupe, qui fut défini par les riffs dissonants de Piggy. Depuis l’autre dimension où il est depuis déjà 13 ans, le guitariste doit être fier en maudit.
1. ZEAL AND ARDOR – Stranger Fruit
Pour moi, après la claque surprise de leur album éponyme, c’est leur p’tit deuxième qui a confirmé la patente. Ce petit whizz métissé de Manuel Gagneux a réussi le coup de circuit de mixer avec brio deux choses aussi diamétralement opposées que le traditionalisme existentiel de la musique noire ancestrale et l’extrémisme nihiliste du black métal scandinave. Ça marche si bien qu’on ne peut qu’être pâmés devant tant de virtuosité. Gospel occulte for the (black) masses.