Il est possible que le nom Young And In The Way te dit quelque chose. C’est ce fameux groupe qui a fait les manchettes un peu partout sur la planète la semaine dernière en aspergeant la foule de sang de cochon, forçant ainsi la salle où il se produisait à fermer quelques jours, le temps de nettoyer le gâchis. Ben oui, tu me diras qu’il n’y a rien d’original dans tout ça, David Jalbert le fait dans presque toutes ses prestations. Mais on s’entend, Jalbert, c’est un osti de malade… N’empêche que YAITW ne donne pas sa place et nous présente son premier album sur une grosse étiquette, soit Deathwish Records.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti un certain élément de danger en écoutant un disque, la dernière fois étant avec l’excellent Unrelenting Fucking Hatred de Rage Nucléaire. YAITW te bouscule avec son black métal crasseux teinté de D-Beat et de punk avec une agressivité hors du commun. Y’en a plein qui font le même truc, mais rares sont ceux qui le font avec autant de férocité. Dès ma première écoute, j’étais su’l cul. C’est tellement intense comme expérience que c’en est presque suffocant.
La formation de la Caroline Du Nord se présente comme un collectif, alors je n’ai aucune idée du nom des gars. On s’en fout. Toutefois je peux te dire que When Life Comes To Death débute avec l’excellente Betrayed By Light, un marteau-pilon drette en partant. Les cris stridents du chanteur semblent provenir directement d’une grotte dans le fond de la Norvège. Ça fait peur. Fuck This life poursuit dans la même veine avec des blast beats dans le tapis et des guitares abrasives. YAITW ne font pas que du black métal pour le fun, il t’étouffe carrément avec. La pochette représente assez bien à quoi tu peux t’attendre comme recette musicale.
La pièce Be My Blood est toute aussi punitive alors que sur Self-Inflected, l’assaut s’arrête brusquement pour se conclure avec une douce guitare qui réussit tout de même à donner froid dans le dos… Intriguant. Sur Loved And Unwanted, le carnage reprend de plus belle et quand le chanteur gueule «Pull the trigger! Shoot me dead!», t’as comme pas le choix d’y croire tellement le niveau d’intensité est à son maximum. Même quand le rythme est plus lent comme sur We Are Nothing, la violence sonore ne baisse pas d’un cran. C’est pas un disque pour les doux.
Ce qui est étonnant, c’est que YAITW réussit quand même à offrir un produit diversifié tout en gardant la philosophie «m’a te tuer mon osti». La preuve étant sur la dernière chanson de l’album, Embrace Extinction, un truc planant qui s’étire sur plus de neuf minutes. Les gars démontrent que non seulement ils sont des brutes sans pitié, mais qu’ils sont aussi capables d’écrire de bonnes mélodies. Mais on s’entend, ça demeure tout de même déconcertant, t’inquiète pas.
Malgré le fait qu’il y avait un budget de disponible pour engager un réalisateur en studio, les membres de YAITW ont plutôt choisi de réaliser le tout eux-mêmes, question de liberté semble-t-il. Faut croire que c’était la bonne décision car le son est crasseux à souhait, en parfait accord avec la musique. When Life Comes To Death est un coup de poignard à la gorge, ni plus ni moins.
Cote de Steve: 9 David Jalbert sur 10

[…] YAITW ne font pas que du black métal pour le fun, il t’étouffe carrément avec. Un son crasseux teinté de D-Beat et de punk avec une agressivité hors du commun. Lise Thibault me disait d’ailleurs ce matin qu’elle allait écouter When Life Comes To Death en prison. Fiable. Va lire ma critique. […]