Testament: Création titanesque

Il y a une semaine, je me faisais mettre en période d’isolement. C’est normal, je suis dans le domaine de l’enseignement. De retour à la maison, je me disais que le tout devait être pris comme une vacance forcée, même après une semaine de relâche plutôt fructueuse. Non, un isolement volontaire n’est pas une vacance car je respecte les recommandations qui me sont imposées.

Je ne crois pas avoir écouté autant de musique au mois de mars car j’ai beaucoup, vraiment beaucoup, de temps libre. Je fais du télétravail mais le tout se fait en écoutant de la musique. Dès mon retour à la maison, la semaine dernière, j’ai remarqué que j’avais accumulé quelques copies promotionnelles d’albums, dont la nouveauté de Testament!

Priorité parmi la panoplie, je peux confirmer que j’écoute Titans of Creation en mode continuel depuis près d’une semaine. Et c’est un fichu de bon album. Testament n’a jamais négligé son public et cet album propose un thrash metal de haut calibre.

C’est incisif, rapide et prononcé. Encore une fois, le travail aux guitares est tout simplement parfait, Chuck Billy use de prouesses vocales et la basse de Steve DiGiorgio roucoule en cibole! Et les percussions de Gene Hoglan? Une pétarade!

Titans of Creation est un album qui se prend d’une traite. Aucune pièce de type remplissage ne s’y trouve. Les quatre premières armes de destruction massive donnent le ton à l’album. Effectivement, Children of the Next Level, WW III, Dream Deceiver et Night of the Witch placent l’aiguille des heures sur Thrash et celle des minutes, sur Metal.

Ensuite, la chanson City of Angels surprend totalement l’auditeur. Le plus sérieusement du monde, j’avais l’impression d’entendre une chanson de Mastodon. L’ambiance musicale de City of Angels se veut plus feutrée et la voix de Chuck Billy est excessivement versatile, cosmique et rejoint celle de Troy Sanders.   

La pièce Symptoms est plutôt cadencée. Son refrain demeure participatif et même digne d’un cri de ralliement de l’époque nu metal. La chanson The Healers est celle qui m’a accroché et ce, très rapidement. Approche de la vieille école en ouverture, le tout coule aisément tout au long de la chanson.

Code Of Hammurabi est la chanson la plus complexe de l’album. Dès son intro à la basse, on comprend rapidement que ce ne sera pas de la simplicité. Véritable marathon de technicité thrashoïde, ce morceau laisse place à la virtuosité sans perdre sa poigne acérée sur le genre.

La chanson la plus virulente reste probablement Curse of Osiris, l’avant-dernière sur Titans of Creation. C’est sur celle-ci que l’on sent que la voix de Chuck Billy se veut plus acerbe et que Gene Hoglan pousse un peu plus sur ses grosses-caisses et sur son snare.

Par la suite, l’album se termine avec Catacombs, une pièce digne du générique de la fin d’un film qui nous aurait montré une situation mondiale cataclysmique… Attendez un peu, ah ouais… Épique sans être cucul, cette chanson met un terme à l’album avec classe.

Titans of Creation est surprenant. On peut s’entendre que Testament n’a plus rien à prouver mais les membres du groupe ont encore cette vigueur en ce qui concerne le thrash metal surfin. Testament pourrait partir en tournée à chaque année pour proposer des concerts anniversaires de tel album ou sous des thématiques quelconques mais non, le quintette américain veut encore t’assommer.

Et la cible est atteinte, avec précision!

Disponible le 3 avril sur Nuclear Blast Records.

Photo: Stephanie Cabral