Le nouveau Code Orange, Forever, est l’album qui jette le plus par terre à être paru en ce début d’année. Et il devrait le rester pour un bout !
Le successeur de I Am King établit un nouveau standard de brutalité, tout en intégrant à la formule du groupe de nouvelles sonorités. Parce que c’est une chose de faire un album qui tapissera vos mûrs du sang de vos oreilles, mais c’en est une autre que de créer des ambiances et des atmosphères dans un chaos de rage et un brouillard de mort.
Car oui, le pain et le beurre du metalcore de Code Orange a beau être les guitares titanesques, la basse rouleau compressante, la batterie sauvage et la voix infernale, gutturale, mais ce n’est justement pas votre groupe moyen de metalcore ordinaire, avec son lot de breakdowns prévisibles et de paroles tirées de conversations de chums de gym.
Code Orange prend le genre au sérieux et lui insuffle une bonne dose de fuck toute, d’éléments industriels, d’ambiances bizarroïdes, de textures inquiétantes et… le chant de Reba Meyers, la guitariste. Oui, une fille ! Sacrilège que diraient les bros de Beartooth.
Des pièces comme Hurt Goes On, Real, The Mud et Dream2 exploitent ce côté glacial typique de l’industriel ce qui ajoute à l’intention purement apocalyptique de Forever. Bleeding In The Blur et Ugly pour leur part ralentissent la cadence et permettent à l’ensemble de respirer avec leur énorme refrain «alternatif» et leur puissance «deftonnienne».
Mais ces transitions de genres et d’ambiances n’affectent en rien la cohérence de l’album. Ça demeure colossalement écrasant du début à la fin. Ah oui, j’oubliais, Forever est une production de Kurt Ballou.
Au final Forever est un album authentiquement viscéral, singulièrement innovant et déconcertant d’agressivité. Comme si le quatuor de Pittsburgh avait répondu «challenge accepted» au titre du dernier album de Nails, You Will Never Be One Of Us.
Bref, Forever n’est pas que le meilleur album à ce jour de de Code Orange, il démolit en une trentaine de minutes seulement tout le penchant macho-douche-redneck du metalcore des 10 dernières années. Rien que ça.
MA NOTE : 9 / 10
Code Orange
Forever
Roadrunner Records (janvier 2017)
35 minutes