
Photo : Mihaela Petrescu
Sur la page de l’évènement, on annonçait que c’était une soirée qui proposait Immortal Bird, Ruby the Hatchet, Kadavar et invités. L’appellation « invités » était au pluriel, ce qui voulait dire que l’on devait avoir deux groupes locaux, au minimum.
Prenant notre temps, nous sommes entrés aux Foufs vers 20h00 pour constater qu’Immortal Bird avait déjà joué. Un mélange de joie et de déception s’est donc emparé de moi, étant donné que je désirais fortement voir ce groupe mais en même temps, je me disais que la soirée se terminerait plus tôt.
Un dimanche soir, ce n’est jamais facile pour le métalloïde commun car la levée du corps doit se faire vers 5h00 du matin pour reprendre la routine hebdomadaire.
Les techniciens de scène étaient en mouvement. Ils ajustaient les pieds de micro et enlignaient le clavier de Ruby the Hatchet. Pendant ce temps, nous nous demandions tous à quel moment nous avions vu cette formation américaine, sur scène. La réponse était lors de la visite d’Uncle Acid and the Deadbeats, en 2015.
Avec un hard rock psychédélique bien ficelé, le groupe nous a permis de faire une quantité innombrable de hochements de tête. La bière se voulait délicieuse, les pièces de Ruby the Hatchet demeuraient parfaites pour ce qui se voulait le dernier concert de l’année 2019… quoique nous avions l’impression de voir une formation qui ouvrait pour Black Sabbath en 1974!
Ruby the Hatchet nous a bercé avec leurs pièces enivrantes et nous a même offert Easy Livin’, d’Uriah Heep. Le voyage vers les années ’70 se voulait crédible. Le charme enjôleur de la chanteuse Jillian Taylor ne faisait qu’améliorer l’expérience sonore et visuelle. Après une telle performance, une bonne bande de poilus s’est déplacée vers le kiosque de merch pour aller faire une série d’achats compulsifs, sachant que le Père Noël ne penserait pas à déposer un vinyle du groupe, sous le sapin!
Kadavar ne s’était pas pointé le nez à Montréal depuis 2014. Cinq ans, c’est excessivement long. Le groupe a eu le temps de sortir deux albums entre les deux visites. Présent dimanche soir pour promouvoir leur nouvel album For the Dead Travel Fast, Kadavar n’a fait que confirmer ce que nous pensions tous : ce groupe est l’une des formations les plus puissantes sur scène!
Un trio, ce qu’il y a de plus simple. Le combo The End/The Devil’s Master a foutu le feu, dès l’entrée sur scène du groupe. Le batteur « Tiger » Bartelt détruit son kit, le guitariste et chanteur « Lupus » Lindemann se brasse la pouille comme s’il jouait avec Obituary et la sagesse du bassiste « Dragon » Bouteloup fait office de balancier face à la furie des deux autres.
Sonorité parfaite pour les Foufs, nous avons pu apprécier la prestation de Kadavar avec délectation. Malgré une absence aussi prolongée, Kadavar a tout de même mis l’accent sur le dernier album tout en pigeant, avec parcimonie, dans le vieux stock.
Pour plusieurs, cette dernière veillée musicale de 2019 demeurera la plus électrisante de l’année. C’était tight, précis et musclée comme finale, face à une année 2019 remplie de richesses musicales.
Seul regret de la soirée, c’est celui de ne pas avoir entendu Doomsday Machine. Mais rendu à ce niveau, on cherche des poux… dans la barbe des musiciens!
Photos : Mihaela Petrescu