Critique: Woods of Ypres – Woods 5: Grey Skies & Electric Light

Woods V_ Grey Skies & Electric Light

Earache | 2012

Paru peu de temps après la mort du chanteur et membre fondateur David Gold (il a perdu la vie suite à un accident de voiture en décembre 2011), il est difficile de ne pas faire abstraction de ce tragique événement en écoutant l’oeuvre posthume d’un groupe qui a, par la force des choses, disparu prématurément.

Disons également que la sonorité de ce quatrième album de Woods of Ypres, variant entre le doom et le gothique, contribue déjà à nous plonger dans une ambiance dépressive. Empreint de mélancolie et d’une charge dramatique non négligeable, Woods 5…, qui s’est retrouvé sur plusieurs palmarès de fin d’année, enchaîne les titres tout en stimulant l’intérêt de l’auditeur, grâce à une panoplie de phrases musicales à la fois mélodiques et accrocheuses. Il est également intéressant d’entendre, par exemple, l’apport du hautbois sur Travelling Alone, ce qui amène une couleur différente des cordes et du piano qu’on retrouve notamment sur plusieurs autres morceaux.

Évacuant ici essentiellement toutes lignes vocales s’apparentant au black métal (on en retrouve quelques parcelles sur Keeper Of The Ledger), le timbre de Gold est vaguement similaire à celui de Pete Steele (Type O Negative). Cette ressemblance ne s’entend pas que dans le registre de la voix, mais parfois même au niveau de la prononciation. C’est plutôt frappant sur Career Suicide (Is Not Real Suicide).

Si les textes sont souvent déprimants – I can be thankful to be alive but I despise this life. […] I never had a taste for life and I felt there was no turning back […] I love my homeland dearly but never carved a place in society sur Traveling Alone, ou encore Save your tears, at the end of our time… We’ve cried enough in our lives, at the end of our time, just kiss my ashes goodbye sur Kiss My Ashes (Goodbye) – les compositions, fluides, tendent davantage vers une sonorité d’ensemble visant un auditoire plus large. Cela aurait pu jouer en défaveur de la formation canadienne, mais ce changement semble leur convenir à merveille. En tout les cas, malgré quelques redondances en fin de parcours, Woods of Ypres assume à fond cette direction, et la livraison est si sincère qu’il est difficile de demeurer indifférent face à cet achevé Woods 5: Grey Skies & Electric Light.

Et puisque nous y sommes, je vous invite à découvrir la reprise Thrill of the Struggle qu’a enregistré le groupe québécois Catuvolcus. Enfin, je vous laisse sur ces paroles, quasi prémonitoires, de la pièce Alternate Ending : Back On the highway, under the moon, my final moments, still wondering about you…  

8.5/10

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