Elder : Ces présages, à ta porte…

Pour le commun des rockeux, Elder reste un album du groupe KISS. Celui avec la porte et son heurtoir. Oui, cette trame sonore d’un film qui n’a jamais été lancé. Un album douteux où KISS essayait le rock symphonique et les touches progressives. Guidé par Bob Ezrin, le groupe aurait pu ne jamais se remettre de cette expérience qu’était The Elder.  

En vérité, c’est beaucoup plus The Elder (avec un The) mais vous voyez où je veux en venir? Souvenir douloureux pour certains qu’est cet album de KISS mais avec le groupe Elder, c’est un baume sur la plaie. Pas que le groupe sonne comme KISS, loin de là mais leur stoner rock psychédélique à point redonne une toute nouvelle facette à ce mot!

Enfin, l’utilisation du mot Elder est pour autre chose qu’un identifiant face à un album plutôt ordinaire de la troupe à Simmons. Cinquième album pour Elder, Omens est un disque qui se veut totalement planant et vraiment rafraichissant.

Avec Elder, tu as l’impression d’écouter un groupe comme Cave In (époque Jupiter) ou même Sunny Day Real Estate qui auraient probablement usé de quelques substances hallucinogènes tout en fouillant dans un crate de vinyles qui contenait des vieux microsillons de Yes. Ajoute un peu de distorsion et on est en business!

Les cinq chansons qui se retrouvent sur Omens demeurent de longs fleuves musicaux mais nous n’avons jamais l’impression que c’est lancinant et ennuyant. En moyenne, nous obtenons des balades musicales d’une dizaine de minutes mais c’est plutôt varié et surtout, excessivement accrocheur. Je me suis surpris à écouter l’album trois fois de suite sans vraiment, m’en rendre compte. Et au lieu d’arrêter le processus, j’ai continué l’écoute.

Elder n’est pas une formation metal en tant que tel. Il y a des éléments hard rock mais c’est surtout un band de type « passe-partout » que tu peux laisser jouer lors d’une soirée (ah, ce doux souvenir!) alors que tout le monde privilégie des styles musicaux différents. Lorsqu’un album comme Omens joue, personne ne chiale car tout le monde y trouve son compte!

Il est très facile de s’amouracher d’Elder. Guitares puissantes, mélodies racoleuses, basse plutôt mouvante et claviers cosmiques, on oscille avec les cadences. Musicalement, c’est solide et on apprécie grandement la voix de Nick DiSalvo, qui n’a rien d’un grand chanteur mais son grain de voix vulnérable le rend encore plus attachant.

Album parfait et complet, je dois tout de même saluer la finale du nom de One Light Retreating. Couplets racoleurs, guitares pincées et ponts musicaux efficaces, c’est surtout lors de la dernière portion de cette chanson que j’ai flanché grâce aux harmonies à la guitare plutôt ballottantes, offrant un côté vraiment bon enfant.

Un album, un gros album pour 2020. Une année qui nous teste amplement mais l’écoute de cet album rend le tout beaucoup plus agréable.

Disponible le 24 avril, sur Armageddon Label.

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