Le Best Ov 2015 d’Alexandre Duguay

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15. Satan – Atom by Atom

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Satan effectuait un retour inattendu avec l’excellent Life Sentence en 2013. On aurait ainsi pu croire à un dernier relent de créativité afin de clore en beauté une carrière modeste (non pas en terme de qualité, mais de reconnaissance). Pourtant, Satan, sans crier gare, débarque avec Atom by Atom. Un quatrième enregistrement studio débordant d’énergie, mais surtout de solides compositions. Les stimulants échanges entre les guitaristes Steve Ramsey et Russ Tippins demeurent encore la grande force de la formation, et le chanteur Brian Ross semble plus en contrôle de ses cordes vocales que jamais. Seul bémol à cet opus : la production souffre d’une agaçante saturation au niveau de la compression.

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14. Elder – Lore

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Il faut à peine plus de 30 secondes pour être absorbé dans l’univers stoner/heavy/psychédélique de Lore. Les guitares… Man! Si vous aimez la guitare, vous serez comblés par les riffs de Nicholas DiSalvo. Le musicien, en plus de manier l’instrument avec beaucoup d’agilité, suggère de superbes lignes. Lore est un disque tantôt planant, parfois pesant, mais surtout très stimulant. Si vous vous considérez fans de Mastodon et Baroness, vous auriez intérêt à vous pencher sur son cas. C’est, pour ma part, mon introduction à Elder, et il ne pouvait pas y avoir de meilleure entrée en matière pour découvrir le trio. Superbe.

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13. Scythian – Hubris In Excelcis

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Guitares acoustiques, riffs épiques, chants inspirés de la tradition viking. Nul doute que le groupe britannique Scythian est fan de Bathory. Mais ces musiciens ne se contentent pas que de rendre hommage au lègue de Quorthon. En fait, ils incorporent à merveille cette influence à un thrash/death/black métal pas piqué des vers qui a tôt fait d’écorcher l’auditeur. Hubris In Excelcis est un enregistrement bien équilibré, tant en terme de styles qu’au niveau de l’écriture. Cet équilibre se traduit d’ailleurs dans l’ordre des pièces, faisant en sorte qu’on ne commence pas à s’ennuyer en fin de parcours (bien au contraire).

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12. Enslaved – In Times

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Dans la continuité des excellents RIITIR et Axioma, Enslaved propose avec In Times un black progressif des plus satisfaisants. J’oserais même avancer qu’il s’agit de l’album le plus « accessible » du groupe. L’aspect lyrique semble de plus en plus développé et on le constate en entendant les passages à la voix clean sur Building With Fire et In Times. On en retrouvait déjà depuis un bon moment, mais il y a quelque chose d’encore plus assumé et mieux exploité à ce niveau, rendant l’ensemble encore plus invitant. Constitué de six titres, In Times témoigne, une fois de plus, de la fertilité créative du groupe.

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11. Trials – This Ruined World

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Supposez un instant que durant les années 1990, Pantera et Machine Head, bien chaudasses, aient forniqué comme des cochons dans un party aussi hard que décadent et qu’ils auraient eu un enfant illégitime. Le bâtard de ce one night stand ressemble pas mal à Trials. Le quatuor de Chicago livre un groove/thrash métal typiquement américain qui déchire et tout en évoquant les groupes susmentionnés, Trials parvient à se forger sa propre identité, gracieuseté de compositions aussi bien écrites qu’exécutées sur le bulldozer qu’est This Ruined World.

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10. Gruesome – Savage Land

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Au diable l’originalité! De toute manière, le groupe ne s’en cache pas: en plus d’être une lettre d’amour au death metal old school, la raison d’être de Gruesome n’est rien de moins qu’un hommage senti au lègue de Chuck Shuldiner. L’album Savage Land aurait donc pu figurer à la discographie de Death à l’époque de Leprosy et Spiritual Healing. L’hommage se manifeste d’ailleurs jusque dans le logo (oeil, toile d’araignée et crucifix inversé). Bien sûr, on pourrait blâmer le groupe de « plagier » l’œuvre du regretté guitariste/chanteur/compositeur, mais la musique est si satisfaisante et efficace, qu’elle rendra ceux qui ne jurent que par ce genre complètement gaga!

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9. Amorphis – Under The Red Cloud

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Roulant sa bosse depuis environ 25 ans, le groupe finlandais Amorphis possède une excellente moyenne au bâton. Et bien qu’ils emploient depuis deux décennies plus ou moins la même formule, ces musiciens parviennent par je ne sais trop quel tour de passe-passe, à livrer des disques accrocheurs. C’est donc encore le cas avec Under The Red Cloud. Fidèles à eux-mêmes tout en conservant leur signature qui leur est propre, les gars d’Amorphis ont encore plusieurs idées de mélodies, de refrains ou d’hymnes folkloriques enivrants et s’en tirent avec des arrangements parfois rafraichissants (Death of a King).

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8. Tribulation – The Children Of The Night

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Après avoir donné dans le black/death plus traditionnel (The Horror) et le black progressif et psychédélique plutôt ambitieux (The Formulas of Death), le quatuor suédois définit sa signature en livrant un opus qui condense à merveille tous les sentiers explorés auparavant. Non seulement, on retrouve à parts égales un savant mélange de heavy, de black/death et de rock psychédélique, mais Tribulation livre ses meilleures compostions jusqu’à ce jour. Mélodique à souhait et doté de références multiples à la culture de l’horreur, The Children of the Night déborde de vibrantes lignes de guitares et d’habiles arrangements où l’utilisation de l’orgue, du piano et des séquenceurs enrobent parfaitement l’ensemble.

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7. Paradise Lost – The Plague Within

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Je soulignais, à la sortie de Tragic Idol paru en 2012, que les Anglais de Paradise Lost réunissaient les meilleurs ingrédients de ce qu’ils avaient fait de mieux au cours de leur carrière. Eh bien, c’est encore le cas avec The Plague Within. Je dirais même que Paradise Lost va encore plus loin, ramenant les growls des tous débuts. Probablement que l’apport de Nick Holmes au sein de Bloodbath lui a redonné envie d’en insérer ici et là. T’sais! On ne s’en plaindra pas, puisque ça fonctionne à merveille sur les nouvelles compos. Pas un seul morceau n’inspire l’ennui. Ça relève de l’exploit.

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6. Horrendous – Anareta

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Il y a à peine un an, Horrendous parvenait à me jeter sur le cul avec l’admirable Ecdysis. Pas pour rien qu’il obtenait la seconde position de mon Best Ov 2014. Encore une fois, le trio a fini par me gagner à l’usure avec le tout aussi bon Anareta. Un autre grower qui démontre toute la force et le talent d’Horrendous, un des meilleurs groupes de death métal à l’heure actuelle. D’ailleurs, à chaque nouvelle écoute, l’envie de les hausser d’un rang ou deux dans ce palmarès me ronge l’esprit…

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5. Deafheaven – New Bermuda

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On peut accuser Deafheaven d’agir en trolls si vous voulez, mais si c’est le cas, ce sont des trolls avec un talent musical indéniable. New Bermuda est fort bien écrit, bien exécuté et il est encore meilleur et plus riche que Sunbather. Il suffit d’entendre les premières mesures dévastatrices de Bought to the Water pour s’en rendre compte. Et pour la petite leçon d’« étiquette » musicale, si ce n’est pas du métal, ça emprunte bien des éléments du genre. De toute beauté.

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4. Ghost – Meliora

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Bien que de nombreux adeptes d’Opus Eponymus n’aient pas adhéré au second effort du groupe suédois (Infestissumam), Meliora a tout pour rassembler, dans l’harmonie, les enfants de Papa Emeritus III. Mellotron évoquant les films de Fulci, théâtralité et hard rock rappelant Alice Cooper, riffs et solos métalliques faisant du groupe de dignes descendants de Mercyful Fate, Meliora offre un voyage temporel au cœur des années 70, avec une qualité de production moderne. Avec son sens inné de la composition accrocheuse et son penchant pour les structures issues de la musique populaire, Ghost frappe dans le mille avec Spirit, Cirice, He Is et Deus In Absentia. Du bonbon qui a de quoi ravir tous les membres du clergé.

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3. Vhol – Deeper Than Sky

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Constitué de membres de YOB, Agalloch, Hammers of Misfortune et d’anciens membres de feu Ludicra, Vhol récidive avec Deeper Than Sky qui fait suite à leur album éponyme paru en 2013. Et quelle réplique savoureuse, de loin supérieure à leur premier effort. On retrouve ici une mixture de métal pur et dur, de punk, de d-beat et d’une foule de clins d’oeil à tout un pan du rock bien sale. Ça bûche, ça délire, ça défoule et ça vient surtout rehausser d’un cran les standards de qualité. Un album complètement déjanté et une méchante belle surprise de 2015.

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2. Killing Joke – Pylon

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Tandis que certains papis du métal se contentent de reproduire le même album encore et encore avec plus ou moins de conviction, les vieux de vieilles de Killing Joke semblent avoir encore du cœur au ventre et une motivation créatrice toujours bien en vie. Impossible de douter de leur pertinence. Pylon, leur 16e album en carrière, est d’une efficacité redoutable. Donnant dans le punk/new wave/alternatif/metal/industriel, ces British parviennent à conjuguer sombre avec lumineux et heavy avec dansant. Les rythmiques énergiques, appuyées par des lignes vocales plutôt monocordes, mais mélodiques et accrocheuses font de Pylon un disque envoûtant du début à la fin.

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1. Wilderun – Sleep at the Edge of the Earth

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J’ignore si cet album figurera dans quelconque palmarès de fin d’année (je sais qu’il n’est déjà pas de la fête dans le Decibel). Dommage s’il n’a pas plus de reconnaissance, car Sleep at the Edge of the Earth devrait se retrouver parmi les pôles positions de toutes les listes. Je suis très, très sérieux. Ce second album de Wilderun n’est rien de moins qu’un album magistral. Ne me considérant pas comme le plus grand fan de folk métal, je sais m’incliner devant une œuvre musicale qui mérite tous les honneurs. Qualité d’écriture, compositions fluides, sans failles et nuancées, raffinement des arrangements et exécution de haut calibre sont tous au rendez-vous. Imaginez un album concept évoquant le Crimson d’Edge Of Sanity avec des influences de Moonsorrow, Opeth et Wintersun. L’apport de folklore irlandais s’imbrique parfaitement à l’ensemble et, bien que je ne sois habituellement pas fan du genre de voix clean qui peut faire penser à Dream Theater (sans les excès dans les aigus, Dieu merci), celle d’Evan Berry est d’une rare beauté.

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En bon métalcoolique que je suis, je vous invite à vous rendre sur mon blogue personnel afin de découvrir tous les autres solides albums qui méritaient une mention cette année.

Vous pouvez également découvrir mes écoutes métalliques partagées sur Instagram, en recherchant le mot-clic #metalcoolique.

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