*La sélection correspond aux choix de votre humble serviteur et ne représente pas nécessairement celle du staff de Boulevard Brutal.
NDA
L’objectif de cette publication est de faire ressortir mes 4 ou 5 meilleurs parutions mensuelles. Mais octobre m’a donné du fil à retordre et un sacré mal de tête, puisque la qualité était au rendez-vous. Impossible donc pour moi de ne retenir que cinq titres. Fuck it! Ces dix albums méritent tous leur place ici. Le pire, c’est que j’aurais pu en ajouter davantage (Gorod, De Profundis, Clutch, Hooded Menace…)
KILLING JOKE – Pylon
(Spinefarm)
Amorçant leur carrière en se définissant davantage comme un groupe alternatif/new wave/post punk, la bande de Killing Joke a non seulement eu une influence sur des groupes légendaires tels que Metallica et Nirvana, mais flirte aussi avec les sonorités métalliques. C’est peut-être encore plus vrai depuis leur retour en 2003. Toujours est-il que Killing Joke ne perd rien de sa pertinence avec Pylon, un album absolument jouissif! Le groupe parvient à conjuguer sombre avec lumineux, heavy avec dansant. Les rythmiques énergiques, appuyées par des mélodies vocales plutôt monocordes mais mélodiques et accrocheuses (un peu comme on en retrouve chez Fear Factory), font de Pylon un disque envoûtant du début à la fin. Une des meilleures parutions de l’année, tous genres confondus.
DEAFHEAVEN – New Bermuda
(Anti-)
Métal ou pas métal? Bien honnêtement, je m’en contre-saint-ciboire-du-câlisse! On peut les accuser d’agir en trolls si vous voulez, mais si c’est le cas, ce sont des trolls avec un talent musical indéniable. New Bermuda est fort bien écrit, bien exécuté et il est encore meilleur et plus riche que Sunbather. Fin de l’histoire! Et pour la petite leçon d’étiquette musicale, si c’e n’est pas du métal, ça emprunte bien des éléments du genre. De toute beauté.
HORRENDOUS – Anareta
(Dark Descent)
Il y a à peine un an, Horrendous parvenait à me jeter sur le cul avec l’admirable Ecdysis. Pas pour rien qu’il obtenait la seconde position de mon Best Ov 2014. Encore une fois, le trio me gagne à l’usure avec le tout aussi bon Anareta. Je dois avouer que sur le coup, bien que relativement familier avec l’univers musical du groupe, ce troisième effort me plaisait bien, sans toutefois me renverser. Or, plus je l’écoute, plus je découvre toute la richesse de l’opus. Un autre grower qui démontre toute la force et le talent d’Horrendous, un de meilleurs groupes de death métal à l’heure actuelle.
VHOL – Deeper Than Sky
(Profound Lore)
Woah! Quel album complètement déjanté. Constitué de membres de YOB, Agalloch, Hammers of Misfortune et d’anciens membre de feu Ludicra, Vhol récidive avec Deeper Than Sky qui fait suite à leur album éponyme paru en 2013. Et quelle réplique savoureuse, de loin supérieure à leur premier effort. On retrouve ici une mixture de métal pur et dur, de punk, de d-beat et d’une foule de clins d’oeil à tout un pan du rock bien sale. Il faut d’ailleurs entendre Paino qui consiste en un genre de boogie/blues exécuté au piano sur un d-beat crinqué à mort, digne de [place le nom de ton groupe de hardcore favori ici]. Ça bûche, ça délire, ça défoule et ça vient surtout rehausser d’un cran les standards de qualité. Une méchante belle surprise.
PANOPTICON – Autumn Eternal
(Indépendant / Bindrune Recordings)
Bouclant le cycle d’une trilogie musicale (Kentucky et Roads to North), Autmun Eternal complète avec brio le travail du musicien Austin Lunn. Depuis Kentucky, le projet qu’est Panopticon ne cesse d’évoluer et de maturer. Lunn livre ainsi un enregistrement maîtrisé, tant au niveau des compositions que des arrangements, mais aussi du côté de l’exécution et de la qualité de production. Le musicien a d’ailleurs eu la bonne idée de confier non seulement le mastering à Colin Marston, mais aussi le mixage et la réalisation. Mais au-delà des technicités, Autumn Eternal est un album qui offre un black métal au paysage vaste et par conséquent, riche en émotions.
HAVUKRUUNU – Havulinnaan
(Naturmacht Productions)
Avec l’esprit folklorique de Moonsorow et Bathory, combiné à l’énergie hargneuse et l’aspect mélodique de Dissection ou encore Immortal, Havukruunu propose un premier enregistrement complet étonnant. Havulinnaan se présente ainsi comme un album de black métal des plus invitants, d’autant qu’il regorge de passages épiques, de riffs galopants et de solos inspirés. Un disque idéal pour la saison froide qui arrive à grands pas.
SATAN – Atom by Atom
(Listenable Records)
Actifs sous divers noms de groupes (Blind Fury et Pariah), les britanniques de Satan effectuaient un retour inattendus avec l’excellent Life Sentence en 2013. On aurait pu croire à un dernier relent de créativité afin de clore en beauté – ainsi qu’en souvenir du bon vieux temps – une carrière modeste (non pas en terme de qualité, mais de reconnaissance). Pourtant, alors qu’on ne pouvait pas vraiment s’y attendre, Satan, sans crier gare, débarque avec ce quatrième album intitulé Atom by Atom. Un enregistrement débordant d’énergie, mais surtout de solides compositions. La chimie entre les membres (le line-up orignal) du groupe est palpable et contagieuse. Les stimulants échanges entre les guitaristes Steve Ramsey et Russ Tippins demeurent encore la grand force de la formation, et le chanteur Brian Ross semble plus en contrôle de ses cordes vocales que jamais. C’est beau à entendre. Seul bémol à cet opus : la production souffre d’une saturation de compression.
BEATEN TO DEATH – Unplugged
(Mas-Kina Recordings)
Avec un titre de pièce tel que Don’t You Dare To Call Us Heavy Metal, les norvégiens de Beaten to Death seraient-ils les Deafheaven du grindcore? Bien honnêtement, je m’en contre-saint-ciboire-du-câlisse! Une chose est certaine, BTD aime repousser les limites en citant tout leur bagage musical qui déborde du cadre du sous-genre… et même de celui qu’est le vaste univers du métal. L’humour semble également faire partie intégrante de leur approche, chose qu’on n’observe que très peu – pour ne pas dire jamais – dans cette branche du métal extrême. Cela n’enlève absolument rien à la décharge de 21 minutes que nous catapulte l’une des formation les plus rafraichissantes du genre.
POWERMAD – Infinite
(Indépendant / Pentacat Records)
Power quoi? Powermad! T’sais, le groupe dont on entend (et voit) un petit bout de performance dans le trash, déluré, sexy et sanglant Wild At Heart de David Lynch. Convenons d’une chose : ce groupe de power/thrash métal n’a pas eu la carrière la plus prolifique. Pourtant, Absolute Power, leur seul album complet paru en 1989, est une petite perle du genre. Le groupe renaît donc de ces cendres après plus de deux décennies de silence radio. Convenons d’une autre chose : ce retour n’était pas le plus attendu de la scène métallique, mais qu’est-ce qu’il est bienvenu. Pour la simple et bonne raison qu’Infinite troue l’cul. Le quatuor américain propose des riffs qui arrachent et le résultat est salement heavy. Sans être aussi « progressif » que Noneuclid, les fans du groupe cité devraient tendre l’oreille… et la joue, histoire de recevoir une bonne raclée de thrash puissant.
THY CATAFALQUE – Sgùrr
(Season of Mist)
Produisant en moyenne un album aux trois ans depuis 1999, Tamás Kátai, le multi-instrumentiste à l’origine du projet Thy Catafalque, demeure constant dans l’excellence. En effet, ce musicien de métal avant-gardiste ne semble pas s’essouffler, du moins, à titre de créateur. Sgùrr est le sixième album de l’artiste d’origine hongroise, qui explore une fois de plus avec beaucoup d’agilité les textures électroniques et certains éléments folkloriques dans un métal planant et dynamique.
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