On me demande de temps à autre quelle formation pourrait être le prochain Metallica (je sais c’est impossible, ça ne se reproduira plus jamais, une question de temps et de circonstances), mais ma réponse demeure toujours la même: Gojira. Tu le sais, j’adore le métal français et Gojira en sont les rois. J’avais donc très hâte de découvrir ce Magma, sixième et TRÈS attendu album du groupe. Et après avoir entendu et détesté les premiers extraits avant la sortie officielle, j’étais fin prêt à détruire Magma. Ma plume était remplie d’une encre des plus mesquine… Ils sont où les «chug-chug-chug-wiiiiiiiii»à la guitare? La voix death de Joe Duplantier? Bref j’étais en crisse. Mes français préférés se sont «matantisés»… Le choc total.
Après avoir pété ma coche sur les réseaux sociaux suite à ce choc, j’ai eu soudainement une bizarre de réaction… J’ai pensé. Oui. Je me suis dit que les frères Duplantier et leur bande ne pouvaient reproduire toujours le même son et que suite à l’excellent L’Enfant Sauvage, il était peut-être judicieux de prendre un virage musical. Je me suis donc assis confortablement devant mon nouveau kit de son et je me suis blasté Magma deux fois en ligne. J’étais un peu plus favorable au nouveau son, mais pas de là à me pitcher dans’ murs. Je me le suis clanché à plusieurs reprises encore dans les jours suivants et tout à coup, eurêka, j’suis tombé en amour avec Magma. La lumière fût, crisse.
Gojira nous ont habitué à une musique du type «on fuck avec ton cerveau» depuis la claque dans’ face qu’était From Mars To Sirius. Du métal immédiat et foudroyant. Sur Magma, c’est différent, mais étrangement encore plus efficace. Je ne sais trop si c’est le décès de la mère des Duplantier qui a eu cet effet, mais cette nouvelle galette se veut un produit plus introspectif et on ne peut qu’applaudir cette démarche artistique. Ça prend juste un peu de patience pour embarquer, c’est tout.
Faudrait pas penser que Magma est le Black Album de Gojira. No way. Tu n’entendras jamais un extrait de ce disque à CHOM FM dans 25 ans. Y’a pas de Nothing Else Matters là-dessus. Ça demeure heavy, mais les influences sont très diverses et la voix claire et omniprésente de Joe Duplantier peut surprendre à première écoute. Il me fait penser à Snake de Voivod à l’occasion. Mais une fois l’effet de surprise passée, ça devient très agréable. Et l’on y retrouve quelques chansons «comme dans l’temps» comme l’excellente Pray et The Cell, juste pour prouver que nos cousins français sont encore capables de trucs plus mordants.
Toutefois ce sont les titres plus expérimentaux (qui me puaient au nez au départ) qui retiennent mon attention. Du grand art. Accrocheur comme ça se peut pas. Certes, Gojira ne se fera pas que des amis avec Magma. Ça prend du guts en baptême pour sortir un album aussi différent et il est compréhensible que certains fans soient quelque peu déroutés. On ne peut définitivement pas en vouloir à une formation qui entreprend de se renouveler de la sorte, surtout quand elle le fait si bien. Faut juste donner du temps à Magma. Depuis que j’ai vécu ma «révélation», je me tape ce disque à répétition. Je me suis commandé le vinyle toé chose. Ma version MP3 ne me suffisait plus… Magma est non seulement le meilleur disque de Gojira, mais aussi le meilleur album métal de 2016 jusqu’à maintenant. Mets-ça dans ton pain baguette l’gros.
Cote de Steve: 9.5 chug-chug-chug-wiiiiiiiii sur 10
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