NDA – Notez qu’à partir de maintenant, je vous indique la valeur moyenne de l’échelle de dynamiques (Dynamic Range) pour chacun des albums évalués. Plus la valeur est basse, plus le disque souffre d’une compression résultant d’un mastering visant à maximiser le volume.
HOUR OF PENANCE – Regicide
Prosthetic | mai 2014
DR4 (mp3 192 kbps)
6
Le groupe de death métal technique italien débarque avec Regicide, son sixième album en carrière. Je présume que les fans de Hour of Penance apprécieront la chose mieux que moi, mais en ce qui me concerne, on a affaire à du « bling bling » métallique. Je m’explique : la première impression a un effet tapageur. On a le sentiment que l’album est complètement fou, car les musiciens semblent toujours excessivement occupés (la batterie en tous les cas), mais la fondation des pièces est, en réalité, primitive. Presque toutes les compositions de l’album sont construites de la même façon et ça manque drôlement d’inventivité. Laissez tomber les solos clinquants et les blast beats un instant, et attardez-vous aux riffs de guitares. Ça devient vite redondant et parfois même simplet. De plus, je considère le mix de Regicide dégueulasse. La batterie est souvent trop en avant (d’ailleurs la sonorité du snare sur la pièce titre est aussi agréable que sur St. Anger) et puisque la compression est étouffante, il est difficile de passer au travers ces 41 minutes sans avoir envie de prendre une pause. Je donne la note de passage, car il y a bien quelque moments de qualité, mais ça manque sérieusement de subtilité.
EMPTINESS – Nothing But The Whole
Dark Descent | mai 2014
DR6 (mp3 320 kbps)
9
Après m’avoir jeté sur le cul avec Sacred White Noise de Thantifaxath (critique dans le Métal en rafale du 4 juin 2014), le label Dark Descent parvient encore à me surprendre avec Nothing But the Whole du groupe belge Emptiness. Il s’agit d’un band composé notamment de quelques membres d’Enthroned et dont je ne soupçonnais même pas l’existence, alors qu’ils en sont à leur quatrième enregistrement complet. Qu’importe, ce que vous devez surtout retenir, c’est que ce Nothing but the Whole n’est rien de moins qu’une superbe découverte. Un disque atmosphérique, aussi ténébreux qu’envoûtant, qui ne séduit peut-être pas dès la première écoute, mais qui gagne véritablement à être apprivoisé. Emptiness fait vivre toute un gamme d’émotions à l’auditeur, passant de la mélancolie à l’agressivité, en plus d’une aura menaçante qui nous guette constamment. Étrange et flirtant avec le gothique, le black et l’industriel à la limite, tout en demeurant mélodique, Nothing But The Whole s’avère un disque exceptionnel.
DÉCEMBRE NOIR – A Discouraged Believer
FDA Rekotz | mai 2014
DR8 (mp3 192kbps)
7.1
Si je n’écoutais des albums qu’en me fiant à leur pochette, A Discouraged Believer de Décembre Noir ne ce serait jamais retrouvé dans ma bibliothèque numérique. Jamais. D’abord le logo est triste à mourir, le titre de l’album ressemble à un CAPTCHA et l’image ultra déprimante d’un type qui s’est ouvert les veines sur fond vert n’a rien d’attrayant. Heureusement, c’est la musique qui nous intéresse, et sur ce point, Décembre Noir s’en tire beaucoup mieux. Quoi qu’encore là, le quintette manque un peu de personnalité, car il est facile de repérer leurs multiples influences. Mais les compositions sont toutes suffisamment bien foutues pour qu’on leur pardonne ces quelques bémols. On aurait souhaité un peu plus de riffs poignants, mais pour un premier album, la troupe s’en tire bien. Si Katatonia, My Dying Bride, Paradise Lost et Swallow the Sun figurent parmi vos groupes préférés, vous voudrez sans aucun doute tendre l’oreille vers ce A Discouraged Believer.
EYEHATEGOD – Eyehategod
Housecore Records | mai 2014
DR6 (mp3 320 kbps)
8.4
Tabarnak! C’est vraiment la première chose qui m’est passée par la tête lorsque j’ai entendu le premier extrait (Agitation!Propaganda!) de cet album éponyme paru sur l’étiquette de disque de ce bon vieux Phil Anselmo. On pouvait déjà discerner les influences punk dans l’attitude du groupe de sludge de la Nouvelle-Orléans, notamment dans la manière qu’a le chanteur Mike Williams de cracher son fiel, mais ce premier morceau transpire le hardcore à plein nez. Et on aime ça! Fuck oui. Un autre élan de hardcore retentit sur Framed to the Wall, mais pour le reste, Eyehategod nous sert une bonne dose de riffs aussi sales, pesants et bluesy qu’à l’habitude. Sachant que le groupe ne l’a pas eu facile, en plus du décès du batteur Joey LaCaze en 2013, le retour d’Eyehategod, un des groupes les plus marquants de la scène NOLA, était aussi inattendu qu’inespéré. Un essentiel donc pour les fans du groupe, mais aussi pour les amateurs de sludge qui décape.
LOUDBLAST – Burial Ground
Listenable Records | juin 2014
DR4 (mp3 192 kbps)
7.8
La qualité sonore de la copie promo numérique est à chier. Vraiment! Par chance, la musique de ce Burial Ground est suffisamment intéressante pour tolérer l’abominable compression faisant tilter les écouteurs. Les gars de Loudblast, groupe français formé au milieu des années 1980 et livrant une mixture de thrash et de death métal, fait preuve d’une évolution certaine, tâchant d’adapter leur style à une sonorité moderne, ce qu’on dénotait déjà sur leur précédent Frozen Moment of Life and Death, quoi. Un peu comme l’avait fait Celtic Frost en 2006 ou Tom Warrior par la suite avec Triptykon, des noms qui peuvent surgir à l’esprit à plus d’une reprise en écoutant ce 7e disque en carrière. Loudblast ne se réinvente peut-être pas, mais tout en demeurant très lourd, le groupe surprend avec des titres comme A Bloody Oath, l’excellente Soothing Torments ou encore The Void. Bref, l’album Burial Ground rappelle que ces piliers du métal français – apparus dans le paysage bien avant Gojira – sont en pleine forme, mais surtout, savent encore livrer la marchandise.
NONEUCLID – Methatheosis
Blood Music | mai 2014
DR6 (mp3 320 kbps)
8.8
Comme l’explique si bien mon éminent collègue Steve dans sa critique, Noneuclid est un genre de super-groupe sans «véritables» têtes d’affiche. Sauf que lorsque l’on sait que ces musiciens sont issus de formations telles qu’Obscura, Triptykon et Dark Fortress, on a intérêt à ne pas lever le nez sur Methatheosis, second effort de ce side project qui mérite toute votre attention. Relativement original, mais surtout exploratoire et avant-gardiste, Noneuclid parvient à nous propulser dans un univers musical où l’on ne se sent, étrangement, pas si dépaysé que ça. Nous pouvons être certes déstabilisés ou surpris à bon nombre d’occasions, mais leur thrash évoquant Coroner, leur métal pesant pas si loin de Celtic Frost ou Triptykon (The Black Plague of the Souls), les blast beats et les passages death plus conventionnels, apportent des point de repères rassurants. C’est la manière dont toutes ses influences sont agencées – on retrouve des sections jazzées à la Cynic ou des citations orientales (l’oud sur Paranoid Alkaloid, les percussions sur Into The Light, Pt. I et quelques mélodies arabisantes ici et là) – faisant de Methatheosis un album si diversifié. Pour ma part, j’éprouve toutefois plus de difficulté avec le vocal de Bruce, qui ne fait désormais plus partie du projet. Son timbre de voix m’attire moins, et sa livraison n’assure pas tellement lors des passages lyriques et moins heavy sur Across the Mist of Broken Glass ou None So Lucid. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut passer par-dessus ce détail tellement la musique est bonne.

[…] aussi marquants que de grande qualité. Tout comme le retour d’Eyehategod cette année (voir le Métal en rafale du 18 juillet 2014), ce 10e enregistrement est franchement bienvenu. Mais au-delà de ma nostalgie, Symmetry In Black […]