Métal en rafale: Gruesome Stuff Relish, Gorod, Dordeduh, Satan’s Wrath et Enabler

GRUESOME STUFF RELISH – Sempiternal Death Grind

Sempiternal Death GrindF.D.A. Rekotz | 2013
6/10

La premier élément qui a retenu mon attention est la couverture de ce Sempiternal Death Grind. Avec un look rétro qui n’est pas sans rappeler l’esthétique des Tales From the Crypt et Vault of Horror de ce monde, le groupe piquait déjà ma curiosité tout en gagnant dès lors une part de sympathie. Les rapprochements entre ces espagnols et l’esprit de Carcass qu’on retrouve dans le descriptif de Gruesome Stuff Relish sur le site du label, parvenait également à attiser mon intérêt. Sans véritables attentes, le constat par rapport à leur musique ne s’avère pas aussi concluant que ce que j’avais imaginé. GSR s’apparente sans aucun doute à du Carcass, sans pour autant dépasser les maîtres. Il y a bien des riffs efficaces (Desecrated et Deadlicious Feas), quelques dialogues de films d’horreur et de multiples clins d’oeil sympathiques à l’épouvante (End is Near, et comment ne pas sourire avec un tire comme A Date with Fulci), mais on peut se lasser rapidement. Particulièrement lors des derniers morceaux, trop similaires. En fait, pour que ce groupe death/grindcore parvienne à se démarquer davantage, il aurait fallu qu’ils empruntent la direction intéressante qu’on retrouve sur They Follow Your Scent, avec ses bribes de rockabilly et de folk, à peine effleurées.


GOROD – A Perfect Absolution

A Perfect AbsolutionListenable Records | 2012
8.5/10

Déjà, avec Gojira et Trepalium, on pouvait dire que le death métal français se portait très bien. Mais il n’y a pas qu’eux, qui font honneur à ce style tout à comme leur patrie. Vous pouvez inclure Gorod dans le lot. Visiblement méconnus, ces techniciens du death revenaient à la charge en 2012 avec ce quatrième disque intitulé A Perfect Absolution. Je ne sais trop de quelle(s) façon(s) ils ont pêcher, mais s’ils n’avaient d’autres choix pour aboutir à cette musique exécutée avec autant de précision, ils obtiennent mon pardon. Pas rien qu’un peu à part de ça! Dans la lignée de ce que propose Obscura et Spawn of Possession, les musiciens de Gorod démontrent la maîtrise de leurs instruments, sans pour autant négliger la musicalité. On retrouve plusieurs changements radicaux, des figures rythmiques complexes et cérébrales, mais il y a tout autant de passages issus du thrash et du death, disons plus viscéraux, en plus d’une décharge non négligeable d’arpèges et de lignes mélodiques qui permettent à l’auditeur de s’y retrouver. Dans cet amalgame d’agressivité et de virtuosité ressortent Birds of Sulphur, Elements and Spirit, The Axe of God, 5000 at the Funeral et Tribute of Blood.


DORDEDUH – Dar De Duh

Dar De DuhLupus Lounge Records | 2012
8/10

Ton black métal, tu le préfères atmosphérique? Dans ce cas, tu devrais peut-être t’intéresser à Dordeduh, band roumain qui mise sur les ambiances et le folklore. Composé de quelques ex-membres de Negura Bunget, Dordeduh se montre généreux avec ce tout premier disque qui fait près de 80 minutes. Je ne vous le cacherai pas, l’incursion dans leur univers demande un certain effort. L’entrée en matière se fait d’ailleurs avec une pièce exigeante qui dépasse les 16 minutes. Mais cette Imid de Froneri donne le ton à l’ensemble de l’oeuvre. Ambiances sonores, blast beat et tremolos de guitares, percussions, psaumes, guitares acoustiques et flûte de pan. Rien à voir avec Zamfir, par contre. Dordeduh emploie cet instrument dans un contexte musical purement traditionnel. S’il y avait un rapprochement à faire avec un autre groupe pour vous situer, je serais tenter de citer Enslaved. Quoi que leur musique ne se ressemble pas tant que ça. Je crois que la comparaison tient plutôt du fait que les deux formations n’hésitent pas expérimenter et à entrecouper leurs compositions de mélodies vocales inspirées de chants ou d’hymnes folkloriques. Peu importe, ce qu’il faut retenir de ce Dar De Duh est qu’il s’agit d’un album riche et envoûtant, à condition d’être réceptif et prêt à se laisser transporter.

Même si le clip ci-bas donne un idée de l’importance du folklore, la pièce ne rend pas justice à tout ce que réprésente Dordeduh. Vous pouvez entendre l’album au complet ici.


SATAN’S WRATH – Galloping Blasphemy

Galloping BlasphemyMetal Blade | 2012
7.666/10

Allez, hue, suppôt de Satan. Hue! Avec un nom de groupe pareil et un titre d’album aussi évocateur, on ne peut pas se tromper. Le duo satanique composé de Tas Danazoglou (voix, batterie et basse) et Stamos K (guitares) ne révolutionne rien avec Galloping Blasphemy, mais son écoute procure un plaisir malsain qui, non seulement vous donnera envie de sacrifier une chèvre sur le champ, mais fera perdre la raison à tous détracteurs de cette musique du diable. Pourquoi donc résister à l’appel du prince des ténèbres lui-même? Laissez-vous tenter par cette combinaison de black (un genre surtout honoré par la voix), de thrash et de heavy métal glorieux, un peu comme si Metallica, dans ses meilleurs jours, avait participé à un sabbat maléfique en compagnie de Celtic Frost, Mercyful Fate, Aura Noir et Slayer. L’emploi du mot «Galloping» dans le titre n’est pas en vain, car les guitares galopent en ta’ sur cette infâme proposition. Certains passages sont parfois moins stimulants, mais on n’ira pas trop faire chier Lucifer avec ça, car on raconte qu’il est du genre susceptible, voire vindicatif face aux reproches. En tout cas, je vous mets au défi d’écouter le vinyle de Satan’s Wrath à l’envers… Avouez que vous avez la chienne!


ENABLER – All Hail The Void

All Hail The VoidSouthern Lord Records | 2012
8/10

Mettons tout de suite une chose  au clair: Enabler kicke des culs! Avec son esprit punk (ça ne manque pas de d-beat par ici), mais une sonorité d’ensemble qui penche davantage vers le métal, le groupe de Milwaukee déverse son fiel avec une énergie décapante. Il se dégage de All Hail The Void un sentiment constant d’urgence et une attitude menaçante qui laisse, bien honnêtement, peu de répit. Doté de titres ravageurs qui font à peu près entre 2 et 3 minutes, les temps morts se font plutôt discrets, d’autant plus qu’Enabler s’efforce de varier les tempi. Ce faisant, on a ainsi l’impression de ne pas se faire larguer la même ritournelle du début à la fin, même s’il arrive que certains riffs semblent familiers d’un morceau à l’autre. Torticolis et défoulement garantis!

http://youtu.be/qNznKxcLEOA

There are 3 comments

  1. Avatar de Inconnu
    Métal en rafale : Overkill, Castle, Marty Friedman, Winter of Sin, Mordbrand, Dead Congregation et Enabler | Boulevard Brutal

    […] Avec son titre provenant du (crissement bon) film pour la télévision Cigarette Burns du maître John Carpenter et avec tout ce que cela peut évoquer, en plus d’être déjà fan de leur précédent All Hail The Void, il ne m’en fallait guère plus pour anticiper ce plus récent méfait d’Enabler. Le trio composé de Jeff Lohrber (voix, guitare, musique et paroles), Amanda Daniels (basse et voix) et Ryan Steigerwlad (batterie) continue de livrer une musique directe où l’urgence est toute aussi palpable. Si All Hail The Void possédait un penchant plus prononcé vers le métal, cette fois, c’est le hardcore (autant avec les lignes de guitare qu’avec la voix de Lohrber, plus perçante) qui prédomine. Du même coup, que ce soit un peu plus punk ou un peu plus métal – le groupe de Milwaukee est tellement à la jonction des deux mondes – on s’en fiche un peu. D’autant plus que La fin absolue du monde bûche en sale (New Life, Information Overload, The Exiles), d-beat en ciboire (I’ve Got A Bad Feeling About This, Prey) et c’est bon en torieux (Close My Eyes, Balance of Terror, Sickened by the Wake). Bref, Enabler kicke des culs… encore! […]

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