Critique Nachtmystium : L’art de jouer trop fort!

C’était dimanche dernier qu’une tournée pas très propre passait dans le coin. La Sala Rossa nous proposait un étrange mixte de sludge, doom et de black métal. Disons que je n’ai pas hésité longtemps entre ce show et celui de Katatonia… parce que Boulevard Brutal choisit toujours l’option la plus crasseuse!

Partie I : The Atlas Moth et Dark Castle

Les deux premières anomalies à se présenter sur scène nous provenaient de l’est des États-Unis. Les premiers de Chicago et les seconds d’une région louche de la Floride. La foule n’était pas très nombreuse, mais les moustaches et les cheveux gras étaient omniprésents sur la scène. The Atlas Moth nous a bien divertis avec un sludge très psychédélique, on sentait une grosse influence Neurosis par moment. Le chanteur principal me saoulait assez vite, mais les autres se débrouillaient pas pire pour des blonds. Bref, c’était une bonne performance même si parfois on sentait un manque d’unité à cause des influences un peu trop variées.

Dark Castle

Ensuite c’était au tour du jeune duo Dark Castle de monter sur le stage. Même s’ils étaient juste deux, on s’est fait botter le cul comme des gamins. La fille jouait de la guitare et chantait comme un démon, pis le batteur tapait comme un bûcheron sur ses tambours. Ils ont juste un disque à leur actif, mais ça sonnait comme des vétérans. On avait droit à des riffs très lourds et accrocheurs, je suis resté étonné de l’efficacité pour un groupe de sludge. Habituellement le résultat reste assez classique et la distorsion vient faire le reste, mais quelque chose me dit que Dark Castle a une petite coche au dessus des autres. Ne perdez pas ce groupe de vue si vous tripez sur ce style là, on va les avoir dans la face longtemps.

Partie II : Zoroaster

Les oreilles me saignaient déjà pis les rois de l’ampli n’avaient pas encore joué. Sérieux, Zoroaster c’est le groupe le plus lourd que j’ai vu depuis longtemps. Ça adonnait le même soir ou j’avais oublié mes bouchons… Malgré cette torture, je n’avais pas le choix d’aimer ce qui se passait sur la scène. On avait un trio de musiciens complètement fini par l’alcool et autres substances amusantes. Ca posait pas de problème parce que c’est comme ça que ça marche le stoner métal, vous demanderez à Matt Pikes s’il a déjà joué à jeun… la réponse est non! On entendait pratiquement rien de la voix, mais ça dérangeait pas vraiment parce que même instrumental le résultat me faisait baver. L’intensité et la qualité de leurs compositions compensaient assurément. Allez écouter la toune White Dwarf pis vous allez tout comprendre, même le guitariste de Mastodon n’à pas pu s’empêcher d’être dans le clip, c’est un bon signe.

Partie III : Nachtmystium

Ce que j’aime bien de Nachtmystium c’est que ça sort des clichés black métal typiques. Exit le maquillage puis les gros bracelets pleins de piques. À la place, le groupe compense avec des compositions très expérimentales et efficaces, leur dernier disque frôle l’industriel et l’ancien le bon vieux Pink Floyd. C’est justement avec une excellente setlist que le groupe est arrivé sur scène, on a passé par les Ghosts Of Grace, Assasins, Hellish Overdose et quelques nouvelles comme Nightfall et Addicts. Ils ont joué moins d’une heure, mais il était quand même rendu une heure du matin, alors le métro commençait à arrêter de passer… et la salle à se vider. Dans l’ensemble, l’ambiance était bonne et la salle assez bien remplie pour un dimanche soir. Le chanteur a donné un bon spectacle et a semblé adorer la foule montréalaise, contrairement à tous ses autres musiciens qui avaient l’air d’une bande de jeunes métalleux un peu blasés par la vie. Globalement j’ai compris que Nachtmystium reste un des espoirs les plus prometteurs en black métal. Les influences qu’ils intègrent à leur musique sont très riches et rafraichissantes, on pouvait le constater juste par le merveilleux chandail de Goatsnake que portait le chanteur. Aura-t-on des harmonicas sur le prochain disque de Nachtmystium? Ça reste à voir!