Critique de Shoot ‘Em Up – Mortor

J’ai habité dans la région de Ottawa-Gatineau pendant 10 ans et la scène métal était aussi excitante qu’un dimanche à la messe avec Là-Là Tremblay. Bref, c’était assez plate merci. Je dois avouer qu’à mon arrivée en 1995, c’était l’époque du grunge et Linkin Crap était la saveur du jour lorsque j’ai quitté la capitale du fonctionnariat. Une période plutôt creuse pour le métal me direz-vous… Mais le succès grandissant de Fuck The Facts depuis quelques années semble avoir réveillé quelques esprits malsains parmi cet immense dortoir dont la formation death-thrash Mortor avec son deuxième album intitulé Shoot ‘Em Up.

Mortor font un tornitruant mélange de métal inspiré de Cannibal Corpse, Krisiun et Sepultura avec de savoureux textes teintés d’humoir noir comme je les aime. Il y a longtemps que tuer du monde sur disque n’avait été aussi amusant:

«Daddy never thought that giving me a gun would kill so many Twisted brain – Wrongful thoughts Drenched in death – Foul humor Practicing self-control – The doctors tell me lies They say I’m getting there – I know I’m demented I am trigger happy» – Extrait de la pièce Trigger Happy

l,,,,,;èp.

Euh, pas de rapport je le sais, c’est que ma chatte Mimi The Witch vient de passer sur le clavier de mon Mac, le métal malveillant de Mortor semble l’inspirer…

Donc, Shoot ‘Em Up est disque avec 14 vicieuses pièces remplies d’hymnes contagieux qui nous mettent de bonne humeur. La première fois que j’ai entendu le refrain de Clusterfuck, je n’ai pas pu m’empêcher de m’esclaffer. Non pas parce que c’est mauvais, au contraire, c’est juste drôle de voir un refrain aussi accrocheur sur une musique aussi dévastatrice. Dans l’ensemble, les rythmes sont mid-tempo avec quelques blast beats de temps à autre juste pour tenir l’auditeur en haleine. Rien de trop technique ici, mais je dois souligner l’excellent boulot du guitariste Antonin Perras-Foisy qui y va de captivants solos mélodiques à saveur old-school. J’aime bien la voix de Yolin Lafrenière, car même si son chant est caverneux et guttural à souhait, on réussit quand même à bien comprendre ce qu’il nous garoche comme insanités, une denrée rare dans ce style de musique.

Pour ce disque, Mortor ont eu la chance de pouvoir travailler avec nul autre que Mathieu Marcotte de Augury à la réalisation et le Colin Richardson du Québec, Chris Donaldson au mixage. Et baptême que ça sonne!!! Pas de fla-fla, une vraie décharge de AK-47 drette dans’ tête. Si le but du groupe était de nous agresser avec du métal brut dans ta face, bien chapeau, mission accomplie. À noter que Marcotte gratouille un solo sur l’excellente For Glory et que Donaldson en fait de même sur Point Black. La section rhythmique est sans faille, le son de la basse de Jonathan Boulay rappelle le son de Terry Butler (Obituary, Massacre, Death) et les bass drums de Jay Cross (j’aimerais ça avoir un nom métal de même!) fessent comme des marteaux-pilons.

Sans être l’album qui va défoncer toutes les barrières en matière d’originalité, Mortor nous offre une bonne galette de thrash et de death avec un son moderne qui nous en met plein les oreilles. Un incontournable pour les amateurs du genre.

P.S. J’aime bien la région d’Ottawa, un coin idéal pour élever une famille, mais je le sais, vous vous en crissez sûrement… Je ne veux juste pas me faire attaquer la prochaine fois que j’y vais. Mieux vaut prévenir que guérir…

Cote de Steve: 8.5 séances d’autoflagellation de Là-Là Tremblay sur 10

 

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