Critique de Walk Through Exits Only – Philip H. Anselmo and The Illegals

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Je suis un grand fan de Phil Anselmo. Ce gars mérite le respect. Avec Pantera, il a influencé d’innombrables groupes. Bon ok, il a connu une période plutôt difficile, mais il a su se remettre sur pied. J’aime aussi la plupart de ses projets post-Pantera. Voici la réaction que j’ai eu lorsque j’ai entendu son premier album solo, Walk Through Exits Only.

Phil Anselmo

Tellement confus que j’en faisais des fautes d’orthographe… J’ai donc décidé d’aller en parler à mon médecin:

-« Alors M. Dallaire, que me vaut l’honneur de votre visite? Encore ces araignées qui vous suivent partout? »

-« Non, non… Ça c’est correct. J’adore vos pilules en passant. C’est juste que je viens d’écouter l’album solo de Phil Anselmo et je capote. J’ai l’impression d’entendre une gang de musiciens qui jamme n’importe quoi dans un garage avec un gars qui crie par-dessus. C’est pas normal, d’habitude j’aime tout ce qu’il fait! »

-« Hmmmm… Peut-être que cette musique est trop brutale pour vous. Vous devriez écouter du Éric Lapointe. C’est un rockeur au cœur tendre vous savez… »

-(Je me mets à grogner) « Auriez-vous une autre suggestion? Éric Lapointe, c’est comme pas trop mon genre, tsé. »

-« Oui. Prenez cette prescription, ensuite, assoyez-vous confortablement tout en l’écoutant une deuxième fois. Peut-être que ce M. Anselmo n’avait que pour seul but de vous déstabiliser, non? »

-« Ok, j’espère que vous avez raison. Sinon je reviens et je vous passe à travers votre bureau de travail ECW style… »

J’ai suivi le conseil de mon médecin. Mais il a fallu plus qu’une deuxième écoute pour comprendre le trip de Phil Anselmo. Si l’intention de ce dernier était de déstabiliser ses fans, et bien c’est réussi. Ça ne ressemble pas à Down, ni à Superjoint Ritual. Le seul rapprochement que je pourrais faire est avec The Great Southern Trendkill du regretté Pantera. Mais encore là, juste dans l’intensité. C’est heavy en ti-péché. Tiens, en voici un exemple… Je sais, le clip est poche, mais écoute la toune.

Les conventions? Anselmo n’en a rien à foutre. Les structures des chansons sur Walk Through Exits Only n’ont rien à voir avec la formule intro-couplet-refrain-solo-couplet-refrain. Pas pantoute. Et c’est ce qui est troublant au départ. Mais en lui donnant quelques écoutes, on finit par découvrir de petits bijoux enfouis sous ce chaos. Ça débute avec la courte Music Media Is My Whore ou Ma Maman Aime Les Médias Musicaux, si tu préfères ça en français. Le ton est alors donné, Anselmo frappe sur tout ce qui bouge. Et c’est tant mieux comme ça. On dirait que depuis quelques années, il s’était adoucit. On le voyait sourire, aimer tout le monde, donner des bisous… Là, il est irrévérencieux, baveux, agressif, bref le Mononc’ Phil comme je l’aime.

Sur Betrayed, il gueule «I’ve been betrayed/ revolt, revolt, revolt!», et je le crois. Il ne dérage tout simplement pas tout au long des huit morceaux sur Walk Through Exits Only. Autre fait déstabilisant, l’utilisation d’effets sur la voix du chanteur. Ça semble d’ailleurs déplaire à certains. Pas moi. Je trouve que ça donne une touche evil à la musique et c’est tant mieux. De toute façon, si tu n’aimes pas ça, je crois que Phil Anselmo s’en crisse pas mal. Ce n’est pas un produit commercial. Walk Through Exits Only est un album authentique et extrêmement rafraichissant. C’est l’fun de voir une légende sortir de sa zone de confort pour nous offrir une musique aussi étonnante.

Cote de Steve: 8.5 rockeurs au cœur tendre sur 10

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