Lorsqu’il ne te parle pas de préoccupations métalliques, Kristof G. t’invite dans les coulisses des tribulations journalistiques d’un fan de métal perspicace et autodidacte, s’étant médiatiquement taillé une petite place, en balançant son infectieux enthousiasme dans ta face.
SOUVENIRS D’UN SOIR (deuxième partie)
T’as lu la première partie de ce papier où il était question d’items de collection? Parfait. Poursuivons. En se procurant de la marchandise lors d’un concert, on coupe les intermédiaires, donc plus de piastres se retrouvent dans les poches de l’artiste. Tout le monde gagne. Toi, t’as un souvenir, et le band, il peut continuer de rocker. Un bon deal, ‘me semble.
En plus de ce qui est inclus dans les packages de type fan club, on pourrait diviser en deux grandes catégories l’ensemble des ‘produits dérivés’ disponibles au comptoir des souvenirs : les vêtements et les imprimés. Parce que les albums (le support physique de la musique elle-même) se classent dans une case à part ― on y reviendra un peu plus tard.
DEUXIÈME PARTIE : DISPONIBLE EN VENTE LIBRE
LE PACKAGE FANCLUB
Les souvenirs les plus uniques sont sans contredit ceux qui ne sont surtout pas disponible en ligne ni au comptoir des souvenirs. Nécessairement, l’industrie du disque étant ce qu’elle est de nos jours (avec la vente d’album en format physique en chute libre), les artistes et leur entourage doivent être créatifs afin de pouvoir bien gagner leur vie. Ainsi, certains monnaient les items cités plus haut, ainsi que ceux autographiés (y’en a des plus mercantiles que d’autres, oui).
Certains vont même jusqu’à vendre à l’avance sur leur site web des « forfaits VIP », donnant accès au fan plus argenté (et/ou plus gêné) à une foule de trucs inédits : on parle ici de rencontre pré-concert (avec photo et autographes à la clé), items exclusifs (ex. : le laminé ou passe VIP et son cordon, une affiche exclusive du concert…) et même dans certains cas, un accès aux soundchecks (tests de son) ou un souper avec l’artiste (mmmmm… OK?). On ne doit pas oublier que dans la plupart des cas, l’achat d’un billet de spectacle est également nécessaire et doit être fait au préalable.
Or, à mon humble avis, le réel intérêt de posséder un item autographié et de l’avoir obtenu lors d’un moment privilégié avec l’artiste, parfois fortuit ou dû au plus grand des hasards, si bref soit-il, ainsi que le souvenir en résultant. Idéalement sans avoir payé pour ledit moment. Cependant, le fan doit être perspicace et motivé, tout en faisant preuve d’audace et en surmontant sa timidité et son stress, pour obtenir les items susmentionnés. C’est pourquoi les options payantes peuvent être attrayantes pour certains.
Les vêtements
Toujours plaisant de voir au dos du t-shirt la liste de dates de concert et villes visitées, idéalement avec l’année de la tournée, assurant la pérennité du souvenir en l’inscrivant dans le global calendrier. Notez que l’imprimé intégral ― partout, sur les manches pis toute ― est à éviter (celui de Master… de Metallica était d’une laideur sans nom). Interdit.
Ultra populaire dans les années 1990, le chandail à manches-longues est une denrée rare de nos jours, bien qu’ils furent un temps une source de fierté pour le porteur. Or, le chandail à manches ¾ style baseball n’a jamais disparu depuis son arrivée dans les années 1970. En retrouver un de Mötley Crüe est un des mes objectifs de vie. De nos jours, le hoodie (ou coton-ouaté à capuchon, souvent avec fermeture-éclair) est maintenant assez commun merci.
La casquette, le bandana ou la tuque unifie le métalleux à calvitie (souvent au crâne rasé) et celui aux cheveux longs; ce dernier s’épargne parfois un shampoing en cachant son graisseux crin sous un couvre-chef. En vrac, on a aussi déjà vu à l’occasion la chemise de travail, le chandail de hockey, les bermudas de sport (Municipal Waste en a des sympas)… et même le cache-couches pour bébé. Heureusement que les pantalons de jogging sont passés date.
Le macaron, l’épinglette ou l’écusson est également adéquat pour le fan préférant semer son blé au bar en échange d’houblon; souvent utilisé pour enjoliver un sac à dos ou au niveau vestimentaire, sur une veste de jeans sans manche, afin d’afficher ses couleurs, tel un motard avec ou sans Harley. On s’entend pour dire que la back patch fait toujours autant d’effet.
Finalement, hélas, le linge pour fille (t-shirt, camisole, petit short, petite culotte) à l’effigie de vos groupes préférés n’est que rarement disponible. Quand c’est le cas, sautez dessus les gars. Ça fera une sacré belle surprise à votre douce moitié qui aura dû rester à la maison, faute de gardienne, non? Les bobettes de Cattle Decapitation avec la mention « Chili Dispenser » imprimée en arrière, y sont pissantes. De la ben belle guenille, chose.
LES IMPRIMÉS
Le programme de la tournée n’est disponible lors les concerts d’aréna seulement (donc item rare et prisé des collectionneurs), avec moult photos (en concert et en coulisse) et itinéraire de la tournée, notamment. On en retrouvait plus à la fin des années 1980. À l’occasion, certains festivals produisent des versions magazines, qu’on distribue gratuitement à l’entrée du site.
La toile en tissu (communément appelée drapeau) fut un temps un item prisé du métalleux. De nos jours, on nous offre plutôt diverses affiches, souvent de jolies sérigraphies à tirage limités et signées par l’artiste visuel et/ou musical. L’aspect exclusif et rarissime est très attirant pour le collectionneur.
L’autocollant est le parfait item pour le fan qui n’a pas trop de sous… les artistes les donnent parfois gratuitement pour se faire de la pub! Idéal pour décorer meubles, bagnole ou étui d’instrument de musique (ou même l’instrument lui-même).
AUTRE CHOSE?
Il n’est pas rare de retrouver le koozie (pour garder ta bouteille de bière au frais), le bracelet ‘sport’ (pour t’éponger le front quand t’as chaud) et le briquet et/ou débouche-bouteille (l’hybride de Warbringer est quand même pas pire). On a même déjà vu des rondelles de hockey et des crânes d’animaux (gracieuseté du groupe stoner-psych Les Indiens, de Québec). Et les bouchons d’oreilles Isis étaient assez pratiques merci.
ET LES DISQUES DANS TOUT ÇA?
Avec la fermeture des grands magasins dédiés à la vente de disque, le fan doit souvent se rabattre sur l’achat en ligne, comme les disquaires indépendants ont souvent des inventaires déficients. Cependant, quoi de mieux que d’aller à la source, en achetant de l’artiste directement ? Dur à battre en simonac.
Surtout qu’on a occasionnellement droit à des items exclusifs (disponible qu’en tournée), à tirages limités et/ou autographiés. On parle de CD mais surtout en format vinyle : des 7, 10 ou 12 pouces, qu’ils soient colorés, avec une image, une gravure d’un des côtés ou encore une forme ou un emballage spécial ― comme Carcass et Iron Reagan, par exemple.
Évidemment, pas besoin de te dire que cet(ces) item(s) est prioritaire lorsque tu es un vrai fan. Bien plus que les autres bébelles susmentionnées. La musique avant les gréements, man.
PHOTOS : KRISTOF G.