Métal en rafale : Triptykon, Black Khox, Domains, Ferium, Animals As Leaders et Ancient Ascendant

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NDA – Notez qu’à partir de maintenant, je vous indique la valeur moyenne de l’échelle de dynamiques (Dynamic Range) pour chacun des albums évalués. Plus la valeur est basse, plus le disque souffre d’une compression résultant d’un mastering visant à maximiser le volume.

Triptykon-Melana-Chasmata
TRIPTYKON – Melana Chasmata
Century Media | avril 2014
DR6

8.5

Figure légendaire de la scène métal,Thomas Gabriel Fischer, aussi connu sous le pseudonyme de Tom G. Warrior, débarquait avec un nouveau projet musical peu de temps après l’annonce de son départ de Celtic Frost. Ainsi, après avoir fait paraître un solide premier effort (Eparistera Daimones), le groupe Triptykon se la ramène avec un second enregistrement studio tout aussi, sinon plus satisfaisant. Suite logique à son prédécesseur et peut-être même doté d’une formule légèrement plus accessible, Melana Chasmata incarne la lourdeur et la noirceur. Imposant, vaste (superbe Aurorae), sombre, heavy (Tree of Suffocationg Soul, Breathing) et atmosphérique (Boleskine House), ce disque confirme que Fisher et ses acolytes (l’apport du guitariste V. Santura de Dark Fortress n’est certes pas à négliger) sont en pleine possession de leurs moyens et évoluent dans une période prolifique de leur carrière, alors que le leader de Triptykon semble au sommet de son art. Du très grand métal.

 

AKABBLACK KHOX – AKAB
Indépendant | avril 2014
DR5

7.9

Hell yeah! Je pense que mes voisins m’aimeront pas, parce que Black Khox, band de Québec, risque de jouer souvent dans l’tapis cet été. Imagine que Dopethrone, au lieu de fumer du skonce, s’est pris un petit remontant pour faire le party avec Sacred Reich, QotSA et High on Fire. Genre. Ça donne AKAB, un album un peu court, mais doté de guitares bien grasses et bien juteuses. Loin d’être révolutionnaires, est-il nécessaire de vous préciser que les riffs sont aussi cools que dévastateurs? L’énergie de Black Khox est donc contagieuse, faisant d’AKAB, malgré ses airs de déjà-entendu, un premier disque accrocheur comme ce n’est pas permis. Défi : Essayez de ne pas bouger sur Pinata, BJ ou Parasol qui torchent toutes un max. Impossible!

Le vendredi 13 juin au Café Chaos avec Dopethrone.

 

Sinister CeremoniesDOMAINS – Sinister Ceremonies
The Sinister Flame | janvier 2014
DR7

7.8

Disciples de Morbid Angel (c’est quand même la première influence citée dans leur résumé), les musiciens de la formation espagnole Domains débarquent, ma foi, avec une fichue de bonne proposition death métal. Domination de MA ou encore Majesty and Decay d’Immolation figurent parmi ta liste de favoris, garoche-toi sur Sinister Ceremonies sans plus attendre. Honnêtement, même si on a affaire à un groupe qui puise aux sources du death métal d’il y a 20, 25 ans, on ne sent pas du tout la gimmick du trip old school qui pullule ces temps-ci. C’est juste salement efficace, mais surtout, hautement satisfaisant! La claque en plein visage de Domains, les riffs tueurs de Mastery, les passages sombres et mélodiques sur Through Infernal Damnation et la sauvagerie d’Eucharist of Relevance devraient titiller ta fibre métalleuse. Tu peux sauter l’inutile Labyritnh of Incense avec la conscience tranquille, mais tout le reste s’écoute religieusement à volume excessivement élevé.

 

ReflectionsFERIUM – Refllections
Transcend Music | avril 2014
DR6

7.5

Reflections, premier disque du quintette Israélien Ferium comporte beaucoup de bon, la meilleure chose étant la pièce Mirror. Celle-ci me trotte dans la tête depuis plusieurs jours d’ailleurs. Mais des compos de ce calibre, on n’en retrouve pas vraiment d’autres sur l’album. Malgré tout le potentiel du groupe et de nombreuses qualités dans la livraison de leur musique, il manque un je ne sais quoi pour que ce Reflections s’élève au-dessus de la mêlée. Le son de guitare bouncy à la Meshuggah (sans compter les influences se faisant sentir sur Change of Winds) est bienvenue. Side Effects et Lust Fools rentrent au poste et vous trouverez peut-être que The Black Eyes possède un lien de parenté avec le répertoire de Gojira. Et si cette dernière démarre sur une belle lancée, la suite stagne légèrement. C’est d’ailleurs ce qui se passe sur bon nombre de titres. Les gars tiennent de bonnes idées, mais au moment où l’on aurait envie que ça lève encore plus, on demeure dans un espèce état d’attente perpétuel. N’empêche, Ferium fait une belle entrée en scène et laisse entrevoir un avenir des plus prometteurs.

 

The Joy of MotionANIMALS AS LEADERS – The Joy of Motion
Summerian Records | mars 2014
DR5

7.8

Même si l’on a l’habitude d’étiqueter le trio Animals as Leaders comme étant un groupe de métal progressif, je serais davantage porter à utiliser le terme « métal fusion ». Métal fusion, car ces musiciens transposent au métal ce qu’a fait bon nombre d’artistes avec le jazz fusion entre les années 1970 à 1990. Je ne serais pas surpris d’apprendre que Pat Metheney, Al DiMeola et même John Scofield soient des artistes ayant eu une certaine influence sur les musiciens d’Animals As Leaders. On peut aussi deviner que les gars ont écouté du Satriani et du Vai. C’est sans parler de Meshuggah. Bref, toujours est-il que The Joy of Motion met de l’avant les prouesses techniques. Et si le trip cérébral domine sur la musicalité (piège qu’a évité un band comme Exivious sur Liminal, raison pour laquelle je les préfère d’ailleurs), ce troisième opus comporte plusieurs moments forts intéressants (Ka$cade, Air Chrysalis, Crescent, Mind-Spun), grâce à des arrangements que ne renierait pas Herbie Hancock (Physical Education). Étonnamment, malgré la production léchée, le mastering est dégueulasse. Dommage, car c’est précisément le genre de groupe qui bénéficierait de plus de nuances. En passant, j’ajouterais qu’Animals as Leaders est le genre de band qui aurait bien plus sa place au Festival de Jazz de Montréal que Snoop Dog ou Violent Femmes. Toute musique est jazz, sauf le métal faut croire…

 

Echoes and CinderANCIENT ASCENDANT – Echoes and Cinder
Dark Descent | avril 2014
DR7

7.6

Echoes and Cinder transpire l’héritage d’Opeth (je parle bien d’héritage dans le sens de « legs » et non pas de l’album Heritage). Pas tant dans les riffs (quoi que certains passages sur Crones of the Flames et Patterns of Bane sont similaires), mais surtout dans la manière de structurer les compositions et la façon dont les transitions sont amenées. Difficile également de ne pas établir de lien avec Skeletonwitch lorsqu’on entend la voix d’Alex Butler (aussi guitariste), et peut-être bien aussi à cause des teintes de black métal, alternant cependant avec le death métal (plutôt que le thrash) que nous livre le quatuor britannique. Bien que l’acoustico-instrumentale Embers soit d’un ennui mortel, l’ensemble d’Echoes and Cinder se révèle plus que correct (Riders tient bien la route). Ce second disque d’Ancient Ascendant, bénéficiant d’une réalisation signée Dan Swanö, s’avère leur meilleur à ce jour.

 

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