*La sélection correspond aux choix de votre humble serviteur et ne représente pas nécessairement celle du staff de Boulevard Brutal.
1 – VIRVUM – Illuminance
(Indépendant)
J’étais pratiquement sur le point de publier mon texte lorsque je suis tombé sur ce titre. Je n’ai rien contre le death métal technique/progressif, mais je me méfie toujours lorsque cette étiquette est accolée à un groupe, car bien souvent, ce sous-genre n’apporte que de la masturbation de manche de guitare. Parfois c’est fun, mais pas durant tout un album. Heureusement, pas tous les groupes tombent dans le piège et Virvum fait partie de ceux qui parviennent à l’éviter. La technicité des musiciens n’est pas qu’au service de leur ego! Elle sert tout autant les compositions de ce fameux Illuminance. Oui, il y a beaucoup de notes et de blastbeats à la seconde, mais la bande Suisse sait aussi doser en écrivant des pièces constituées des structures musicales qui se tiennent, avec des repères bien en place. S’il y a avait un rapprochement à faire avec un groupe du genre que j’aime bien, ce serait Beyond Creation. Seul reproche à cet enregistrement : la compression du mastering qui vient écraser toutes les dynamiques.
2 – THY CATAFALQUE – Meta
(Season of Mist)
Tamás Kátai, le musicien derrière Thy Catafalque semble se trouver dans une période créatrice très prolifique et inspirée. Une année complète ne s’est même pas encore écoulée depuis la parution de son excellent Sgurr, qu’il nous livre déjà Meta. Thy Catafalque continue d’évoluer avec un métal d’avant-garde où le black s’harmonise à des éléments de musique électronique et de folklore. Maintenant, c’est un terme qu’on associe pas vraiment au métal, j’en conviens, mais « musique impressionniste » est le terme qui me revient constamment en tête à l’écoute de Meta. On a vraiment le sentiment que Katai cherche à créer des images, des impressions avec sa musique. Bref, si c’est son intention, il y parvient haut la main. Ne vous laissez pas intimider par la durée de certaines pièces, car la multitude d’idées qui surgit de l’oeuvre rend l’écoute toujours stimulante et riche.
3 – INSOMNIUM – Winter’s Gate
(Century Media)
Le groupe death metal finlandais Isomnium n’a jamais fait paraître un mauvais enregistrement. Et je vous rassure tout de suite, ce n’est toujours pas le cas avec Winter’s Gate. En fait, ce nouvel album qui est constitué d’un unique morceau de quarante minutes, se révèle être encore plus satisfaisant que les deux précédents efforts. La musique de Winter’s Gate a été écrite à partir d’une nouvelle de Niilo Sevänen (bassiste du groupe), texte qui lui a notamment valu prix et reconnaissances du milieu littéraire. Ça aurait donc été bête de ne pas écrire une musique à la hauteur du récit. Winter’s Gate évoque ainsi, dans une certaine mesure, le fameux Crimson du groupe Edge Of Sanity, paru 20 ans plus tôt. Les comparaisons peuvent se faire vis-à-vis quelques points communs : la durée (40 minutes précises), une seule pièce construite à partir d’une histoire conceptuelle, plusieurs leitmotiv et Dan Swanö (il est partout lui!) qui assure ici le mixage de l’opus.
4 – ASPHYX – Incoming Death
(Century Media)
Asphyx, c’est un peu l’équivalent death/doom métallique de Motörhead. C’est-à-dire que nous savons à quoi nous attendre et nous sommes rarement confrontés à du matériel décevant. Sonorité, riffs et voix typiques sont donc une fois de plus au rendez-vous. Martin van Drunen et ses comparses restent ainsi fidèles à ce qu’ils ont toujours proposés, quoi qu’on retrouve quelques passages plus mélodiques et harmonieux. Il y a même de la guitare électrique dépourvue de distorsion et doublée d’une acoustique à la toute fin de The Grand Denial. Chose qu’on ne retrouve pas vraiment dans la discographie d’Asphyx. Et devinez qui a mixé et matricé l’album? Eh oui! Encore ce bon vieux Swanö. Une valeur sure.
5 – BRUJERIA – Pocho Aztlan
(Nuclear Blast)
Les seigneurs du cartel de la drogue du Mexique sont de retour! Avec quelques brèves apparitions ça et là (la vie de criminel est risquée après tout) au cours des dernières années, Brujeria présente un quatrième disque inattendu (leur dernier album remonte à l’an 2000). Après quelques règlements de compte et, on suppose, de multiples fusillades et décapitations, Juan Brujo, Fantasma, Pinche Peach, Pititis et Hongo (bien connu par les autorités policières du métal sous le nom de Shane Embury, sa véritable identité) et Hongo Jr ont recruté le dangeureux El Cynico (Jeff Walker, Carcass) afin de poursuivre leur carnage. Pocho Aztlan est donc constitué d’un violent mélange de death et de grind qui ne révolutionne absolument rien, mais qui fonctionne à merveille (si j’avance le contraire, ma tête est mise à prix). Ces bandits terroristes ont même eu le culot de piquer une pièce aux Dead Kennedys. Qui a dit que le crime ne payait pas?
6 – TRAP THEM – Crown Feral
(Prosthetic)
Mine de rien, Crown Feral est le cinquième disque du groupe grind/crust Trap Them. Pour ma part, je les avais découvert avec Blissfucker et pour une raison qui m’échappe, je n’avais pas été conquis. Peut-être que je ne filais juste pas le jour où j’ai entendu l’album. Une affaire de mood? Fouille-moé! Toujours est-il que pour une toute autre raison que j’ignore, Crown Feral m’a tout de suite happé. Bang! Une demi-heure de décharge musicale qui se prend très bien. Ça roule d’ailleurs assez souvent dans mon antre infernale depuis la première écoute.
666
Mentions honorables
SUMERLANDS – Sumerlands
(Relapse)
Je ne capote pas trop sur les lignes vocales, ni la voix d’ailleurs (Ozzy sort de ce corps), mais les riffs et le son des guitares… Woah! Juste pour cela, l’écoute en vaut la chandelle.
SUICIDAL TENDENCIES – World Gone Mad
(Suicidal Records)
On ne se racontera pas d’histoires, Suicidal Tendencies n’a jamais fait mieux suite à The Art of Rebellion. Le groupe mené par Mike Muir s’est même planté à quelques reprises. World Gone Mad n’est pas un chef d’oeuvre, mais c’est un sacré bond vers le sommet depuis très, très longtemps. Est-ce que la présence du batteur et ex-Slayer Dave Lombardo y est pour quelque chose? Je ne penserais pas (même si ce dernier livre la marchandise), mais honnêtement on s’en fiche un peu. C’est surtout agréable de retrouver Muir entouré de nouveaux musiciens (à l’exception du guitariste Dean Pleasants qui le suit depuis le début d’Infectious Grooves) qui parviennent à insufler un peu d’entrain au crossover de Suicidal.
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