Et ce même si Scott Ian clame haut et fort que c’est le pire album de la formation thrash américaine. De toute façon, ce ne sera pas la première fois que je suis en désaccord avec lui. Mais State Of Euphoria est un disque important pour moi. Je t’explique… J’ai vécu une courte période dans ma vie d’adolescent où je draguais des filles qui trippaient sur l’alternatif, le métal n’étant pas très cool aux yeux de ces demoiselles… Bref, j’avais abandonné le métal pour me donner des chances tsé. Mais comme mon look alternatif se comparait à celui de Francis Bay de Musique Plus et Bryan Adams avait l’air d’avoir une belle peau comparée à la mienne, je n’avais aucune chance…
C’est là que je me dois de remercier la Maison Columbia d’avoir eu l’excellente idée de m’envoyer le cd de State Of Euphoria comme sélection du mois (je ne crois pas l’avoir payé encore, mais ça c’est une autre histoire…). Dès que j’ai entendu le violoncelle sur les premières notes de Be All, End All, j’étais conquis. D’la marde les filles alternatives, STEVE WAS BACK!!! Et depuis ce temps, State Of Euphoria joue très souvent dans la maisonnée, surtout depuis que l’épouse nous a déniché une copie en format vinyle…
State Of Euphoria, c’est Anthrax à son meilleur. Scott Ian et sa bande avaient encore leur côté «goofy», cependant les textes d’Ian prenaient une tangente plus sociale (Who Cares Wins) sans toutefois tomber dans la prétention des plus récents albums. On sentait vraiment que les gars avaient du fun ensemble dans ce temps-là. Le guitariste Dan Spitz n’avait pas encore l’air d’un lutin lunatique, Joey Belladonna ne ressemblait pas à ta grand-mère et semblait convaincu, alors que Charlie Benante donnait la performance de sa vie. La belle époque quoi. Et ce cover d’Antisocial de la formation française Trust était génial. Il n’y a rien de mal d’avoir du succès avec une reprise, en passant. Quiet Riot survit encore en 2017 à cause de Cum On Feel The Noize tsé.
Dans sa biographie, Scott Ian raconte que l’enregistrement de State Of Euphoria s’est fait de façon précipitée pour ainsi être capable de participer à une tournée avec Iron Maiden. L’argent primait avant tout à cette époque selon le principal intéressé. Mais ce n’est pas l’impression que j’ai en écoutant ce disque. Les riffs sont inspirés et j’ai l’impression d’y découvrir de quoi à chaque écoute. Le pinacle de la période Belladonna à mes yeux. D’ailleurs le regretté magazine américain Metal Edge avait consacré un spécial entier sur State Of Euphoria à l’époque de sa sortie, dans lequel Scott Ian lui-même avouait que c’était le meilleur effort du groupe à date… Benante quant à lui révélait qu’il détestait le son de sa caisse claire sur Among The Living et que la réalisation de SOE était de loin supérieure. Il n’avait pas tort en passant…
C’est simple, quand j’aperçois cette pochette jaune parmi ma collection de disques vinyles, ça me rend heureux… Et bien que par la suite j’ai adoré Persistence Of Time et l’ère John Bush, rien ne se compare à State Of Euphoria. Mis à part peut-être l’excellent We’ve Come For You All avec Bush. Mais là j’ouvre tout un débat… Je me pose souvent la question à savoir qu’est-ce qu’il serait arrivé si Anthrax avait continué avec Belladonna. Pas toi? Anyway, si t’as pas pris l’temps d’écouter State Of Euphoria depuis un bout, débouche-toi une bonne bière froide, pis savoure-le. Y’a d’ailleurs un remastered qui s’en vient en 2018. J’ai hâte… Finalé.
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