Critique de To The Death 84 – Voivod

Polyvalente de Jonquière, 1984. Voivod est invité pour une prestation à l’auditorium et en profite pour faire une conférence de presse dans l’après-midi. Un étudiant demande à Snake si les gars sont gênés de dire qu’ils viennent de Kénogami. Il répond tout bêtement que non et que c’est quand même moins pire que de dire qu’ils viennent de Bégin… Bégin, mon beau village que j’aimais tant. J’ai alors eu Voivod dans le cul pendant un bout de temps, ‘sti que je les haïssais. Les années ont passé et avec la qualité de leurs albums, je n’ai eu d’autres choix que de les pardonner et ainsi devenir un fan fini.

Presque 30 ans plus tard, le groupe nous offre un document historique, un vieux démo enregistré dans le local du groupe (le sous-sol de la compagnie d’assurances des parents de Snake) en 1984. Jusqu’à ce jour seulement disponible en format cassette, ce démo regroupe des titres de War and Pain et Rrrrroooaaaarrr ainsi que deux reprises de Venom et une de Mercyful Fate. Réalisé par les membres eux-mêmes avec un enregistreur à cassettes et 4 micros, le résultat est plus que satisfaisant. C’est d’ailleurs avec ce démo que Voivod s’est retrouvé avec Overkill et Metal Church sur la légendaire compilation Metal Massacre 5 avec la chanson Condemned to the Gallows, ce qui leur a valu leur premier contrat de disque.

Ce qui est fascinant sur To The Death 84 est de constater que même si les 4 musiciens n’en étaient qu’à leur début, le seul membre avec un peu d’expérience étant Piggy, on peut comprendre pourquoi Voivod est devenu un groupe si innovateur. Leur savant mélange de punk et de métal de la vague du NWOBHM est fougueux, sauvage et laisse entrevoir la direction plus progressive des années à venir. Snake mentionne à l’intérieur de la pochette qu’il a joint le groupe un an avant l’enregistrement, que son anglais était vraiment sommaire et qu’il ne savait pas chanter, mais il était en feu et c’est tout ce qui compte, non? J’affirme que c’est une description qui résume parfaitement ce bijou qu’est cet album. En feu? Oui, et pas à peu près!!! Voivod voulait conquérir le monde et a réussi à leur manière et ce toujours sans compromis. Dommage qu’il a fallu le décès de Piggy en 2005 pour que finalement le groupe sorte de l’ombre et connaisse le succès qu’il mérite en ce moment. Son jeu à la guitare était déjà original à l’époque avec ses accords dissonants qui ont fait sa marque de commerce ainsi que le son distinctif de Voivod.

Ça décolle en feu avec la pièce Voivod et la furie se continue tout au long des 14 chansons suivantes. Enregistré comme si c’était live, Snake y va de de quelques introductions avant les chansons qui sont à la fois savoureuses et hilarantes et les choix de reprises collent parfaitement au son bestial de l’époque. Evil de Mercyful Fate est particulièrement étonnante même si Snake ne possédait et ne possède toujours pas le registre vocal de King Diamond, sa voix se comparant plus à celle de Johnny Rotten, ce qui n’est pas un mal en soit.

Vous êtes un fan de Voivod ou vous aimez tout simplement le trash métal qui sort de l’ordinaire? To The Death 84 se veut un achat essentiel. C’est un testament sonore de ce qui allait devenir l’un des meilleurs et plus sous-estimés bands métal de la planète, point à la ligne.

Cote de Steve Brutal: 10 P’tit crisse de frustré de Bégin sur 10

There are 8 comments

  1. Patrick

    Ouais mais Bégin était la ville dont tout le monde se moquait à Jonquière. Snake faisait une blague. Il ne le pensait pas vraiment. Quoique les gens de Bégin avaient vraiment l’air à des habitants.

  2. Patrick

    Je sais…je dois vraiment aller visiter ce village un jour…tu me conseilles un resto en particulier…ou une cabane à patates?

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