Depuis à peu près 2 ans, certains groupes que l’on croyait morts et enterrés reviennent avec des albums vraiment intéressants, je pense entre autre à Accept et Overkill. C’est maintenant au tour de Ministry de nous surprendre. Pourtant les gars avaient annoncé il y a quelques temps avec le C.U. La Tour que la carrière du groupe était terminée. Malgré de bonnes intentions, les trois derniers albums sous la thématique anti-George Bush étaient aussi passionnants qu’un épisode de l’émission Enceinte sans le savoir à Canal Vie. Quand j’ai appris qu’Al Jourgensen reformait Ministry, j’avais donc de sérieux doutes… De plus, à la vue de l’horrible pochette et surtout à l’écoute du premier single 99 Percenters (la chanson la moins réussie de l’album soit dit en passant), je m’attendais à un autre snoozefest. Crisse, je me demande bien quelle seringue a piqué M. Jourgensen, mais Relapse est un excellent retour aux sources.
Comme l’admistration Bush n’est plus au pouvoir, Jourgensen crache maintenant son sang contaminé sur l’industrie musicale avec la toune Ghoudiggers, incite les gens à voter sur Git Up Get Out ‘N Vote et évidemment s’inspire de son éternel combat contre la drogue et l’alcool sur la pièce Freeball, la très sadique Weekend Warrior et également sur la chanson-titre. C’est en travaillant sur son projet stoner-country Buck Satan And The 666 Shooters que l’idée de reformer Ministry a fait surface. Les nouvelles compositions du grand Al étaient beaucoup trop heavy et ne convenaient pas du tout au style de Buck Satan, alors pourquoi les perdre? C’est donc faux qu’il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée et je ne m’en plaindrai pas…
Et tant qu’à faire de quoi de heavy, aussi bien s’entourer d’experts en la matière. Les partenaires de crime de Jourgensen sont maintenant Mike Scaccia (Rigor Mortis), Tony Campos (Static-X), Tommy Victor (Prong) et Casey Orr (Gwar, Rigor Mortis). Sans être aussi innovateur et grandiose que les classiques d’antant, Relapse nous ramène tout droit à l’époque de The Mind Is A Terrible Thing To Taste et Psalm 69. De bons gros rythmes industriels avec des guitares thrash métal et des refrains anthémiques, voilà ce qui compose Relapse. Parlant de thrash, Ministry font une excellente reprise de United Forces, le classique de S.O.D., un moment très intense de l’album. La seule pièce qui détonne est Bloodlust de par sa lenteur et sa douce mélodie, mais on s’entend que ça fesse plus que La Vie À Deux de Jean-François Breau et Marie-Ève Janvier. Osti qu’ils sont beaux eux autres, j’ai peine à imaginer qu’ils puissent baiser…
Ministry a donc presque réussi l’impossible et m’ont convaincu qu’ils étaient encore pertinents en 2012. Ne vous fiez pas à la répugnante pochette, rien à voir avec la qualité musicale de Relapse. On ne retrouve pas de grands crus comme Jesus Built My Hotrod ou Thieves sur ce nouvel album, mais ça bûche en crisse. Sachez aussi que film-documentaire-choc-je-me-shoote-de-l’héro-devant-la-caméra-et-je-tire-sur-des-araignées-avec-un-douze, Fix The Ministry Movie, est maintenant disponible en format Blu-Ray et DVD et ça traite de la fameuse tournée Psalm 69 en 1996, époque plutôt troublante de la carrière du groupe. Ça l’air malade, je veux voir ça…
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