Vous savez, le métal à plein volume, les filles nues qui dansent dans des cages, le feu, les chaînes, c’est bien beau tout ça mais quelquefois j’ai le goût d’être plus tranquillle. Et quand ça m’arrive, rien de mieux que de lire un bon livre, une activité qui peut être très métal aussi. Alors pour vous, j’ai mis ma belle robe de chambre en flanalette, fait tremper mon dentier et mon œil de vitre dans un verre de crème soda et j’ai lu la nouvelle biographie de Metallica intitulée Enter Night du journaliste britannique Mick Wall. Ce dernier a écrit pendant 9 ans pour le magazine Kerrang!, il est l’éditeur fondateur du magazine Classic Rock et il a également écrit des biographies sur Bono, Guns ‘N’ Roses et j’en passe. Bref, il connaît son rock.
Pour le néophyte de Metallica (est-ce que ça existe?), ce livre est la meilleure manière de découvrir le groupe de San Francisco. Pour un gars comme vous et moi, ce livre ne vous apprendra probablement pas grand chose, mais je l’ai lu au complet presque d’une traite. C’est un livre «confortable», on connaît déjà l’histoire par cœur, mais Mick Wall a le don de rendre le tout encore intéressant, particulièrement dans la première moitié du livre. Il traite en long et en large les débuts du groupe en se basant sur des entrevues non seulement avec les membres du groupe mais aussi avec des gens de leur entourage.
On découvre en autre que le pauvre Ron McGovney était le gars qui payaient tout parce qu’il était le seul à avoir une carte de crédit, pourquoi John Bush a refusé l’invitation de devenir le chanteur du groupe et les aspirations de Lars Ulrich à devenir le batteur du plus grand groupe métal de tous les temps malgré un talent très limité. Il y a aussi de savoureuses entrevues avec Jonny et Marsha Zazula, les premiers gérants de Metallica. Le couple a pris d’énormes risques et carrément mis une deuxième hypothèque sur leur maison pour réussir à enregistrer et distribuer eux-mêmes Kill ‘Em All. Le passage sur la mort accidentelle du bassiste Cliff Burton est saisisante et nous fait comprendre pourquoi Metallica n’a jamais vraiment réussi à s’en remettre par la suite.
Les meilleurs moments sont cependant les témoignages du réalisateur Flemming Rasmussen sur les enregistrements de Ride the Lightning, Master Of Puppets et …And Justice For All. Durant les séances de RDL, Rasmussen était stupéfait de constater à quel point Lars était mauvais à la batterie, allant même jusqu’à devoir lui faire prendre des leçons pour pouvoir terminer les sessions. Le réalisateur explique aussi comment la création de AJFA fût difficile et que les parties de basse de Jason Newsted (ou Jason Newkid comme les gars le surnommaient dans le temps) étaient excellentes, c’est juste dommage qu’elles soient inaudibles.
Mick Wall est un fan de Metallica, pas de doute, mais il est très critique sur le travail du groupe. La manière dont il décortique chanson par chanson la période «noire» du groupe (Load, Reload, S&M et St.Anger) est tout à fait hilarante et le pire est qu’on ne peut qu’acquiescer avec ses propos.
Et tiens, je ne suis pas gentil mais je vous raconte la fin… Le quatuor sort Death Magnetic, fait des spectacles devant des foules immenses, Lars Ulrich a l’air aussi métal que Gino Chouinard et est toujours incapable de faire ses passes de double bass drums sur scène malgré toutes ces années. James Hetfield crie tout le temps «YeahYeah» comme s’il était atteint du Syndrome de Gilles de La Tourette, Kirk Hammett a le pied droit littéralement cloué sur sa pédale de wah-wah et Robert Trujillo, ben il joue de la basse. Malgré tout ce que je peux vous dire comme niaiseries, je demeure un amateur de Metallica depuis la première heure et ce livre m’a donné le goût de me taper une couple d’albums pendant sa lecture. Je n’ai pas pris le risque d’écouter Reload toutefois, faudrait quand même pas exagérer, là-là.
Cote de Steve: 8 passes de bass drums botchées dans One sur 10.