Baptême!!! Telle fut ma première réaction à l’écoute de Bushcraft, le premier album de Baptists. C’est Seb de Boulevard Brutal qui m’a fait découvrir ce groupe et je lui en suis des plus reconnaissant. Si t’as un problème de cire dans les oreilles, bien il est fort probable qu’elle fonde pendant l’écoute de ce disque. En fait, Bushcraft sera possiblement la galette la plus violente que tu vas découvrir cette année. Si il y a une pochette qui décrit bien le style musical d’une formation, c’est bien celle de ce Bushcraft. Un coup de hache dans’ face, rien de moins.
Le nom de Baptists te dit peut-être quelque chose. Dave Grohl a mentionné récemment que Nick Yacyshyn, batteur de la formation de Vancouver, était devenu son «nouveau batteur préféré». Tout un honneur. Et pour cause, si la musique de Baptists est si puissante, Yacyshyn en est en majeure partie responsable. Putain que ça rentre au poste. Avant d’y aller plus en détails, écoute ça:
Baptists mélange le punk, le hardcore et le métal avec quelques influences sludge qui ne vont pas sans rappeler le son de Converge. C’est d’ailleurs à Kurt Ballou, leader de la mythique formation, que revient le travail de réalisation. Un choix judicieux. Si il y a quelqu’un qui peut comprendre l’esprit de Baptists, c’est bien lui. On ne peut donc éviter les comparaisons avec la bande de Ballou, toutefois les gars de Victoria possèdent certains atouts qui les distinguent. Certes la musique est abrasive et bruyante à souhait, mais derrière ce délire chaotique se cachent des titres foutrement accrocheurs. Le genre de disque que tu risques de mettre à la position «repeat» sur ton lecteur sans te gêner.
La pièce Betterment débute les hostilités avec des guitares lourdes pour ensuite t’assommer avec une bonne dose de furieux hardcore qui explosent dans tous les sens. Et dès lors on comprend bien pourquoi Dave Grohl aime tant le batteur de Baptists. Nick Yacyshyn est une machine. Dynamique et puissant, son jeu nerveux nous garde en haleine pendant les courtes 27 minutes de Bushcraft. Ouais, c’est pas long comme album, mais c’est peut-être mieux ainsi si tu tiens à garder les murs de ta maison intacts.
Sur la pièce Soiled Roots, Baptists ralentit un peu la cadence avec une lourdeur semblable à celle de Neurosis. Cela n’empêche toutefois pas le chanteur Andrew Drury de gueuler sa haine tel un internaute fan de métal découvrant la programmation du Heavy Montréal 2014. Juste comme ça, tant qu’à chialer sur un festival, on devrait peut-être plus s’offusquer d’une grosse crisse d’opportuniste qui déclenche des élections dans l’unique but de devenir majoritaire… C’était mon éditorial. Revenons à la critique. Bushcraft est un excellent album. Une bonne dose brutale de D-Beat comme je l’aime. 11 courtes tounes toutes aussi hallucinantes les unes que les autres. J’aurais pu donner un neuf sur dix, mais force est d’admettre qu’il en existe beaucoup des groupes comme Baptists en 2014. Cependant, rares sont ceux qui le font avec autant de férocité.
Cote de Steve: 8.5 grosse crisse d’opportuniste sur 10
La pochette est comique