Montebello Rock : la rédemption d’Alex Martel

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Alex Martel avait un ton posé, mais la voix un peu cassante au téléphone quand le Boulevard l’a contacté, quelques heures après la mise en vente des billets de prévente de son nouveau festival, le Montebello Rock.

Avec la tournée médiatique par dessus, ça te fait une grosse journée mon Alex?

«Ouais, je suis déjà à mon deuxième Ice Cap», indique le promoteur qui n’a toutefois pas spécifier si son capuccino du Tim était accompagné d’un chip.

«Mais pour vrai, la prévente, jusqu’à maintenant, ça dépasse nos attentes, je peux enfin respirer.»

C’est que le promoteur a été sous pression dans les derniers mois. En juin, Outaouais Rock qui organisait le défunt Rockfest, s’est placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. À ce moment, on annonce qu’il manque 5 millions dans les coffres du Rockfest pour payer une centaine de créanciers environ.

Six mois plus tard, le 21 décembre, après plusieurs tentatives de règlements avec des investisseurs, Outaouais Rock est forcé de déclarer faillite.

Martel parle encore de cette date avec la gorge nouée. «Écoute, j’étais extrêmement déçu, mais la bonne nouvelle, c’est ça m’a libéré de la situation et j’ai pu reprendre les rênes.»

Cette «situation», c’est évidemment la faillite de son bébé. Martel y fera référence à quelques reprises durant l’entrevue, sans la nommer. «Tant que l’ancien dossier [lire ici le Rockfest] n’était pas réglé, mes énergies étaient concentrées à aider le processus [lire ici les négociations avec les créanciers].»

Après quelques semaines d’hésitation, le promoteur au célèbre chapeau a décidé de retourner à la table à dessins et de plancher sur un nouveau concept.

L’idée de pouvoir voler de ses propres ailes à nouveau a fait partie de sa décision.

«Dans les trois dernières années du Rockfest j’étais partenaire minoritaire du festival, j’avais un vote au conseil contre 6 ou 7 autres. Il y a des trucs que j’aurais fait différemment, mais je suis quand même resté à la programmation et comme porte-parole», dit-il, laconique.

C’est une explication qui ne nous dit pas comment Alex Martel pourra à lui seul trouver les fonds nécessaires à la présentation d’un nouveau festival.

Est-ce que t’as un deal avec ton chum Fat Mike pour que le Montebello Rock soit une date canadienne de Punk in Drublic?

«Je vais m’abstenir de commenter des rumeurs», s’est-il contenté de dire après un rire nerveux.

Le promoteur a ensuite mentionné que les groupes, ses partenaires et ses fournisseurs ont confiance à ses méthodes et que le feedback qu’il reçoit est bon. On lui souhaite.

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Tape dans le dos du public

On comprend rapidement aussi en parlant avec Alex Martel que la vague de soutien des invétérés du festival l’a convaincu d’aller de l’avant avec un nouveau festival.

«Je me fait bombarder par les festivaliers ils m’ont supplié de faire de quoi à Montebello. C’est devenu une tradition pour plusieurs de venir passer un week-end pour s’amuser et décrocher une fois par été. Ça m’a convaincu de me botter le cul et de leur donner un événement retour aux sources.»

Par retour aux sources Martel veut dire retour aux racines punk-rock, metal et hardcore du Rockfest.

Par retour aux sources, on comprend édition modeste. Et Martel ne s’en cache pas. Il y aura moins de scènes, moins de groupes et l’accent sera mis sur l’ADN du Rockfest : le week-end de party dans le charmant village de Montebello.

«Y’a peut-être juste Saint-Tite qui peut avoir une ambiance comparable sur le festival western, même si c’est pas le même public.»

Tu trouves pas Alex que t’aurais dû présenter des événements de plus petite envergure dans les dernières années justement?

«Comme je te dis, j’étais pas tout seul au conseil. Je prends quand même la responsabilité qui est la mienne. Mais oui, la réalité des festivals a changé depuis dix ans. L’offre est fragmentée en plein de petits événements. Il n’y a plus un seul gros happening. Je pense qu’on ne verra plus ça des grosses éditions comme celle du Rockfest de 2014 à 2016 avec des Rammstein et des Blink-182

En effet, si toutes les régions du Québec se mettent à se concurrencer pour attirer des gros noms, il faut miser sur l’expérience pour attirer le public.

Justement Alex, combien tu penses recevoir de gens pour ton nouveau festival?

«On se réserve le droit de ne pas donner de chiffres à ce stade-ci.» Le contraire m’aurait surpris.

Mais bref, Alex Martel croit dur comme fer que l’attrait de Montebello et la fidélité des fans suffiront à faire de son nouveau festival un succès.

Prochain rendez-vous, fin mars pour le dévoilement de la programmation.

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About Jean-Simon Fabien

Journaliste, chroniqueur @CamuzMontreal, clé à molette, fan de stoner-rock et des Maple Leafs du Toronto (mettons...). J'ai mon bac brun dans #RosePatrie aussi