Si vous prenez la peine de visiter le site de Boulevard Brutal et de lire les critiques d’albums, c’est que vous aimez le métal. Donc inévitablement, quelqu’un vous a certainement dit un jour: «Eille, veux-tu ben baisser ta maudite musique du diable»!!! Mais c’est quoi la musique du diable? Moi la première fois que je l’ai entendu, c’était Black Sabbath avec sa chanson éponyme et son riff à la fois si simple mais si terrorisant. J’avais 7 ou 8 ans, je ne comprenais pas les paroles, mais je savais que c’était diabolique. C’est aussi avec ce fameux riff que Tony Iommi et sa gang ont inventé le doom métal, un style de métal pesant et menaçant qui fut repris par la suite par des milliers d’autres groupes.
Ce qui nous amène en 2012 avec le premier album de Anguish, Through The Archdemon’s Head, un groupe suédois qui fait du doom, du gros doom sale en fait. Mais là s’arrête la comparaison avec Black Sabbath, bien qu’il y ait une influence indéniable. Ce qui est remarquable sur cet album, c’est que les gars ont réussi à se trouver un son distinctif, tout ça même s’ils utilisent eux aussi des riffs gras et pesants. Musicalement, ça ressemble énormément à Candlemass, un autre band suédois, mais c’est quand le chanteur J. Dee se met à gueuler que l’on peut constater l’énorme différence. Pas de chants planants ou clairs ici, sa voix se compare plus à celles des débuts du black métal, genre Quorthon ou Tom G. Warrior. Pour être honnête avec vous, Dee a une voix dégueulasse, mais elle se mélange parfaitement à la musique du groupe. Je le sais, ça peut paraître bizarre ce que je dis, mais écoutez-le, vous comprendrez.
Dès l’intro, Anguish nous balance son métal crotté et très cru en gardant des rythmes lourds et lents, à part peut-être sur la pièce When The Ancients Dare To Walk où le batteur Rasmus (aucun rapport avec le band poche du même nom, heureusement) accentue la cadence avec ses bass drums pendant une vingtaine de secondes, mais ça s’arrête là. Ce n’est pas nécessairement la qualité des musiciens que l’on remarque mais plutôt cette ambiance froide et terriblement malsaine qui se dégage tout au long de l’album. Les guitares sont très hautes en distorsion, la basse se fait plus en retrait, ce qui donne ce son si glacial et morbide. C’est un disque qui s’écoute préférablement du début à la fin, les chansons sont bonnes et s’enchaînent bien ensemble, mais la pièce de résistance est celle qui clôt l’album, Morbid Castle, un chef-d’oeuvre de plus de 11 minutes qui en lui seul vaut l’achat de l’album. La mélodie hypnotisante des guitares sur cette chanson s’agrippe à votre cervelle et n’en démord plus.
Il a quelques passages plus mélancoliques, entre autre sur la pièce The Veil, mais ceci étant dit, vous devez vraiment être un fan de doom pour apprécier, je ne conseille pas Through The Archdemon’s Head aux néophytes du genre, vous risquez peut-être de vous perdre à travers ces 8 marches funèbres. Ce n’est peut-être pas non plus le meilleur choix pour faire jouer pendant un barbecue cet été avec des invités, à moins que vous ayez l’intention qu’ils fassent partie du menu. Cet album nécessite de la concentration pendant les premières écoutes, les variations se faisant plutôt rares tout au long de ces 57 punitives minutes, il faut se laisser apprivoiser tranquillement. Comme je le mentionnais plus tôt, la voix du chanteur est particulière pour ce type de musique, on aime ou on déteste. J’étais plus ou moins convaincu au départ, je l’ai mis de côté pendant quelques jours pour ensuite y revenir et j’ai fini par embarquer dans cette folie macabre. La musique du diable? Fuckin’ right!!!
Cote de Steve Brutal: 8.5 «Farme ta câlisse de musique, osti chu pu capab’» sur 10
Très bonne chronique, je m’y retrouve tout à fait (j’ai bien aimé le coup du barbecu). Du gros Doom Trad’ (Doom Trad’=/= Doom), épique ET malsain… Peut-être encore plus malsain que Reverend Bizarre ou Abysmal Grief. C’est clair, si un recherche du bon gros Heavy Doom branché Saint Vitus ou Iron Man, faut passer son chemin.
C’est vrai que c’est mieux de l’écouter d’une traite cet album, mais n’a-t-on pas l’impression que tous les titres se ressemblent au bout d’un moment ? Je n’ai fait qu’une écoute après tout, mais j’avais déjà cette sensation sur la demo.
Je sais pas pour vous, mais Anguish me fait un peu penser aux gangs de Black Metal qui brûlaient les églises dans les années 80/90. La photo qu’il y a dans l’album est bien evol. La nouvelle scène de Doom Epic est intéressante n’empêche, elle arrive à bien renouveler le genre.
Vivement la sorti en vinyle du skeud. Et un autre album aussi, que Boulevard Brutal ne manquera pas de chroniquer j’espère.
Merci pour ton commentaire, très apprécié!!!