L’étage du haut du Club Soda était accessible aux amateurs en ce dimanche où plusieurs amateurs de metal avaient pris le temps, préalablement, de monter le sapin de noël familial avant d’aller se vautrer dans la salle du Boulevard St-Laurent. High on Fire en ville, je ne m’attendais pas à une foule aussi intense!
Il faut se rappeler que le groupe devait nous visiter en janvier dernier mais une complication au niveau de la santé de Matt Pike avait amené le groupe à annuler sa tournée. Effectivement, le chanteur et guitariste devait subir l’amputation partielle d’un orteil, situation qui se veut plutôt pénible et douloureuse.
Sur place, hier soir, je me rends compte que les comptoirs de merch des artistes en ouverture se retrouvent sur le parterre. Est-ce pour maximiser l’espace du haut pour qu’il y ait moins de badauds qui se serrent les coudes au vestiaire à la toute fin? Aucune idée!
Avec une masse imposante d’amateurs au kiosque de Power Trip, je commençais à me poser la question suivante: Est-ce que la présence des Texans avait un impact face à cette foule massive?
Probablement.
C’est la formation Creeping Death, nouvelle sensation métallique, qui est montée sur scène dès 19h00. Avec aplomb, cette troupe du Texas a proposé un death metal qui se veut fortement influencé par le hardcore. Avec un guitariste additionnel, le groupe pouvait ainsi offrir une attaque encore plus virulente face à leur matériel. L’intensité de la distorsion des guitares rappelait la sonorité des formations classiques comme Entombed ou des contemporains de Gatecreeper.
Un léger pit de moshers s’est donc ouvert. Motivés par les pièces de l’album Wretched Illusions, les participants n’avaient qu’à suivre les mouvements désirés par le guitariste Trey Pemberton.
Devil Master se voulait le mouton noir de ce concert. Avec leur sonorité black metal punké, ce groupe américain était la curiosité de la soirée. C’est derrière un voile de toiles d’araignée que le groupe s’est élancé. Pendant une trentaine de minutes, Devil Master a poussé son metal crotté sur les participants. La grande majorité a su apprécier les élans soniques qui rappelaient Venom et Midnight par bouts.
Accroché à son pied de micro recouvert de toiles, le chanteur Disembody laissait transpirer l’agonie dans sa voix tandis que le claviériste Dodder ne semblait être qu’un accessoire futile. Devil Master en est à se seconde tournée majeure en quelques mois. Si les offres continuent de s’enligner pour eux, il serait bien que les musiciens puissent passer à une certaine transformation au niveau des costumes de scène. Provenant probablement de l’équivalent américain du Party Expert, leurs habits vampiriques avaient l’air d’avoir été fabriqués par l’entreprise halloweenesque qu’est Rubio’s.
Power Trip était sur place pour conquérir, c’est tout. Ils ont placé la barre excessivement haute et ce, tout au long de leur prestation. Ce groupe a vraiment une attitude de frondeur. Power Trip fonce la tête en avant, tout en passant la gratte et cette dernière se veut excessivement large.
Avec des titres qui provenaient majoritairement des albums que sont Nightmare Logic et Manifest Decimation, les Texans se sont même permis une petite nouvelle. Tel que prévu, c’est Executioner’s Tax (Swing of the Axe) qui a provoqué le plus grand nombre de réactions.
En sortant de scène, il y a eu un bon mouvement de foule. Un bon contingent n’était sur place que pour profiter pleinement de la présence de Creeping Death et de Power Trip. Le parterre se voulait maintenant plus aéré pour High on Fire.
Avec un nouveau batteur, la troupe de Matt Pike a effectué une longue visite en ce qui concerne le catalogue du groupe. Fidèle à lui-même, Pike est arrivé sur scène en bedaine et il a su attaquer sa Les Paul.
Sans tissu d’arrière-scène, High on Fire ne misait que sur ce qu’ils font de mieux : un metal lourd qui combine la hargne de Slayer avec la débandade d’un Motörhead. Le trio se voulait lourd et précis malgré les quelques escapades plus jammées.
Sur des chansons comme Blood From Zion, Devilution, Rumors of War et Snakes for the Divine, nous avons tous oublié qu’il était dépassé 23h00 et que nous punchions tous à l’usine, dans quelques heures à peine!
Avec une nuit de sommeil écourtée, le café a été consommé à profusion et ce, tout au long de la journée. Le refrain d’Executioner’s Tax en tête pendant la matinée, je me suis rendu compte assez rapidement que l’effet Power Trip l’avait grandement emporté.