Que pouvait-on espérer de mieux qu’un week-end ensoleillé et très chaud pour cette 6e édition du Heavy Montreal (jadis connu sous le nom Heavy MTL), qui, en ce qui me concerne, se définissait sous le signe de la nostalgie.
Oui, de la nostalgie. D’abord, parce que la plupart des bands présents sont ceux avec lesquels j’ai été catapulté dans cet univers musical il y a plus de 25 ans (Metallica, Slayer, Anthrax, Overkill), mais aussi car cette édition me ramenait directement à la fin de mon adolescence avec Grim Skunk, The Offspring et Body Count, période de ma vie où j’ai passé de nombreux week-ends à repiquer les riffs de mes groupes favoris à la guitare avec des amis d’enfance, dont un que j’ai justement eu l’occasion de croiser lors du week-end.
Mais trêve de sensiblerie, parce qu’un metalhead, ça manifeste son bonheur par des hurlements barbares, t’sais, retour sur un week-end de musique lourde où les parfums de houblon, de skonce, de transpiration et de coconut s’entremêlaient.
\m/ Dimanche \m/
BAT SABBATH
Bat Sabbath, c’est le groupe de hardcore canadien Cancer Bats, qui reprend les hits des premiers albums du mythique groupe heavy/doom britannique Black Sabbath. Ça fait que c’est du gros fun sale, parfait pour bien débuter la 2e journée, même si mon corps m’a fait comprendre au levé que je commence à devenir vieux pour se genre de conneries. Bref, il y avait des fans de 16 à 50 ans, qui entonnaient en choeur Children Of The Grave, Paranoid et War Pigs. Une messe du dimanche parfaite pour communier et célébrer la religion métal.
GRIM SKUNK
Les ayant vus à plusieurs reprises, notamment lors de party de cégep où le groupe était invité à jouer, ce sont les morceaux tirés de Exotic Blend, Grim Skunk et Meltdown que j’avais le plus envie d’entendre. Il a fallu que je patiente jusqu’à le seconde moitié du set de ce groupe montréalais, pour assouvir ma soif de nostalgie avec Silverhead, Overture in E minor et Gormenghast.
EXODUS
Exodus a pu profiter d’un site qui commençait à bien se remplir, pour enchaîner quelques titres provenant autant de Bonded By Blood (la pièce titre) que Tempo Of Damned (War Is My Shepard). Un concert qui marquait le retour du chanteur Steve Souza au sein du groupe thrash, jadis formé par un certain Kirk Hammett. Un petit coucou de sa part aurait été fort sympa puisqu’il était là la veille, mais je sais, c’est utopique. Un metalhead a bien le droit de rêver. Si Exodus est demeuré statique côté performance, les fans ont toutefois semblé grandement apprécier.
CYNIC
Puisque Paul Masvidal et Sean Reinart avaient participé à l’enregistrement de l’album Human du légendaire groupe Death, mené de front par feu Chuck Shuldiner, il n’en fallait guère plus pour que les fans de métal s’intéressent à Cynic qui faisait paraître le solide Focus en 1993. Or, depuis, Cynic, entre un hiatus prolongé et de multiples changements de personnel, s’est grandement assagi. Paul Masvidal, Sean Malone, Sean Reinert et le nouveau venu, Max Phelps, sont allés dans l’ultra planant. Un pari osé, qui ne convenait peut-être pas au type d’événement auquel le groupe était convié. On les aurait presque mieux imaginés au Festival de Jazz. Bien sûr, j’étais heureux de pouvoir observer le groupe que je n’avais jamais encore vu live, mais en plus d’un son mal balancé, Cynic ne semblait pas avoir de plaisir. Ils ne laissaient pas cette impression, en tout les cas. N’empêche que Masvidal a exécuté 2 ou 3 solos complètement hallucinants.
BODY COUNT
Accablé par la chaleur, le soleil s’est, à ma grande joie, caché quelques minutes pour laisser place à une brise qui a fait le plus grand bien, juste à temps pour reprendre mes esprits avant la perfo du groupe Body Count, mettant de l’avant le rappeur/acteur Ice-T. Dès l’arrivé sur scène du groupe de «gangsta métal/hardcore» donnant sans retenue dans la controverse, la foule ne s’est pas fait prier pour hurler haut et fort les mots grossiers si souvent camouflés par des bips sonores à la télé américaine. On se demande d’ailleurs si la présence de l’ex-ministre Line Beauchamp sur le site du festival était motivée par la présence de Body Count qui dénonce, avec une certaine verve, la brutalité policière dans Cop Killer… Ice-T n’a pas déçu avec ses interventions aussi grinçantes que marrantes du genre « Ils ne réalisent pas ce qu’ils ont fait en me laissant passer la frontière », ou encore, lors d’un échange avec une jeune fan âgée de 16 ans qui a opté pour Body Count plutôt que Justin Bieber. « Tu peux désormais inclure oncle Ice-T dans ta famille », lui a-t-il lancé, avec son air quasi menaçant. « Si tu te fais écoeurer à l’école, ou que tu souffres d’intimidation, je me ferai un plaisir de venir faire un tour. Mais avant que je me déplace, tu pourrais leur dire que s’ils te disent de la merde, ils pourraient se faire buter». Une mise en contexte salement efficace pour présenter le premier extrait Talk Shit, Get Shot du tout récent et pas vilain Manslaughter. C’était juste malade, motherfuckers! Mon deuxième favori du week-end.
TWISTED SISTER
Après une perfo de Bad Religion qui venait de séduire les fans en se concluant par leur chanson la plus connue (American Jesus), le glam métal des années 80 était à l’honneur avec Twisted Sister, que l’on connait tous pour leurs fameuses We’re Not Gonna Take It et I Wanna Rock, toutes deux tirées du plus grand succès commercial du groupe, Stay Hungry. Pour souligner les 30 ans de la sortie de l’album, Dee Snider, qui n’a pas la langue dans sa poche (il a demandé à la foule si la section VIP était celle pour handicapés) a annoncé qu’ils allaient jouer Stay Hungry dans son intégralité. « We’re gonna fuck people up! ». Ça sentait quasiment le spray net, quelques groupies flashaient leurs seins, et quand l’assistance du Heavy Montreal criait « Rock » en levant le poing dans les airs, on ne pouvait faire autrement qu’être sous le charme de Snider et sa bande, même si l’un des guitaristes y est allé d’un discours débandant de baby-boomer, nous faisant comprendre que tous les groupes comme eux, ceux qui existent depuis 40 ans, faisaient de la bien meilleure musique que les générations suivantes. Il ne l’a pas dit de cette manière, mais c’est pas mal l’idée. Personne n’a semblé en faire de cas, et tout le monde avait déjà oublié tellement l’ensemble du show était amusant.
LAMB OF GOD
C’est dimanche. Je passe à la confesse. Je n’ai jamais accroché sur Lamb of God. Pas que je n’ai pas essayé, mais ça ne vient pas me chercher. Pas assez faut croire. Je me suis dit que leur retour au Heavy Montreal, avec le contexte que l’on connaît entourant le chanteur Randy Blythe, allait changer la donne. C’était l’occasion idéale pour me faire embarquer dans le trip. Eh bien, non. Je trouve ce groupe commun, et peut-être que l’endroit où j’étais situé modifiait la qualité du son, mais on perdait les guitares, enterrées par le kick et la basse. Pas grave, j’ai vu comment les amateurs de Lamb of God se déchaînaient sur leur musique. Bon, ast’heure, pitchez-moi vos commentaires de bêtises si ça vous chante, ça me fera pas changer d’idée.
SLAYER
Bien que le décès du regretté Jeff Hanneman et le départ (encore!) du batteur Dave Lombardo font en sorte que Slayer a perdu des membres importants, l’autre moitié originale, Kerry King et Tom Araya étaient bien présents sur la scène principale du Heavy Montreal. Accompagnés par Paul Bostaph (qui jouait notamment sur Divine Intervention) et de Gary Holt (guitariste d’Exodus qui joue en concert avec Slayer depuis quelques années). C’est en mode old school (Hell Awaits, The Antichrist) que le célèbre groupe thrash, toujours très tight, a entamé son spectacle constitué d’à peu près tout leur répertoire le plus significatif. Ce n’est après que quelques morceaux que Tom Araya s’est adressé aux fans. « Êtes vous prêts? » nous a-t-il demandé. « Êtes vous prêts? » a-t-il demandé à nouveau, nous faisant comprendre que ça allait barder en crucifix (à l’envers), pour enchaîner avec War Ensemble. Violent! Je pense que c’est à ce moment-là que les résidents de Saint-Lambert ont cru que c’était bel et bien le jour du jugement dernier. Devil, s’ti!
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HEAVY MONTREAL 2014 EN CHIFFRES
75 000 metalheads durant le week-end
45 000 fans pour Metallica
75 minutes pour atteindre la station de métro Jean-Drapeau
50e anniversaire de Snake, chanteur de Voïvod
30e de l’album Stay Hungry
20e de l’album Smash
2 circle pit pour Municipal Waste
1 ville en colère
Eeeeeeet un gros rat moisi verdâ-ââââââtreeeeeee!!
[…] Jour 2 : Bat Sabbath, Grim Skunk, Exodus, Cynic, Body Count, Twisted Sister, Lamb of God et Slayer […]
C’est pas 40 000 max pour une journee?
Il y a eu 75 000 personnes au total pour les 2 jours.
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