*La sélection correspond aux choix de votre humble serviteur et ne représente pas nécessairement celle du staff de Boulevard Brutal.
1- HAMMERS OF MISFORTUNE – Dead Revolution
(Metal Blade)
Hammers of Misfortune s’avère l’un des groupes métal progressifs les plus stimulants des quinze dernières années. À mille lieues du genre qu’on a tendance à associer d’abord à Dream Theater, le sextuor californien se rapproche davantage de groupes des années 1970, tout en ne se gênant pas pour incorporer des éléments folk ainsi que des emprunts sentis au NWOBHM. L’étendue des genres est notamment attribuable à l’apport des musiciens qui proviennent de divers autres groupes tels que le défunt Ludicra, Vhöl, Vastum et Death Angel. Dead Revolution, sixième album en carrière de la formation, est sans nul doute l’un des meilleurs disques de l’année et probablement leur plus inspiré depuis The Locust Years. Dead Revolution est un exemple éloquent sur l’art d’écrire de solides compositions musicales.
2- WITHERSCAPE – The Northern Sanctuary
(Century Media)
L’une des figures de proues du métal, Dan Swanö, n’a plus tellement besoin de présentation. Si le nom de ce multi-instrumentise, compositeur et réalisateur Suédois ne vous dit strictement rien, de grâce ne le criez pas trop fort et faites vos devoirs! Le bon Dan compte donc quelques solides parutions à son actif et ce second album du projet Witherscape qu’il a entrepris avec Ragnar Widerberg s’ajoute à la liste. The Northern Sanctuary reprend là où le duo nous avait laissé avec The Inheritance. C’est à dire qu’on se retrouve au cœur d’un métal qui pige autant dans le prog que dans le death, avec plusieurs moments atmosphériques. Il y a certes un aspect profondément sirupeux qu’il faut accepter pour pleinement apprécier la proposition. Mais cela est si assumé et l’ensemble comporte tellement de passages jouissifs, qu’il est difficile de ne pas embarquer. Bon, je présume que mon estime pour Swanö embrouille mon objectivité. Et après? Ha oui, la qualité de production est, encore fois, irréprochable.
3- INTER ARMA – Paradise Gallows
(Relapse Records)
Si Nomini, pièce d’ouverture aux échos Baronessques de ce Paradise Gallow vous laisse de glace, je… Je… Tant pis pour vous! Il ne s’agit que d’une facette de ce groupe qui ne cesse de m’épater depuis Sky Burial. L’interlude aboutit vers une pièce d’une pesanteur suffocante où nos tympans subissent une série de riffs death/doom qui ne nieraient pas les membres de Morbid Angel (une influence évidente vers la fin du titre lorsque jaillit un solo de guitare digne de Trey Azagthoth). Inter Arma renoue ensuite avec son sludge/post-metal noirci au goudron jusqu’à la planante Potomac, où piano et guitares mélodiques aux envolées harmoniques font loi. Riffs dévastateurs reprennent de plus belle jusqu’à ce que le groupe nous donne un dernier répit sur l’envoûtante Where the Earth Meets the Sky. Guitares folk, voix « clean » et atmosphère à la Pink Floyd sont alors de mise. Le calme avant la prochaine tempête…
4- VANHELGD – Temple of Phobos
(Pulverised/Dark Descent)
Groupe provenant de Suède, Vanhelgd (qui signifie « profanée »), revient à la charge avec un quatrième album loin d’être désagréable. Généralement construit sur riffs de death métal lourds, mais épurés, l’ensemble de Temple of Phobos réserve quelques surprises intéressantes grâce à son instrumentation et ses arrangements simples, mais au dosage équilibré. Je pense par exemple à la trompette et les choeurs sur Den Klentrogenes Klagan, quelques leads de guitares plus mélodiques comme sur la pièce titre, ou encore la présence de voix féminines sur Allt hopp är förbi, titre concluant l’album de manière majestueuse.
5- NUKE – Nuke
(Hells Headbangers)
Rock ‘n’ roll! Et dans le tapis en nesti! Nuke, ça en dit déjà beaucoup sur ce groupe formé de membres de Shitfucker, Reaper, Temple of Void et Acid Witch. Les mélomanes en quête de subtilité ne survivront pas à cette attaque de speed métal en règle. Ce disque éponyme transpire l’attitude punk avec son métal corrosif qui n’est pas sans rappeler Motörhead, Midnight et même Maiden en début de carrière. Ça troue l’cul! Tellement que même Robocop fermerait les yeux sur une petite dose de cette défonce musicale.
6- GHOUL – Dungeons Bastards
(Tankcrimes)
Du gros fun noir. Voilà de quoi il en retourne avec Ghoul, groupe oeuvrant sous le couvert de « l’anonymat » (le quatuor est notamment constitué de membres d’Impaled et Exhumed). Ces cagoulés aux sacs de jute ensanglantés s’amusent donc ferme sur ce cinquième album intitulé Dungeons Bastards. Évidemment, le tout est abordé avec un second degré et un certain humour, mais au-delà de cette approche légère sur la forme, la musique ne manque pas de mordant pour autant. En effet, Digestor, Cremator, Fermenter et Dissector nous font hocher la tête et taper du pied sur la « tra(n)shante » Shred The Dead ou encore l’accrocheuse Ghoulunatics. Ce mélange de death, de thrash et de punk est plus que bienvenue en cette période estivale où il fait bon ne pas trop se prendre la tête.
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